Le M2M chahuté par la conjoncture ?

Le M2M offre des avantages réels pour des applications dans divers domaines (recueil de données de sécurité à distance, gestion d'infrastructures de transports, santé, environnement, téléassistance...). Cette technologie permet en effet, de collecter des informations en temps réel provenant de sites distants. Ceci permet d'éviter de déplacer des équipes de service sur place -notamment, si aucune intervention est utile-. Ceci est un facteur de réduction de coûts, d'efficacité et de suppression des déplacements inutiles.

Comme toutes les technologies, le M2M souffre également du contexte économique difficile."Integrated Solutions Magazin" a publié un rapport à ce sujet.
On pourrait peut-être résumer par la formule : «difficultés à court terme malgré des gains escomptés à long terme ».

Les personnes interrogées à l'occasion d'un sondage effectué fin 2008 par le cabinet d'analyse ABI Research ont déclaré être « d'un optimisme prudent » concernant ce marché.
Parmi les raisons exprimés de cet optimisme :
- les applications M2M ne soient pas sous l'influence directe des tendances négatives des dépenses de consommation
- les économies potentielles pour les acquéreurs finaux en entreprise 
-les communications M2M engendrent de nouveaux flux de revenus pour les entreprises
- sur certains marchés, les applications M2M telles que la téléméterie peuvent être soumis à des obligations réglementaires.

Le ralentissement économique a des répercussions significatives mais les avis recueillis sont différents pour la durée de ce ralentissement. Les plus optimistes prévoient une reprise d'ici le troisième trimestre 2009, alors que les plus pessimistes pensent que cette situation perdura jusqu'au quatrième trimestre 2010.

La façon dont le pessimisme ambiant risque d'affecter le marché du M2M est globalement la même que pour l'ensemble du secteur technologique. L'accès au crédit est plus difficile, les budgets de recherche et développement sont parfois révisés à la baisse, les clients sont devenus prudents -dès qu'il s'agit de réaliser de nouveaux investissements-, et l'aspect budgétaire entraîne une renégociation par exemple, des contrats établis en dollars  pour les entreprises utilisant d'autres devises-).

Si les communications M2Msont avant tout considérées comme une activité inter-entreprises, elles englobent plusieurs applications de consommation, qui sont susceptibles de souffrir d'une confiance fragilisée.

Aussi intéressantes soient-elles, les conclusions d'ABI ont tout de même leurs limites. Sur 38 particuliers qui se sont vus proposer le sondage, seuls 17 ont accepté d'y répondre, ce qui a réduit encore un champ d'étude déjà limité. Et les personnes interrogées étaient principalement issues de l'écosystème des fournisseurs de M2M, plutôt que du monde des entreprises. Ceci a peut-être biaisé les résultats, mais ceux-ci ont le mérite de les garantir de tout optimisme aveugle !

Nicolas Jacquey
jacques herbaut

nsp