Les réseaux se virtualisent… enfin le Network as a Service arrive !

Au-delà des termes techniques qui circulent comme le SDN, NFV, SD-WAN,… que peuvent réellement attendre les entreprises de la virtualisation des réseaux?

Un constat : les solutions de connectivité traditionnelles ne sont plus adaptées aux besoins des entreprises

C’est un peu enfoncer une porte ouverte, mais il faut admettre que les solutions de connectivité traditionnelles ne sont plus adaptées aux besoins des entreprises.

Du côté des entreprises, de nouveaux besoins de connectivité sont récemment apparus. Le développement du Cloud, des solutions de collaboration et de la mobilité perturbent la nature du trafic réseau, qui devient plus ouvert vers internet, plus symétrique, et moins (voire pas du tout) prédictible avec une forte variabilité des niveaux de services nécessaires par application.
 

La façon de concevoir, de consommer et de gérer les services de connectivité est également en pleine mutation: les entreprises s’attendent, à l’image de ce qu’elles trouvent dans le modèle Cloud, à déployer des services très rapidement, après les avoir testé, sans investissement lourd et avec une facturation à l’utilisateur.

Mais le réseau, quand à lui, s’appuie toujours sur des équipements dédiés et propriétaires, à installer sur site, qui doivent évoluer régulièrement afin de garantir le niveau de sécurité et de performance nécessaire. La conception du réseau est une activité complexe et risquée, et il n’est pas rare de le sur-dimensionner pour faire face à l’imprédictibilité de trafic et des besoins.
L’ajout d’un nouveau service est un projet à part entière : il faut prendre le risque d’investir sur une solution technique, de former les exploitants à son utilisation, de la déployer, et de l’amortir sur plusieurs années sans possibilité d’en changer.

 

La révolution du Network As A Service est en marche, quelle promesse ?

Lorsqu’on imagine un « Network As A Service », au même titre que les modèles Cloud SAAS ou IAAS, à quoi peut-on rêver ?

  • A des services de connectivité basés principalement sur du logiciel, qui se déploient instantanément et automatiquement,
  • assez agiles pour évoluer en fonction des besoins de l’entreprise, à la hausse comme à la baisse,
  • avec bien entendu un modèle de facturation flexible, en fonction du nombre d’utilisateurs,
  • une simplification de la gestion du réseau, avec une autonomie sur des actions de configuration de tous les jours, sans formation spécifique sur une solution propriétaire.

La traduction de ce concept en bénéfices pour les entreprises se résume en quatre points :

  1. les applications gagneront en performance grâce à l’adaptation et l’optimisation du réseau : activation de la performance applicative,  évolution vers des réseaux hybride avec évasion Internet locale ou en cœur de réseau,…
     
  2. l’entreprise gagnera en agilité et pourra raccorder rapidement de nouveaux sites ou déployer de nouveaux services ;
     
  3. les exploitants reprendront le contrôle de leur infrastructure, ils gagneront en visibilité sur le trafic temps-réel et prévisionnel, et pourront piloter leur réseau sans intermédiaire ;
     
  4. la sécurité du réseau sera également renforcée par le déploiement simplifié de solutions de cyberdéfense répondant à une politique de sécurité globale et homogène.

 

Prenons un cas concret : un utilisateur d’un site distant se plaint d’une faible performance de ses applications.

Dans le modèle traditionnel des réseaux, ce type de dysfonctionnement est complexe à analyser et il est parfois nécessaire d’acheter ou de louer une sonde applicative, de se déplacer sur le site pour l’installer en prévoyant une fenêtre de coupure du service, d’analyser les données puis de se déplacer à nouveau pour récupérer l’équipement. Toutes ces actions augmentent le délai de résolution de l’incident et génère des coûts importants.
 

Avec un modèle « Network as a service », les exploitants peuvent commander une sonde applicative directement depuis leur portail de gestion du réseau. La sonde sera automatiquement déployée, insérée dans le trafic du site, et immédiatement utilisable par les exploitants. Une fois le problème identifié, il sera possible de supprimer le service, ou bien de le laisser en place et d’activer les mécanismes d’optimisation de la performance. Le service sera facturé au temps passé et en fonction du nombre d’utilisateurs qui en bénéficieront.

 

Les moteurs techniques du Network as a Service

D’un point de vue technique, le « Network As A Service » repose tout d’abord sur un support de connectivité évolutif : la fibre optique. Cela peut sembler évident, mais le réseau ne pourra gagner en agilité qu’en utilisant un support physique qui n’a pas de contraintes qui pourraient bloquer l’évolution des débits.

La virtualisation des fonctions réseaux (NFV : Network Function Virtualization) est un autre moteur du « Network As A Service », elle permet d'utiliser un service virtualisé, indépendamment du matériel, sur le site client ou dans le réseau, de le redonder ou d'augmenter sa capacité rapidement.

Enfin, l'orchestration des fonctions et du réseau permet de déployer automatiquement les services virtualisés commandés depuis un portail ou au travers d’une API, et de les insérer dans le trafic réseau notamment grâce à la capacité de « Service Chaining » du Software Defined Networking (SDN).

 

Encore un peu de patience, ça va arriver bientôt

Les technologies abordées ci-dessus (SDN, NFV,…) sont récentes mais ont gagnées en maturité en étant déjà utilisée dans les réseaux de Datacenter. Elles arrivent à présent sur les réseaux WAN : les opérateurs ont engagé des plans d'évolutions de leurs infrastructures, de leurs process et des compétences techniques nécessaires pour maitriser cette véritable révolution du réseau. Ces projets sont colossaux, mais les premières solutions sont attendues cette année, en 2016.
 

Thomas

 

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Thomas Sourdon

Après 15 ans dans le domaine des infrastructures réseaux et communications unifiées, en tant qu’expert technique et architecte, j’ai rejoint Orange Consulting en 2013.

Mon activité peut se résumer en 3 points :

1. Conseiller les entreprises dans l’évolution de leurs infrastructures réseaux et communications unifiées

2. Développer l’offre de service de conseil du cabinet

3. Manager les consultants et les accompagner dans leurs missions

Je suis passionné par les évolutions techniques des infrastructures réseaux (virtualisation, internet des objets) et des solutions de communications unifiées, et j’apprécie avant tout le contact client et le travail en équipe.