La virtualisation peu affectée par la crise mais nuages à l'horizon pour le cloud computing

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Bien que le cloud computing (informatique dans les nuages) soit quelque peu à la mode et qu'il réponde bien au besoin de faire des économies pour les entreprises suffisamment courageuses pour repenser entièrement leur structure informatique, le choix de la virtualisation pourrait s'avérer plus judicieux pour l'avenir. Le cabinet conseil McKinsey va même plus loin et affirme que les économies permises par le cloud computing sont potentiellement inexistantes, et pire encore, que cette technologie serait en réalité plus coûteuse. Il considère que se concentrer sur la virtualisation des serveurs est à l'inverse la voie de l'avenir.

Selon ses chiffres, basés sur l'utilisation des services web d'Amazon, l'externalisation d'un centre de données d'entreprise classique vers un service de cloud computing porterait le coût total du fonctionnement du centre de données à 366 dollars par unité de calcul, contre 150 dollars par mois pour un data centre traditionnel. C'est là qu'intervient la virtualisation. McKinsey considère en effet que cette dernière peut permettre d'augmenter l'utilisation d'un serveur de 18 % et peut apporter jusqu'à 35 % d'amélioration, ce qui se traduirait par une baisse des coûts des fonctions du centre de données. Bien que McKinsey semble avoir occulté certains des avantages annexes du cloud computing, notamment la nécessité moindre d'une alimentation au bureau, il faut bien admettre que les chiffres ne trompent pas. La société d'analyse ajoute que les différents niveaux de coûts des services de cloud computing sont similaires à ceux constatés dans le secteur de la téléphonie mobile. En d'autres termes, vous payez au final plus cher au fournisseur de service que la valeur de l'appareil à terme.

Je ne considère cependant pas que le concept du cloud computing est inutile, mais simplement qu'il existe des économies déjà identifiables pouvant être réalisées grâce à l'augmentation de la virtualisation et qui permettent d'augmenter les taux d'utilisation de la capacité existante. Pour enterrer définitivement le cloud computing, il faudrait ignorer de nombreux arguments, comme l'augmentation du coût de capital pour les organisations qui investissent dans l'équipement informatique et les logiciels, contre les dépenses fixes et opérationnelles du modèle cloud. De mon point de vue, tous ces chiffres peuvent toujours s'accumuler, mais c'est une technologie dont il faut évaluer l'utilité au cas par cas.

Néanmoins, il est clair que la virtualisation n'est pas vraiment touchée par la récession. Le cabinet d'analyse Gartner estime que le marché de la zone EMEA pour la virtualisation a de grandes chances d'être « très solide » cette année et que les recettes des ventes de logiciels de cette région pourraient également augmenter de 55 % cette année. A l'échelle internationale, Gartner considère que les revenus générés par les logiciels de virtualisation augmenteront de 43 %, pour atteindre 2,7 milliards de dollars, contre 1,9 milliard de dollars l'année dernière.

Cependant, tout le monde ne chante pas aveuglément les louanges de la virtualisation. Jack Santos, analyste chez Burton Group, estime pour sa part que certaines organisations ignorent les risques de cette technologie en se focalisant uniquement sur ses avantages. Il souligne également que peu d'outils actuels de virtualisation intègrent un logiciel standard de gestion de centre de données, à l'image de Tivoli, et il s'attend à ce que cette situation perdure dans le temps. « Au stade actuel, il serait plus simple d'obtenir la paix au Moyen-Orient que de parvenir à ce que les fournisseurs envisagent d'acheter ce produit, » a-t-il déclaré à Techworld.

Stewart Baines
Stewart Baines

Journaliste depuis prés de 20 ans et diplomé en Sciences et Philosophie, j'ai créé en 2002, l'agence Futurity Media avec Anthony Plewes. L'objectif de notre agence est d'accompagner les entreprises à identifier des sujets émergents dans le domaine des nouvelles technologies.