Travailler en « mode start-up » : quels enjeux et facteurs clés de succès pour les grands Groupes ?

Dans un contexte d’intensification de la concurrence et de course aux innovations, les entreprises doivent anticiper au mieux les évolutions au sein de leurs métiers et secteurs d’activité, en termes d’usage et de technologies. Mais elles doivent également se doter d’une organisation leur permettant de s’adapter à un rythme satisfaisant pour répondre à temps à ces futurs besoins. Intégrer le mode start-up dans un grand groupe est-il la solution ?

Un challenge nouveau se présente également en interne : la satisfaction des salariés. Ceux-ci communiquent une appétence pour les méthodes et environnements de travail des start-ups, mieux adaptées à leurs aspirations. Le passage à une organisation en mode « start-up » est souvent énoncé comme une réponse possible à ces problématiques nouvelles.

Intégrer avec succès le mode start-up dans un grand groupe ?

1- Appliquez les grands principes agiles : Transparence, Inspection, Adaptation. Les grands groupes se caractérisent par la taille de leurs effectifs et de leurs équipes, taille qui de fait vient challenger le passage en mode start-up. En petite structure, l’aménagement des espaces est plus simple, le mode de communication informel moins risqué, la réactivité plus facile à appliquer. Vous devez donc anticiper ces problématiques, et adapter la transformation, en appliquant le mode start-up aux équipes pertinentes et motivées plutôt que d’imposer une transformation générale et décontextualisée. Commencez petit, le reste de l’entreprise suivra.

2- Adaptez vos attentes à votre mode projet. Pour un même projet les modes « classique » ou « start-up » répondent à des enjeux différents. La mise en concurrence de ces deux cadres méthodologiques permet souvent d’instaurer une concurrence interne saine lorsqu’elle permet de mettre en œuvre des changements nécessaires. Mais elle peut être nocive lorsqu’elle induit un clivage entre les projets. Si vous recherchez de la rapidité et de la réactivité, le tout avec des moyens limités, alors le fonctionnel sera privilégié par rapport au technique. A deux cadres méthodologiques différents doivent correspondre des attendus différents.

3- Ne percevez pas le mode start-up comme le fourre-tout des besoins urgents, l’agilité comme dénuée de règles, la réactivité comme excuse pour négliger le cadrage et la définition des objectifs. Le « mode start-up » oui, mais l’absence de méthode non !

Le « mode start-up » en grand groupe, un modèle hybride qui fait ses preuves !

Lorsque vous choisissez de travailler en start-up, vous croyez en ses valeurs et son projet, vous souhaitez toucher à tout et gagner beaucoup d’expérience. Pour cela vous êtes prêts à baisser vos prétentions salariales et savez qu’il y a un risque que l’entreprise dépose le bilan dans les 24 mois qui suivent. D’un autre côté, en étant salarié d’un grand groupe, vous accédez à un environnement stable, peu risqué, qui investit sur les salariés pour les fidéliser. Il vous faut donc choisir entre :

a- un cadre de travail et une quête de sens adaptés aux aspirations des salariés, mais des conditions plus précaires et des attentes fortes de l’entreprise... la start-up.
b- un cadre de travail où la nécessité de l’aval de la hiérarchie est compensée par une sécurité et une confiance améliorée … les grands groupes.

En appliquant un cadre de travail par projet pour stimuler les salariés, et l’innovation, vous pouvez venir à bout de certains freins tout en évitant les écueils liés à la précarité des start-ups.

Le mode start-up, des hauts et des bas

Quand on parle du « mode start-up », on parle d’un cadre de travail orienté performance, réactif, qui définit des rôles afin de maximiser la valeur métier d’un produit ou d’un service, dans un environnement de travail collaboratif, agile et souvent informel.

Travailler dans une start-up présente de nombreux avantages :

  • pour l’entreprise : c’est la possibilité d’aller vite en s’affranchissant de processus et contraintes conséquents …, et donc de bénéficier de coûts de fonctionnement réduits avec une meilleure réactivité
  • pour les équipes : c’est l’opportunité de travailler dans un cadre méthodologique agile et informel, de gagner en autonomie sur les projets, de s’impliquer dans le processus d’innovation, de s’assurer une meilleure maîtrise sur les budgets.

Mais le mode start-up s’avère exigeant et demande certaines adaptations en fonction du contexte

  • pour l’entreprise : il exige la mobilisation d’un haut niveau de sponsorship, une prise de risque assumée et chiffrée, la mise à disposition de moyens (incubateur, coachs, espace de travail).
  • pour l’équipe : la start-up fait peser une plus forte attente en termes de réactivité et de résultats, elle demande un niveau d’investissement personnel conséquent, et des responsabilités importantes.

Avec le mode start-up, vous avez les moyens de venir à bout de certains écueils rencontrées en grands groupes, à vous maintenant de tester d’abord avec votre équipe et de vous inspirer des modes de fonctionnement des projets autour de vous.

Cet article est rédigé en collaboration avec François Caron, Consultant en transformation digitale et en agilisation des organisations.

Pour aller plus loin

Olivia Revole

Consultante en transformation digitale au sein d’Orange Consulting, je me suis spécialisée dans la transformation AGILE des entreprises. Au fil de mes missions, j’ai eu la chance d’accompagner des grands groupes de divers secteurs (industrie, télécoms, banque) dans le développement de leurs produits et services digitaux et de les assister dans l’agilisation de leurs équipes et leur organisation. Je suis convaincue que l’agilité est un  atout pour les entreprises comme pour leurs salariés.