Hep Docteur hUBERt ! Et si, demain, nous hélions notre médecin ?

Partout dans la digitalosphère nous entendons parler de « l’uberisation » de l’ensemble des secteurs d’activité. Craint par certains, espéré par d’autres, la marche des services de santé en mode Uber est engagée aux US.

Uber, un vrai succès dans un secteur ultra règlementé


Uber a révolutionné le monde du déplacement en créant une plateforme de mise en relation de l’offre et de la demande de transport semi-privé de personnes. Il s’impose aujourd’hui sur ce marché extrêmement réglementé.

Les nouveautés :

  • un réseau de chauffeurs homologué géolocalisé,
  • une tarification des courses qui fluctue en fonction de l’offre et de la demande,
  • une facturation par la plateforme qui supprime tout échange d’argent physique entre le chauffeur et le passager,
  • des services à valeur ajoutée / gamme tarifaire large (du chauffeur « particulier » au chauffeur professionnel VIP),
  • le service de recommandation des chauffeurs par les autres usagers.

La clé du succès : une offre attractive pour les chauffeurs (temps partiel, travailleurs indépendants, rémunération, etc.) qui permet d’accroître l’offre et de couvrir la demande aux heures critiques. Tout n’est pas rose néanmoins dans le monde Uber et certaines pratiques sont décriées (manque de contrôle sur les chauffeurs, statut d’indépendant de ces mêmes chauffeurs, réglementations pour éviter la concurrence déloyale, etc.).

Qu’est ce qui a motivé ce succès ? Les délais d’attente pour avoir un taxi à certains horaires dans la plupart des grandes villes, une facturation peu transparente des courses, le niveau d’urgence de certaines demandes…. Or l’ensemble de ces douleurs sont également présentes, pour certains d’entre nous, dans le monde de la santé (hors urgences vitales bien sûr).

vers une « uberisation » du monde de la santé


Aux Etats-Unis, les pionniers ont dégainé et les premiers services santé « uberisés » ont vu le jour. Ainsi derrière cette « Uberisation » de la relation patient-professionnel de santé, deux réalités bien différentes se dessinent :

  • un « docteur » (à comprendre comme professionnel de santé) à la maison ;
  • un « docteur » en ligne qui réalise une consultation, voire une prescription, ou vous oriente vers un service physique. Certaines options se font par téléphone, d’autres par visio.

Toutes les spécialités ne sont pas concernées, on parle essentiellement de médecine générale, soins infirmiers, accompagnement de la maternité et psychologie…. Les maladies chroniques et urgences vitales sont exclues des champs d’application de ces services. Les fournisseurs ont la plupart du temps des accords avec les fournisseurs de couverture médicale, le reste à charge est donc connu dès le départ et le volet administratif est géré en direct.

Les attributs de l’offre qui sont mis en avant aux US sont assez similaires à ceux d’Uber :

  • la facturation transparente (et moins coûteuse qu’une prise en charge physique pour les services en ligne),
  • les délais d’attente évités
  • le confort pour le patient, qui au lieu d’attendre des heures fiévreux dans une salle d’attente avec d’autres malades (qu’il contamine et vice versa) attend tranquillement dans son lit que le médecin vienne à lui (et qu’Amazon lui livre par Drone dans l’heure suivante ses médicaments ? nous n’en sommes pas la, malheureusement….ou heureusement, j’avoue que je ne sais pas trop).

Une rupture toutefois pour le moment par rapport au modèle Uber : les prix ne fluctuent pas en fonction de l’offre et de la demande…

Ces services pourraient-ils pour autant voir le jour en France ? La suite dans mon prochain article.

Fabienne.

 

crédit photo : © diego cervo
 

Fabienne Provençal

Mes centres d’intérêts : le télésuivi des pathologies chroniques, les devices connectés médicaux ou non, les applications de prévention, wellness et télésuivi, les programmes d’évaluation et de certification de ces domaines en France et à l’international, l’innovation (robotique, nanotechnologies, nouveaux usages, etc.).