Spam : un coût économique et écologique!

B.N. : sous la direction de Yann Gourvennec

Depuis longtemps déjà, les entreprises reconnaissent que le spam a un coût énorme. Chiffré par différents instituts, son montant donne le vertige. Selon Ferris Research, le spamming pourrait représenter une facture globale de quelque 130 Mds $ dans le monde cette année, dont 42 Mds $ aux Etats-Unis. McAfee, dans son rapport mensuel « Spam Report » de mars 2009, a calculé qu'il coûterait en moyenne 182 500 $ par an à une entreprise de 1 000 salariés payés 30 $ de l'heure.
En période de crise, lutter contre ce fléau semble être une source d'économies faciles à réaliser. A moyen terme, cela paraît même indispensable. La progression du spamming est en effet phénoménale. En 2005, Ferris Research évaluait son coût total à « seulement » 50 Mds € à l'échelle mondiale...

Comment se décompose cette facture ?
  • Il y a tout d'abord la baisse de productivité des collaborateurs de l'entreprise, qui passent de plus en plus de temps à ouvrir et supprimer les e-mails indésirables. Selon une étude de 2007 de Nucleus Research, un utilisateur reçoit environ 21 spams par jour.
  • Il y a ensuite le coût de l'infrastructure : si les fournisseurs d'accès à internet sont particulièrement concernés, toutes les entreprises dépensent des sommes importantes pour gérer le trafic inutile généré. Au final, ce sont donc des coûts supplémentaires de stockage, de bande passante, de serveurs... sans oublier l'énergie électrique pour les alimenter.
  • Il ne faut pas oublier non plus le coût de la lutte anti-spam, qui mobilise des ressources croissantes, tant humaines (y compris le help-desk souvent sollicité) que matérielles.
  • D'autres coûts enfin sont plus difficiles à chiffrer : celui des erreurs générées par les utilisateurs lors de la suppression des spams ou de l'atteinte à la réputation de l'entreprise lorsque le « pourriel » malveillant renvoie vers son site officiel...
Derrière toutes les ressources mobilisées pour le traitement des spams, se cache aussi un coût écologique. Selon une enquête de McAfee, l'acheminement des spams, leur stockage et leur filtrage représenterait chaque année quelque 17 millions de tonnes de CO2.
A l'heure où l'on parle de taxe carbone, d'indispensable lutte contre le réchauffement climatique et de Green Computing, ce chiffre doit interpeller les directeurs des systèmes d'information comme les utilisateurs.
Car au final, ce sont les utilisateurs qui, tout autant que les filtres anti-spam, peuvent lutter contre les courriers indésirables. Les sensibiliser est essentiel pour leur rappeler de ne pas :
  • utiliser leur adresse e-mail professionnelle dans un but privé,
  • relayer les « chaînes » de messages, même inoffensives,
  • recourir systématiquement aux accusés de réception.
Une autre parade est proposée : taxer l'e-mail - comme le courrier traditionnel et son
« timbre » - pour contrer les spammers. Chaque e-mail dûment affranchi étant reconnu comme un e-mail et non un pourriel. L'argent ainsi collecté irait à des associations... de protection de l'environnement par exemple. Mais est-ce la bonne solution ?


 




Yann Gourvennec

Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre,  je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.