Nommer un Chief Digital Officer : mode ou tendance durable ?

Le profil du CDO, ou Chief Digital Officer, a surgi il y a quelques années dans les entreprises ayant très tôt amorcé leur transformation digitale. En 2016, quel chemin a-t-il parcouru au sein de l’entreprise ? Voici quelques éléments de réponse…

 

Une évidence pour de nombreux secteurs d’activité
En 2015, ce sont plus de 2 000 entreprises dans le monde qui ont intégré un Chief Digital Officer. En France, le cabinet Haussman Executive Search révèle que 90 % des entreprises du CAC 40 ont désormais nommé un CDO pour mener leur transformation digitale¹.

Les secteurs qui y recourent le plus sont les medias, le tourisme et la grande distribution. Ainsi, en février 2016 Nike recrutait son premier Chief Digital Officer. Pour l’équipementier sportif qui réalise déjà un peu plus d'un milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel via ses canaux de commerce électronique, un tel profil est indispensable pour atteindre l’objectif de 7 milliards de dollars de CA via les canaux digitaux d’ici 4 ans.

Les 5 commandements du CDO

Après quelques années d’existence, le CDO voit sa mission se préciser. Le cabinet McKinsley définit cette mission en 5 points² :

  • faire du digital une partie intégrante de la stratégie de l’entreprise,
  • être client-centré, le numérique n’étant qu’un moyen et le client la finalité,
  • être maitre de l’agilité et de la data, d’autant plus que le CDO doit aussi composer avec de nouveaux venus dans l’entreprise, portés par la vague du Big Data : le data analyst et/ou le data scientist, le chief data officer...
  • étendre son réseau, on estime que le CDO passe 80 % de son temps à construire des relations,
  • faire (et vite !) : il doit obtenir des résultats rapides.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le CDO monte en grade
Généralement rattaché à la direction marketing dans un premier temps, sa place dans l’organigramme tend à évoluer : ils sont de plus en plus nombreux à dépendre de la Direction Générale. Ils sont par ailleurs 52 % à intégrer le COMEX, à l’instar de chez L’Oréal. 

Son périmètre et ses responsabilités évoluent. Progressivement, il est amené à superviser un nombre croissant de directions de l’entreprise. Et dans certains cas, il peut prendre la main sur des entités telles que le marketing, la direction commerciale, voire la DSI…


Et demain ?
Lorsqu’il s’agit d’anticiper le rôle du CDO de demain, les avis sont assez unanimes. 73 % des dirigeants estiment que le Chief Digital Officer va continuer à progresser ! À la fois chef d’orchestre du numérique, allié du DSI, responsable de la veille numérique et interface entre la DSI et les métiers, il serait durablement installé dans l’entreprise.

Le « CDO Club », qui regroupe plus de 1 500 leaders du digital, souligne d’ailleurs qu’un nombre croissant de CDO évoluent vers des postes de PDG de leur entreprise. Disposant à la fois d’une vision transverse et de la responsabilité de ses projets de transformation, agissant en véritable Directeur Général délégué, il semble en effet bien placé pour assumer une telle fonction.


¹  Source : Les Leaders du Digital en France, Haussman Executive Search, juillet 2015.

²  Source : ‘Transformer in chief’: The new chief digital officer, Mc Kinzey, septembre 2015.

 

En savoir plus

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