Peut-on mettre dans le cloud les applications et données critiques ?

Longtemps hésitantes à mettre dans le cloud leurs applications et données critiques, les entreprises n’hésitent désormais plus à franchir le pas : les Big Data nécessitent des capacités et une intelligence que seul le cloud peut fournir.

Depuis quelques années, le niveau de confiance des DSI concernant le cloud n’a eu de cesse de progresser. En 2015, une étude menée par la Cloud Security Alliance révélait ainsi que 65 % des DSI considéraient le cloud comme aussi sécurisé, voire plus, que les solutions sur site. Dans ces conditions, un nombre croissant d’entreprises choisit de mettre dans le cloud ses applications et ses données critiques.

Les entreprises sont davantage confiantes vis-à-vis du cloud, y compris pour leurs applications et données critiques

D’après la courbe Gartner des technologies émergentes, toute technologie suscite, à un certain point, des attentes exagérées. Mais l’on pourrait ajouter qu’elle suscite également des craintes démesurées. C’est ce qui est arrivé au cloud. Il y a quelques années, les entreprises étaient réticentes à mettre dans le cloud des applications et des données critiques.

Au fur et à mesure que les entreprises ont lancé leurs premiers POC (preuves de concept) et grâce aux améliorations de la technologie, les craintes ont commencé à se dissiper. Le succès de pure players dont le modèle économique, le cœur d’activité et les données de production sont dans le cloud, a beaucoup contribué à installer la confiance.

Le deuxième élément qui a mis les entreprises en confiance, paradoxalement, est la série d’attaques subies par les grands clouds publics ces derniers mois et surtout la manière dont ils y ont résisté. « A l’occasion des attaques en déni de service (DDoS) qu’ont essuyées plusieurs clouds publics, explique Florian Cayré, Business Manager Innovative Solutions chez Orange Cloud for Business, nombre de directions informatiques ont pris conscience que leurs infrastructures possédées en propre n’auraient pas pu faire face à de telles attaques. »

Le troisième facteur qui renforce l’intérêt des entreprises pour le cloud est le phénomène des Big Data. Les médias sociaux, le mobile et les objets connectés permettent de capter toujours plus de données qui constituent des gisements de valeur pour les entreprises. 56 % d’entre elles considèrent ces données critiques pour le business mais leurs systèmes d’information ne sont plus capables de les exploiter. Cela les conduit à accepter plus facilement d’externaliser le stockage et le traitement intelligent de ce déluge de données. 

 

 

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Confiance dans le cloud : un point de bascule a été dépassé

Pourquoi le cloud est bien adapté aux Big Data ?

Les Big Data permettent d’envisager de nouveaux modèles économiques dans une multitude de secteurs, de la santé à l’automobile, en passant par l’assurance, etc. Plus ces modèles et leurs usages associés se développent, plus les volumes de données augmentent. Florian Cayré a une image parlante pour décrire cette situation : « Une véritable "course à l’armement" se joue entre la croissance exponentielle des données et les besoins en infrastructure nécessaires pour y faire face. » Le cloud, dans son volet IaaS (Infrastructure as a Service), permet de gagner cette course grâce au passage à l’échelle qu’il autorise.

Un autre avantage du cloud est l’approche modulaire que permet le PaaS (Platform as a Service) pour développer les services qui permettront de tirer parti des Big Data. « Grâce au PaaS, explique Florian Cayré, une entreprise peut assembler des ‘briques’ logicielles préexistantes et ne développer que les parties spécifiques à son métier. »

Enfin, le SaaS (Software as a Service) constitue le troisième étage de la fusée, puisque nombre d’éditeurs Big Data proposent leurs solutions en SaaS, permettant d’augmenter ou au contraire de diminuer quasi instantanément le nombre d’utilisateurs de ces solutions, par ailleurs accessibles de n’importe où.

Deux conseils pour réussir : nouer des partenariats et tester

Les Big Data et le cloud constituent deux changements dans la manière dont les entreprises abordent leurs systèmes d’informations et leurs données et ils continuent à évoluer très rapidement. Ainsi, une récente étude de Rightscale montre que 17 % des entreprises interrogées ont aujourd'hui plus de 1 000 serveurs virtualisés, contre 15 % en 2015. Dans ces domaines, s’entourer des bons partenaires (intégrateurs, opérateurs) peut grandement faciliter les choses, dans un esprit de co-innovation.

Qu’il s’agisse de développer une nouvelle application nativement dans le cloud ou de porter dans le cloud une application critique existante, on constate que les entreprises privilégient une approche expérimentale, par petits pas. Si la maturité de la technologie est telle que l’on n’en est plus aux POC des débuts, cette démarche progressive permet d’éviter les écueils et de maximiser les chances de succès.

Avant d’aborder un virage technologique, toute entreprise doit s’interroger sur le rapport risque / bénéfice. Or les Big Data s’intègrent dans tous les secteurs économiques et ont besoin du cloud. Le risque est en train de s’inverser : il devient nécessaire de saisir l’opportunité du cloud, pour ne pas manquer cette mutation. La question n’est plus tant de savoir s’il faut consentir à mettre ses applications et données critiques dans le cloud, c’est plutôt de savoir comment le faire. Pas de recette miracle : à chaque entreprise, sa réponse personnalisée, nécessitant la bonne prise en compte de ses spécificités.

 

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Jérôme Delacroix

Jérôme Delacroix est l'auteur de nombreux livres blancs sur des sujets liés aux technologies numériques, au marketing et à la relation client. Diplômé du parcours Grande École d'HEC et titulaire du Master Technologies et Management de l’École Centrale Paris, il contribue régulièrement sur ce blog, sur des thématiques liées à l’informatique, la maîtrise d’ouvrage, la conduite du changement et le comportement des utilisateurs.