Artifexio : le Shazam de l’art contemporain propulsé par le cloud

L’histoire d’Artifexio est affaire de passion autant que de technologie. Passion pour l’Art et pour les artistes, qui a trouvé son aboutissement dans la création d’une application pour les amateurs d’Art contemporain. Voici comment une start-up nantaise, grâce au cloud computing et au programme Cloud Starter d’Orange Business, envisage de redonner de la transparence au marché de l’Art.

Carole Brassier possède une riche expérience marketing et CRM acquise entre autres chez Procter & Gamble et PWC. Elle est aussi passionnée d’Art et de technologie, passion qu’elle partage avec ses trois associés, créateurs de la société Kaiwaki, éditrice de l’application Artifexio. Les ambitions de la start-up vont bien au-delà de cette application mobile.

 

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À gauche, l’ajout d’une œuvre à la base, l’IA va ensuite chercher des artistes approchants

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La base permet également de soumettre des œuvres non répertoriées à la sagacité des experts d’Artifexio

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Un message prévient l’utilisateur que sa proposition sera étudiée et expertisée

 

Genèse d’une application : la statuette mystérieuse

Carole Brassier, avant de faire des études de commerce, a aussi étudié l’histoire de l’Art, discipline pour laquelle elle a toujours conservé un goût très prononcé. Une année, lors d’une visite dans une galerie espagnole, elle prit une photo d’une statuette.

Longtemps après, elle voulut acheter cette œuvre, mais après de nombreuses recherches sur Internet, la statuette était introuvable. Pourtant, elle finit un jour par la retrouver dans une petite galerie à deux pas de chez elle, à Nantes.

Carole et ses associés, tous férus d’Art, de musées et d’expositions, se sont donc dit qu’il y avait une place pour une application mobile destinée à retrouver les œuvres à partir de photos.

Passage à l’acte et coup de pouce de Créative Factory

L’idée était née et les quatre associés (Thirsty Bstrd, David Bonnet un développeur expert en photographie et en IA, et Marc Brassier, collectionneur et investisseur) ont concrétisé leur projet en 2018.

L’équipe n’a cependant pas mis un an à obtenir des résultats, ceux-ci sont venus rapidement, vite salués par un prix de la Creative Factory qui leur a offert un accompagnement de 9 mois.

Le deep-learning au service de l’Art

L’application permet de reconnaître les artistes contemporains à partir de leurs œuvres. Il peut y avoir jusque 50 photos pour une œuvre mais ce n’est pas le cas pour toutes. Le modèle est entraîné à partir de luminosités et de contextes différents, en éliminant les éléments qui « polluent » l’image (une tache, un reflet …).

« Le modèle a été créé à partir d’un nombre de photos restreint qui a permis d’accélérer l’apprentissage», nous a confié Carole Brassier. Il est ensuite appliqué aux autres et continue de s’améliorer au fur et à mesure.

Intelligence artificielle certes, mais intelligence collective également

L’intelligence artificielle (IA) a joué un rôle dans la création d’Artifexio, mais ne nous y trompons pas, c’est surtout l’intelligence collective qui est responsable de la réussite de ce projet. Celle des associés, tout d’abord, qui a permis la mise en commun des différents savoirs nécessaires au lancement de l’application. Mais aussi et surtout l’intelligence collective des utilisateurs.

« Les utilisateurs prennent des photos d’œuvres non identifiées et nous les soumettent eux-mêmes, ce qui permet de contrôler et d’enrichir la base avec de nouveaux artistes. Nous avons été agréablement surpris par les demandes d’ajout en crowdsourcing » a ajouté Carole.

L’application a été mise en ligne depuis janvier 2019. Sans communication, 2 000 personnes l’ont déjà téléchargée naturellement. Au bout de 3 mois, on compte déjà 1 257 actifs sur les 30 derniers jours. Ce sont des résultats qui préfigurent le succès futur de l’application, dès que le plan de communication se sera mis en route.

Le cloud computing au cœur de l’application Artifexio

L’application a été entièrement conçue pour le cloud computing, dès le début, est découpée en microservices sur le cloud d’Orange Business. Une machine virtuelle (VM) est réservée pour chaque service : une pour l’IA, une pour la base de données, une pour les comptes utilisateurs, une pour le traitement des photos, une pour le back-end, etc.

« Si nous avons besoin de travailler sur un entraînement d’IA, on met en place une deuxième ou une troisième machine pendant 2 à 3 jours, puis on met le nouveau service en production », nous a expliqué David Bonnet.

« L’accompagnement Cloud Starter nous a permis d’avoir un contact dédié en direct et on peut demander de l’aide si on a le moindre problème. En outre, Orange nous aide à communiquer sur le projet, c’est appréciable » a conclu David.

L’avenir pour Kaiwaki : au-delà d’Artifexio

L’équipe Kaiwaki a monté l’affaire sur ses fonds propres et a lancé l’application Artifexio en avril sur IOS. Des versions supplémentaires sur Android mais aussi sur iPad sont prévues dans les mois à venir. La start-up est désormais accompagnée par l’accélérateur Novapuls pour effectuer une levée de fonds.

Artifexio est également en négociation avec des galeries qui fournissent leurs catalogues contre une mise en avant dans l’application. Carole Brassier déclare également vouloir, dans le futur, faire progresser la plateforme vers la vente d’Art. Les étapes suivantes iront vers le développement international.

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Précilia Fibleuil

Responsable du programme Cloud Starter et plus largement du marketing opérationnel innovation, j’interviens auprès des start-up afin de leur permettre de s’appuyer sur la technologie et l’expertise Orange Business pour développer leurs solutions les plus innovantes.Convaincue que l’avenir des entreprises traditionnelles repose sur leur capacité à co-innover avec leurs clients et l’écosystème start-up, j’ai à cœur de faciliter les synergies entre ces deux univers.