Devices IoT : acheter ou construire, quelle est la meilleure recette ? (2/2)

Face à toutes les incertitudes mises en avant dans la première partie de cet article qui étudie les modalités d’acquisition des objets connectés auprès d’un fournisseur, la solution la plus simple n’est-elle pas de développer un device soi-même ? Exit les devices sur étagère, place au sur-mesure, à la conception, au développement et fabrication. Mais cette maîtrise de bout en bout de la chaîne est-elle réellement la meilleure solution ?

Construire, ce n’est pas automatique !

Première contrainte : le temps. Concevoir soi-même un device IoT, c’est devoir attendre minimum douze mois avant de pouvoir mettre sur le marché un produit industrialisé. Plusieurs étapes incontournables s’enchaînent :

  • définir les fonctionnalités du produit avec un bureau d’études,
  • imaginer un casing,
  • choisir les composants qui seront embarqués sur le PCB,
  • opter pour un ou plusieurs réseaux,
  • réaliser un prototype,
  • puis enfin rédiger un dossier d’industrialisation.

Deuxième contrainte : le choix du fabricant. France, Chine, Maroc ? Jouer le double sourcing ? Privilégier le low cost au détriment de la proximité ? Favoriser le made in France et travailler en synergie avec votre fabricant ? Toutes les cartes sont possibles !

Avec ce fabricant, il faut mettre en place une chaîne de production, rédiger des bancs de tests, recetter le firmware et le hardware. Les allers-retours s’avèrent toujours nombreux et parfois chronophages. Autant d’étapes que de compétences à réunir au sein de son entreprise : en électronique, en logiciel embarqué et en réseaux.

Ces compétences, il faut par ailleurs les financer. Idem pour les travaux du bureau d’études et du fabricant : les CAPEX sont à hauteur de plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros selon la complexité du device IoT.

Même si l’aventure de la fabrication est souvent longue et coûteuse, cette alternative est loin d’être à négliger dans certains cas de figure. Tout d’abord, façonner un produit soi-même, c’est avoir la possibilité de se différencier de la concurrence. Par le design du device, par des fonctionnalités innovantes via une combinaison de capteurs particulière et un firmware sur-mesure ou encore par une garantie de niveau de sécurité au-dessus des standards.

Un autre avantage à ne pas négliger : contrôler l’ensemble de la chaîne de production, c’est la garantie de pouvoir adapter le produit au gré des besoins du marché et de maîtriser sa roadmap. Avoir le lead sur les données émises par les capteurs, sans être tributaire du cloud d’un fournisseur, c’est une garantie d’indépendance et la possibilité d’exploiter les données en les transformant en intelligent data.

Acheter ou construire : il y en a pour tous les goûts !

Finalement, pas de recette miracle ! Il s’agit de bien mesurer les avantages et contreparties des deux scénarios pour s’assurer d’opérer le bon choix.

Acheter ses devices reste davantage à considérer pour des usages avec une offre dense et un niveau de maturité industrielle suffisant pour faire jouer la concurrence et obtenir des prix compétitifs. La construction d’un device est à privilégier quand l’offre n’est pas au rendez-vous, que votre ambition en matière de volume est très importante, ou que vous souhaitez vous différencier de vos concurrents.

Quel que soit le scénario, trois ingrédients principaux se retrouvent dans les deux recettes :

  • une contractualisation avec le fournisseur / fabricant à déterminer,
  • une étape de tests à opérer
  • et des compétences électroniques et logicielles à assembler.

Et n’oubliez pas : nos experts sont là pour vous aider à développer votre projet IoT.

Hélène Calvet

Après la TV sur ADSL et la e-santé, je suis embarquée dans une nouvelle aventure d’innovation depuis plus de trois ans : l’Internet des Objets. Convaincue des perspectives offertes par l’IoT pour réinventer les business des entreprises, j’officie en tant que chef de produit IoT.