Flexibiliser la supply chain : un défi humain et technologique

La Covid-19 a révélé les failles de la supply chain « traditionnelle », d’un point de vue technologique et matériel mais également en matière d’organisation. Il est certes impossible d’anticiper toutes les crises mais les acteurs de la supply chain peuvent gagner en agilité à plusieurs niveaux pour mieux réagir à l’imprévu. Explications.

Une gestion des ressources humaines plus flexible

Dans une enquête Gartner menée en juin 2020, seulement 21 % des entreprises interrogées affirment disposer d’un réseau de supply chain résilient. Depuis les débuts de la crise liée à la Covid-19, le sujet de la résilience est devenu une priorité et s’intègre à l’ordre du jour de nombreuses entreprises. Cela commence bien sûr par la sécurisation des ressources humaines avec le pilotage à distance de certaines opérations ou encore une mobilité accrue des collaborateurs pour pallier le manque ponctuel de ressources dans certaines zones. En entrepôt comme au bureau, certains outils digitaux sont très utiles aux managers et aux gestionnaires de locaux pour organiser la présence des collaborateurs sur site et éviter ainsi une trop forte affluence : comptage des entrées et sorties, gestion du nombre de postes de travail disponibles, etc.

Les scénarios de production doivent également prendre en compte cette réorganisation des équipes. Les plans de contingence et de continuité permettront par exemple d’être mieux préparé au risque de perte ou de manque de personnel. Grâce à des méthodologies comme le processus de planification des ventes et des opérations (S&OP), il devient alors plus aisé d’accorder les objectifs de distribution, les impératifs financiers et les capacités humaines et technologiques nécessaires à la continuité d’activité.

Pour regarder cette vidéo, vous devez consentir aux Cookies de notre partenaire Youtube

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Des alliances pour mutualiser production et circuits de distribution

Afin d’éviter la dépendance ou la rupture de distribution, une entreprise veillera tout d’abord à dédoubler ses sources d’approvisionnement. Une cartographie des sous-traitants lui servira à comprendre ses vulnérabilités dans un premier temps et à mieux répartir les risques de gestion de stocks dans un second temps. Renforcer le dialogue avec ses sous-traitants, notamment les fournisseurs 3 PL (Third-Party Logistics provider), est primordial en période d’incertitude.

Mais la direction peut également opter pour une plus grande collaboration, voire une mutualisation de la production ou de la distribution avec d’autres acteurs de son secteur. Une manière de partager le risque d’approvisionnement, d’accéder à des sources locales ou encore de raccourcir les circuits d'acheminement des produits. Nous avons pu constater l’efficacité de ces rapprochements au début de la pandémie, lorsque plusieurs géants de l’industrie française ont uni leurs efforts pour produire et fournir des respirateurs dans des délais très brefs.

Des technologies et des équipements interopérables qui font circuler la donnée

Nouveaux réseaux, suivi des marchandises et des flux de production ou communication entre les opérateurs… la connectivité est la clé de voûte de la performance logistique. Elle donne accès aux différents d’acteurs d’un réseau supply chain à une information décloisonnée, pour une visibilité intégrale et une optimisation des flux. L’interopérabilité des technologies et des équipements est donc un défi majeur pour les entreprises en quête de résilience. Les systèmes de données de chaque maillon de la chaîne doivent en effet pouvoir communiquer les uns avec les autres pour échanger des données. Dans le cas d’un supermarché par exemple, la data transite via plusieurs systèmes : celui des caisses, du logiciel ERP dédié à la vente au détail, lui-même rattaché à un système de gestion des stocks…

Des plateformes logicielles existent aujourd’hui sur le marché pour faciliter l’échange des données entre les différents systèmes informatiques en reliant notamment les applications internes tout en conservant leur autonomie. Un grand pas pour la flexibilité des opérations, qui pose dans le même temps la question de la sécurisation de leurs données aux acteurs de la supply chain.