Les États-Unis à l’heure de la 5G

Aux États-Unis, les principaux opérateurs ont commencé à déployer leurs nouveaux réseaux 5G. Un enjeu majeur alors que la demande de connectivité explose à travers le monde. Retour sur ce processus et ses étapes.

Une promesse de performance

Plus rapide que la 4G, la 5G offre des temps de latence très courts et permet un nombre accru de connexions simultanées sur une zone donnée. Le temps de réponse du réseau, c’est-à-dire le temps qu’il faut aux données pour aller d’un point à l’autre, devrait atteindre 4 millisecondes contre 20 à 40 millisecondes en 4G. Pour certains usages comme la chirurgie à distance, le trading haute fréquence ou le véhicule autonome, il pourrait même être réduit à une milliseconde. Une promesse de performance largement relayée par les opérateurs nord-américains qui se sont engagés dans une course contre la montre sans précédent.

2020, l’année de la 5G aux Etats-Unis

Depuis 2018, les grands opérateurs (Verizon, AT&T ainsi que T-Mobile et Sprint qui ont fusionne en avril 2020) ont commencé à déployer leurs premiers réseaux en milieu urbain. Fin 2019, Verizon a annoncé avoir lancé la 5G mobile dans 13 stades de football américain et dans les quartiers de 31 villes à travers le pays. En parallèle, son offre de 5G fixe sans câble, actuellement disponible à Sacramento, Los Angeles, Houston, Indianapolis et Chicago, devrait s’étendre à 5 nouvelles métropoles d’ici la fin de l’année 2020. En avril dernier, T-Mobile a quant à lui affirmé proposer ses services 5G à 200 millions d’Américains situés en zone urbaine et périurbaine. Malgré la crise sanitaire, l’année 2020 reste pressentie comme celle de la 5G et le nombre de villes couvertes augmente jour après jour.

Fréquences basses, moyennes ou hautes : à chacun sa stratégie…

Pour couvrir l’intégralité du territoire, les opérateurs américains multiplient les stratégies. AT&T et Verizon ont tous deux considérablement investi dans les très hautes fréquences et les ondes millimétriques pour asseoir leurs réseaux dans les grandes villes. Un choix qui privilégie la vitesse (performance) sur la propagation (domaine de couverture) : de courte portée, ces ondes sont également arrêtées par les obstacles (bâtiments, verre, arbres...). Aussi, Verizon a-t-il choisi de réserver le développement de ce type de 5G aux grands centres-villes. Pour le reste du territoire, AT&T et T-Mobile s’appuient sur les basses fréquences qui se diffusent mieux. Seul inconvénient : leur vitesse qui est nettement moins élevée. C’est pourquoi Sprint a, lui, principalement opté pour le compromis des fréquences moyennes. En conséquence de la fusion des deux opérateurs, la marque Sprint a été abandonnée au profit de T-Mobile sur le territoire américain. La complémentarité de leurs spectres de fréquences 5G a favorisé le rapprochement des 2 operateurs.

Des entreprises convaincues

De manière générale, les entreprises américaines ont une bonne opinion de la 5G qu’elles perçoivent comme plus fiable, sécurisée, performante et flexible que le Wi-Fi car elle peut se configurer aux besoins spécifiques de chacune.

Plus de 100 entreprises à travers le monde devraient commencer à tester la 5G d’ici la fin 2020 selon une étude Deloitte. Le secteur industriel se trouve en tête avec une forte demande des usines manufacturières, des centres logistiques ou des ports. Autre atout de taille pour le secteur : la technologie doit favoriser la convergence entre les SI industriels et le SI de l’entreprise. Avec, pour corollaire, un périmètre d’action élargi pour les DSI qui vont piloter la nouvelle gouvernance centralisée des équipements, et sensibiliser les équipes OT aux risques de sécurité pour les parcs de machines.

 

« La 5G apporte aux entreprises quelque chose qu’elles n’ont jamais eu : la capacité de suivre et contrôler leurs propres extrémités sans fil, comme un environnement Wi-Fi ou LAN.”

Robert Boyanovsky, vice-président de la structure mobilité chez AT&T Business

 

Les premières applications business

La 5G devrait d’abord contribuer à l’optimisation des délais de production, du contrôle des machines à distance ou de la maintenance prédictive des entreprises. Mais elle leur offre également l’opportunité de se concentrer sur l’accélération de leurs flux de données ou le déploiement à l’échelle de technologies IoT. Dans le secteur minier et de la détection de drones, les premiers tests aux États-Unis font état d’une nette amélioration de la sécurité et des rendements.

Orange Silicon Valley, l’éclaireur français made in USA

Dans la baie de San Francisco, les équipes d’Orange Silicon Valley suivent attentivement ces développements. Avec ses partenaires locaux, entreprises, opérateurs et universités, la filiale d’Orange expérimente d’ailleurs une solution intégrée cloud 5G qui lui permet d’évaluer les différentes applications et cas d’usages recensés. Objectif : préparer le déploiement de la 5G d’Orange et les prochaines opportunités business en matière de connectivité. Pour tester les réseaux 5G en cours de déploiement sur la côte Ouest (publics et privés), Orange Silicon Valley s’appuie sur une plateforme Open Network Automation (ONAP) ainsi que sur des solutions d’edge computing coconstruites avec Dell et le réseau d’Orange Labs.

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