Le cloud computing : grand méchant loup ou Superman ?

Avec la mise en place d’offres de cloud de type « infrastructure-as-a-service », les entreprises gagnent en flexibilité, disponibilité et sécurité.

En Australie, les entreprises ont atteint différents niveaux de maturité dans leur utilisation du cloud. Certains clients cherchent de manière simple et immédiate à réduire leurs coûts. D’autres, plus avancés, valorisent la flexibilité et le fait que le cloud s’apparente à une dépense d’exploitation, ce qui peut leur apporter bien plus qu’une simple réduction des coûts.

la peur du cloud : contrôle des données, dérégulation et manque de standards

Les clients les moins matures négligent les gains réels de productivité que le cloud représente. La peur de l’inconnu explique majoritairement cette résistance. Ces peurs concernent majoritairement :

  1. une dérégulation des SI,
  2. la dépendance à un fournisseur,
  3. le contrôle des données,
  4. le coût de la migration.

Méconnaissance du potentiel des outils disponibles et absence de standards de contrôle reconnus restent les 2 points essentiels qui freinent l’adoption de masse du cloud computing. Ces standards doivent apporter des réponses à la question de l’interopérabilité des plateformes cloud mises en place par des fournisseurs différents.

une extension rapide malgré les réticences

De plus en plus, les entreprises sont sensibles aux modèles de coûts opérationnels qui peuvent leur apporter plus de flexibilité. Elles surmontent les anciens obstacles à l’entrée qu’étaient la sécurité et la compliance, comme le montrent les taux d’adoption en très forte croissance. Un récent panorama des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) de Frost & Sullivan rapporte que le marché du cloud computing devrait croître de plus de 35 % en Asie Pacifique sur la période 2011-2016, l’Australie ouvrant la voie avec un taux d’adoption qui a déjà atteint 43 % aujourd’hui.

Les clients plus matures ne se contentent pas d’améliorer leur productivité grâce au cloud computing. Ils y intègrent aussi des indicateurs qui leur permettent d’évaluer les résultats globaux de l’entreprise, et pas seulement le coût des indicateurs techniques comme la bande passante ou la puissance de calcul.

l’Australie : un process d’adoption classique du cloud

On observe en Australie un process d’adoption classique du cloud :

  1. Dans les 1ers stades de mise en place chez les clients les moins matures, le cloud public est utilisé de manière ad hoc avec un usage massif de la virtualisation.
  2. A mesure que les différents métiers identifient les bénéfices potentiels, des processus clés sont migrés vers le cloud. L’environnement SI devient plus complexe.
  3. Quand les métiers profitent pleinement du potentiel d’innovation et d’agilité du cloud, ce sont des industries entières qui se transforment.

pourquoi le cloud est une tendance durable ?

Dans les prochaines années, le cloud va devenir une question stratégique pour les entreprises. D’ores et déjà, les SI deviennent partie prenante dans la définition des processus métiers. Le phénomène du « BYOD » (Bring Your Own Device – apportez vos propres outils) est maintenant répandu au sein des entreprises. De même, les DSI doivent intégrer le fait que les employés utilisent communément leur propre accès à internet (« BYOA »). Les comportements en matière d’achat SI vont se complexifier à mesure que les processus de décision dépassent le cadre de la DSI. De fait, les DSI peuvent mettre en avant des indicateurs liés aux métiers plutôt que des indicateurs techniques pour mesurer le coût total d’utilisation des ressources propres ou du cloud.

Forrester Consulting a mené une étude sur les indicateurs utilisés pour évaluer le retour sur investissement des services cloud. Seuls les utilisateurs cloud les plus avancés font le lien entre un projet spécifique et les résultats atteints. L’étude a également révélé que dans la grande majorité des cas, la relation entre le SI et les métiers est immature.

le rôle du DSI change

Le rôle du Directeur des systèmes d’information et de ses équipes a évolué. Ils ne se contentent plus de superviser la performance des technologies IT de l’entreprise mais s’assurent que les employés, ainsi que le réseau élargi de l’entreprise, aient accès aux ressources et aux services dont ils ont besoin.

Les décisions d’investissement SI ne considèrent plus seulement le prix, mais prennent en compte les demandes des métiers, l’évolution des besoins organisationnels et les transformations anticipées de l’entreprise. On prend conscience que le « big data » et la possibilité d’évaluer et de reporter très précisément les données liées aux résultats opérationnels de l’entreprise n’est plus une pratique réservée aux entreprises adeptes d’innovation SI, mais peut offrir des éclairages très riches sur les tendances métiers et les opportunités qui se présentent à l’entreprise.

vers un happy end ?

Le gain qu’apporte le cloud computing aux métiers en termes d’agilité est reconnu et garantit son adoption généralisée. Dans le même temps, les départements IT et particulièrement les DSI construisent des solutions sur mesure pour palier le désordre qui persiste dans les offres d’Infrastructure-as-a-Service.

Cette transition vers une meilleure coordination entre les environnements SI leur donne la possibilité d’improviser et de mettre en place des services métiers à la demande, en maîtrisant et exploitant le phénomène du cloud computing. Alors que l’Australie mène la zone Asie-Pacifique dans la transition vers les services cloud, les DSI en profitent pour étudier et optimiser les services métiers, en s’assurant que l’infrastructure qu’ils mettent en place s’adapte à l’évolution permanente du poste de travail.

Gordon Makryllos

crédit photo : © olly - Fotolia.com

article original en version anglaise ici. (traduction : Pelhammedia)

 

Gordon Makryllos

I'm the former Managing Director for Australasia. I was responsible for developing and managing the business solutions portfolio and for driving strategic direction & initiatives for Orange Business in the region.