Avec Orange, l’automobile prend le virage de la blockchain

Depuis maintenant plusieurs années, la Blockchain suscite l’intérêt d’un nombre croissant d’acteurs économiques. Sa dimension sécurisante et infalsifiable en ont fait un levier majeur de développement, notamment dans le secteur de la finance. Pourtant, d’autres cas d’usages sont possibles, comme dans l’automobile.

Concept-car collaboratif

Préfigurer ce que sera la voiture du futur, voilà le mot d’ordre de H1st vision ou « Humane First Vision » concept-car collaboratif dévoilé à l’occasion de Vivatech. Développé en six mois par le consortium pluridisciplinaire Software Republic composé de six entreprises (Renault, Thalès, Dassault Systèmes, Orange, Atos et STMicroelectronics) et de plusieurs start-ups dont l’aspiration commune est de réinventer la mobilité de demain, une vingtaine d’innovations ont ainsi été introduites : l’une d’elles est signée Orange.

Le carnet de santé du véhicule certifié par blockchain

Avec le « Health Certificate », Orange a mis au point un document numérique qui certifie l’état de santé du véhicule et permet de vérifier en un clin d’œil des informations difficilement accessibles en temps normal (nombre de propriétaires, état de santé des éléments clés du véhicule, le nombre de révisions, historique d’entretien, etc.). Grâce au caractère infalsifiable de la blockchain, chaque nouvelle information inscrite dans ce carnet implique consensus des différents acteurs impliqués (loueur, propriétaire, conducteur, garagiste, futur acheteur, assureur, etc.), constituant ainsi un réseau de preuves. « On parle alors d’effet gendarmes puisque si quelqu’un falsifie une information, il suffit de remonter la chaîne pour le retrouver » explique Antoine Maisonneuve, Blockchain Program Director chez Orange Business. Cette nouvelle technologie assure une transparence totale pour l’ensemble des intervenants de la vie du véhicule et empêche tout usage de faux concernant son état. À la clé, une sécurisation du marché secondaire et une augmentation de la valeur résiduelle du véhicule.

Comment ça fonctionne ?

Avec le « Health Certificate » la voiture recueille en temps réel les interactions avec son environnement, impactées sur un Jumeau Numérique, une réplique virtuelle du véhicule, développé par Dassault Systèmes. « Imaginons que la voiture prenne plus de dos d’âne qu’habituellement sur une courte période, elle sera capable de jauger l’impact de ces chocs sur son « état de santé » et avertir le propriétaire d’un éventuel besoin de maintenance » détaille Antoine Maisonneuve. Les informations relatives à chaque entretien seront inscrites dans la Blockchain, avec l’accord en amont du propriétaire, ce qui permettra aux autres acteurs d’en prendre connaissance. De plus, le « Helth Certificate » utilise un type de blockchain bien spécifique pour son usage : un réseau permissionné, qui se distingue des réseaux blockchain public utilisés pour les cryptomonnaies. Dans ce réseau, les nœuds sont hébergés par des entreprises dont l'identité est connue, garantissant ainsi la transparence et l'absence d'anonymat. De plus, ce réseau blockchain présente une consommation d'énergie considérablement réduite, jusqu'à 15 000 fois inférieures à celle du Bitcoin.

Orange au cœur de la Blockchain en France

Depuis quatre ans, Orange Business s'investit activement dans le développement à grande échelle de ces technologies, en particulier dans les dataspaces européens, au sein desquels la blockchain joue un rôle crucial pour l'amélioration de la fluidité, de la vitesse et de la sécurité des échanges de données. AgDatathub, une solution de partage des données agricoles, illustre cette volonté de répondre à des besoins précis dans des secteurs très particuliers. Face à l’atomicité croissante de cas d’usages solutionnables grâce à la Blockchain, Orange souhaite être le leader dans la création de la blockchain nationale et ainsi relier tous les acteurs en renforçant la confiance numérique.