Co-innovation : ce qu’il faut savoir pour se lancer avec succès

L’heure est à la co-innovation pour les entreprises : idées, moyens humains, techniques et financiers convergent pour créer de nouveaux services et produits bénéficiant à l’ensemble de leurs partenaires. Comment réussir votre démarche de co-innovation ? Eléments de réponse avec Edouard Barbier, Consultant Principal Banque & Assurance chez Orange Consulting.

Nouer les bons partenariats pour co-innover ne doit rien au hasard

Il n’y a pas de secret pour trouver des partenaires potentiels : il faut sans cesse soigner et élargir le réseau de l’entreprise. S’il est essentiel que les collaborateurs participent au sourcing, l’entreprise peut aussi recourir à différents leviers : fonds d’investissement, cabinets spécialisés, événements, etc.

Pendant la phase de qualification des entreprises innovantes – start-up ou pas – l’important est de mesurer le potentiel business et métier de chacune, sans se focaliser uniquement sur la technologie.

La cible idéale ? Un écosystème d’une centaine de partenaires, à faire évoluer en fonction des besoins et orientations stratégiques de l’entreprise.

Orange établit des partenariats et co-innove avec des acteurs institutionnels, divers opérateurs, des acteurs académiques ainsi qu’avec des entreprises, de la start-up aux plus grands groupes.

Les 4 écueils à éviter dans tout processus de co-innovation

#1 Oublier de fonder votre stratégie de co-innovation sur vos besoins métiers : il convient d’abord d’identifier les compétences disponibles au sein de votre entreprise afin d’évaluer la pertinence d’une démarche de co-innovation. Cela permettra d’orienter vos recherches de partenaires et de convaincre de votre démarche en interne.

#2 Ne pas intégrer les enjeux de propriété intellectuelle : un certain nombre de risques existent, comme celui de spoliation. Il faut donc cadrer le sujet d’un point de vue juridique avant qu’une innovation émerge. Avoir une vision prospective des gains de l’innovation permet entre autres d’anticiper la question des droits d’exploitation de l’innovation sur les marchés et celle de la répartition des dépôts de brevet. L’objectif ? Clarifier les périmètres en amont pour travailler dans un environnement de confiance partagée.

#3 Ne pas s’appuyer sur des méthodes éprouvées : si l’improvisation permet souvent d’être créatif, mettre en place un cadre de travail est nécessaire afin d’innover dans une approche structurée et efficace. Il existe des cadres adaptés pour collaborer : ce sont notamment le design thinking pour la phase d’idéation et la méthode agile pour le pilotage d’expérimentations. Il est aussi possible de faire appel aux sciences humaines pour la phrase créative : psychologie, anthropologie, etc.

#4 Ne pas se doter d’outils et d’équipements agiles et collaboratifs : dans une démarche de co-innovation, il est tout aussi crucial de partager rapidement des ressources et des résultats d’expérimentations que des équipements, à l’instar d’un démonstrateur pour effectuer des tests ou d’une imprimante 3D dans un atelier industriel pour rapidement construire un prototype. Dans le cadre de certains projets, travailler en « one roof », c’est-à-dire dans un même lieu, est la clé indispensable pour mieux collaborer.

Les facteurs de réussite d’une démarche de co-innovation

#1 C’est l’engagement de l’entreprise et sa capacité à mobiliser toutes ses forces vives autour de ses projets d’innovation et de co-innovation. Cette démarche doit être portée par le management au plus haut niveau. Sans cela, il sera très difficile de faire avancer une telle démarche. Le comité de direction doit être pleinement convaincu de sa pertinence.

#2 Mettre en œuvre une stratégie de communication à tous les niveaux de l’entreprise pour diffuser la culture de la co-innovation, afin de donner la possibilité aux collaborateurs de concrétiser leurs idées novatrices et de rester en veille sur de nouveaux partenariats. Cela passe par exemple par l’organisation de pitchs de start-up, des learning expeditions ou la participation à des événements comme VivaTech.

L’enjeu ? Que l’innovation soit perçue comme un objectif majeur par l’ensemble des collaborateurs, pour être créatifs tout au long de la chaîne de valeur.

Lors de l’édition 2019 de VivaTech, salon consacré à l’innovation technologique, le Groupe Orange a présenté plus de 150 start-up. Orange est d’ailleurs le seul opérateur signataire de la charte d’engagement French Tech, une initiative publique de soutien des start-up françaises

#3 Réaliser rapidement des expérimentations : travailler avec les métiers pour identifier et tester des cas d’usage concrets en situation réelle est fondamental. L’expérimentation, et donc la co-innovation, peut aussi être réalisée avec des clients. EDF, Starbucks et Orange – plateforme Imagine with Orange – ont eu recours à ce type de démarche pour co-créer de nouvelles offres. L’entreprise pourra ensuite passer à l’échelle industrielle, en mesurant le niveau d’investissement nécessaire.

#4 Repenser les modes de collaboration avec des partenaires externes achats, afin de sortir de la logique de clients-fournisseurs et d’entrer dans celle du partenariat. Cela permet notamment plus de souplesse et de réactivité dans la formalisation des collaborations.

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