le packageur nouveau est arrivé ! - 1 -

La virtualisation d'application peut fournir des avantages importants en entreprise. En isolant les applications du système d'exploitation, on peut réduire les conflits entre applications, permettre l'héritage applicatif lors de la migration d'OS, et proposer des bibliothèques d'applications à la demande.
Les DSI peuvent ainsi considérablement réduire le coût d'intégration, des tests de non régression, du déploiement et de gestion des applications.
La virtualisation applicative offre une flexibilité avec une réduction du nombre d'images master à soutenir expurgés d'applications, et une transition en douceur vers des environnements virtuels (postes, bureaux, applications... ).

Microsoft (App-v), Citrix (Streaming Xenapp), Vmware (Thinapp), Installfree, Xenocode et Symantec (Appstream) sont les principaux acteurs de ce nouveau marché, sans compter les seconds couteaux comme Ceedo, Edeavors Technologies Application JukeBox, LanDesk Application Virtualization, RingCube MojoPac, Trigence AE, Trustware BufferZone, Novell Zenworks Application Virtualization (OEM de Xenocode); mais avant de vouloir décortiquer les solutions techniques, quels sont les concepts génériques associés ?

Concepts
Le déploiement d'applications traditionnelles ne peut pas répondre aujourd'hui aux besoins des grandes entreprises. Cela nécessite l'installation (via un package ou souvent directement la distribution éditeur), la prise en charge et la maintenance d'une application sur chaque poste utilisateur ou serveur de bureau virtuel.
Le déploiement à l'échelle de l'entreprise nécessite d'importantes ressources en personnel, matériel et réseau, sans cesse réitéré par son cycle sans fin de mises à jour, correctifs et migration de matériel ou d'OS.
Le packaging et le déploiement/installation classique d'application sont tout simplement inefficaces aujourd'hui en raison de l'hétérogénéité des systèmes et de l'étendue des cibles à gérer,  demandant pour chaque environnement un scénario spécifique.
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Le délai de synchronisation est également une problématique majeure. Le cycle de -packaging, homologation, déploiement, support post-installation- est souvent si long que l'on hésite à déployer toutes les mises à jour nécessaires, et coté versionning applicatif, une version est généralement enfin déployée alors que la suivante est déjà disponible.
La productivité des utilisateurs s'appuie sur la vitesse et l'efficacité de déploiement applicatif. Si il y a retard entre le besoin en application et sa mise à disposition, il y a perte de performance de l'entreprise.

La virtualisation d'application peut apporter d'importants gains sur ce terrain en délivrant les applications et non plus en les installant. Elle dissocie ainsi l'utilisation de l'application de son packaging et de son hébergement via les fonctions d'isolation.L'application devient également plus compatible avec les socles OS et applicatifs déjà présents sur le poste utilisateur.

Mode de fonctionnement autour de 3 axes :

  • Phase de packaging
Elle s'effectue sur un poste dédié (appelé souvent séquencer/profiler) disposant d'un OS client le plus standard possible. On joue l'installation classique de l'application (coté pré-requis, ils peuvent soit être présent sur le poste, soit être joué également, ou appelés d'un autre package), et le séquencer « apprend » toutes les modifications effectuées via un différentiel avant-après installation.
Il est possible ensuite d'effectuer des modifications, adaptations, configurations spécifiques; puis le package est compilé.
  • Phase de déploiement
Selon les produits, cette phase peut être faite via une TLD classique, la package est poussé sur le poste/serveur. Certains produits possèdent leur propre infrastructure avec bibliothèque centrale d'applications et serveurs centraux de distribution; ils sont toujours alors couplés à un agent/client à installer localement sur le poste client ou serveur. La phase de déploiement vers les environnements clients peut également être remplacée par une utilisation streamée à partir d'un point central d'utilisation. L'application est alors streamée à la demande à l'utilisation (soit à travers un client/agent, soit par son mode d'exécution natif du package).
  • Phase d'utilisation
Déployée ou streamée, l'application ne fait que s'exécuter dans l'environnement client (et n'est donc pas installée), ne modifie donc pas le socle OS ou les autres applications. Elle s'exécute dans une bulle d'isolation (registre et système de fichier virtuels) dont l'étanchéité peut être plus ou moins permissive pour proposer/utiliser ou non des ressources externes à la bulle (souvent nommée sandbox).  
 
On considère 2 modes de fonctionnement selon les solutions éditeurs :

Mode stand alone
  • Séquenceur
  • Stockage pour les packages
  • Pas d'agent ou client sur le poste utilisateur
  • Pas d'infrastructure, ou très légère (serveur pour les mise à jour)
  • Package sous forme d'exécutable
  • Portabilité par simple copie
  • Accès par copie, Share reseau ou logiciel de TLD
  • Streaming pur ou utilisation locale
Mode distribué
  • Séquenceur
  • Stockage pour les packages
  • Infrastructure légère à très complexe
  • Agent ou client à installer sur le poste utilisateur (ou serveur)
  • Package propriétaire à la solution lisible uniquement par l'agent/client correspondant
  • Accès par share reseau, logiciel de TLD, ou infrastructure propriétaire
  • Streaming avec possibilité de mise en cache, ou utilisation locale
la suite dans l'épisode 2 ...

Patrice Boukobza


Patrice Boukobza
Aujourd'hui consultant en virtualisation, et cela depuis plus de 12 ans avec une forte expérience des grands comptes, Patrice a commencé l'informatique au siècle dernier, quand internet n'existait pas encore et que les premiers réseaux de PC commençaient à voir le jour. Il a vu l'avènement de ces PC et de Microsoft en entreprise puis chez les particuliers, et a connecté les premiers modems pour surfer sur internet. 
Il garde un souvenir suranné des années "internet" avec le fameux bug de l'an 2000 où il a fait partie des équipes luttant contre cette crise potentielle, comme 10 ans plus tard il fût acteur sur le sujet de la pandémie H1N1.
Habitué des blogs (il en possède 3 personnels), il est un des contributeurs principaux du blog virtualisation d'Orange.