avez-vous un bon mobile pour ne pas faire du M-commerce?

En assistant dernièrement à la conférence EBG animée par l'agence Kréative, je ne savais pas si j'avais encore besoin d'être convaincu ou rassuré sur cette question... Effectuer un achat depuis mon mobile ne me pose pas de problème particulier du moment que l'opération est simple et rapide. Je dirais même que j'attends avec impatience les solutions NFC de paiement par mobile, à ce jour encore très limitées...

Mais au vu de la nombreuse assistance à cette conférence, je suppose que la question d'aller vers le M-commerce est encore très prégnante ou à l'étude dans bien des entreprises.

tous les leviers du M-commerce sont pourtant là...

Tout d'abord Internet est partout et multi-support : smartphone, tablette, ordinateur portable (ou non) ou encore TV connectée... Et en 2014 selon une étude Gartner, 40 % des connexions Internet se feront sur le mobile ; ce qui ouvrira un marché en France de 18 millions de mobinautes. Dès aujourd'hui toujours en France, on compte déjà un parc de 10 millions de smartphones (majoritairement AIOS ou ANDROID) capables de proposer ces expériences utilisateurs avancées.

Ensuite, les comportements Internet sur le mobile ou la tablette sont particulièrement récents, souvent différents et surtout plus spontanés : il est plus facile de se connecter à tout moment, en attendant un bus, dans les transports, lors d'un moment de détente de quelques minutes ou une pause déjeuner, mais aussi après une soirée entre amis...

Il s'agit d'une vraie rupture de l'unité de temps , - avec le mobile vous avez un magasin ouvert 24/24h- et aussi d'une rupture de l'unité de lieu : mobilité partout y compris chez soi, dans toutes les pieces du domicile : par exemple, en cuisine, il m'arrive souvent de chercher et suivre une recette sur le mobile !

D'ailleurs à la question "pourquoi je consulte internet depuis le mobile ?", les premières réponses sont sans appel :

  • dans 42% des cas, c'est parce que "je n'avais pas d'autre accès à internet"
  • dans 25 % des cas, parce que "je n'avais beaucoup de temps"
  • dans 20 % "j'ai mis à profit un temps mort"

la rupture c'est maintenant !

Globalement, sur le mobile, la proportion des intentions d'achat est quasi-identique que sur le web. Poussés par les domaines du voyage, des biens culturels, ou numériques, mais aussi l'habillement, les pics de consultation ou d'achats depuis le mobile ont explosés à Noël dernier et aux soldes de janvier ; et les prévisions pour la fin d'année 2012 ne vont pas infléchir cette tendance.

Cependant un des principaux freins, en déclaratif, c'est bien-sûr le paiement : même si la plupart des solutions de paiement sont compatibles, opérer des transactions reste un frein pour des questions de confiance et d'habitudes. Cela explique, qu'en volume, les achats sont encore bien moindres que sur le web. Mais on observe toutefois une tendance de fond de tous les sites e-marchands à aller progressivement sur le M-commerce, ce qui va permettre d'établir la confiance et la réassurance nécessaires.

le M-commerce, pour faire la différence ?

Aujourd'hui tous les leviers du trafic web traditionnel sont bien maîtrisés par la plupart des entreprises et il est de plus en plus difficile de faire la différence sur ce canal. Le site mobile ou une application bien conçue offrent un réel levier supplémentaire et peuvent ramener une nouvelle audience : "je ne vais jamais sur le site car trop dense, trop compliqué mais j'aime bien le site mobile ou l'application".  Car le format mobile oblige à concevoir un parcours utilisateur plus ergonomique, simplifié et épuré, jusqu'à l'éventuel achat en 4 clics...

Pour une entreprise, se lancer dans le M-commerce aujourd'hui, c'est aussi montrer une capacité d'innovation, l'opportunité de véhiculer une nouvelle image ou encore de faire valoir ou lancer sa marque. Sur un aspect purement ROI, l'explosion des usages mobiles offre mécaniqement une opportunité d'augmenter son CA : investir sur un site mobile permettant de capter les intentions d'achats vers le site web, puis peut-être aller vers le monde de l'application, représente, à conditions de se poser en amont les bonnes questions, une valeur ajoutée quasi-assurée.

Alors avant de se lancer, il faut se poser des bonnes questions, comme par exemple :

  • puis-je vendre de la même façon ?
  • ai-je bien estimé mon audience mobile ?
  • est-ce que mon offre est sexy pour le mobile ?
  • vais-je proposer la même offre sur tous les types de supports ?
  • puis-je diffuser le même type contenu à tout heure de la journée, selon le type de connexion sollicité 3G ou WiFi par mon audience ?

M-commerce ne signifie pas toupours E-commerce

Et si l'objectif du M-commerce n'était pas uniquement de faire du E-commerce en poussant l'acte d'achat jusqu'au bout ?

  • grâce à la géolocalisation, le M-commerce peut se devenir du M-to-store ; je draine mon audience vers mes points de ventes ou boutiques...
  • grâce au site mobile ou l'application, je fais du M-to-web : j'invite le mobinaute, -qui réalise son panier d'achat depuis le mobile-, à finaliser son achat sur mon site un peu plus tard tranquillement depuis le pc.
  • enfin, le M-commerce peut devenir aussi un levier de recrutement de nouveaux clients : est-ce que c'est le bon prix, est-ce que c'est bien le dernier modèle ? tous les "comparateurs" sont en train de migrer sur le mobile...c'est le M-to-compare :

Le M-commerce est bien une autre manière d'adresser et de fidéliser ses clients. Au fait M- c'est pour Mobile ou pour Move ?

Pascal Adam

Crédit photo : © ferkelraggae - Fotolia.com

Pascal Adam

Au sein de l'équipe communication digitale externe d'Orange Business, je suis en charge de l'animation éditoriale du blog cloud computing et des newsletters thématiques envoyées à nos clients et prospects. Intéressé par tous les usages en mobilité, je partage aussi les expériences, les réflexions ou les perspectives recueillies lors de conférences ou salons sur le blog usage d'entreprises.