Préparer son infrastructure réseau à la déferlante de l’IA générative

Les analystes sont formels : d’ici 2030, deux tiers du trafic réseau mondial viendra de l’utilisation de l’intelligence artificielle, notamment en entreprise. La ruée vers l’IA générative est entamée, et rien ne pourra l’arrêter. La seule voie possible pour les responsables d’infrastructure réseau : encadrer l’adoption de l’IA dans l’entreprise.

4 incontournables pour préparer votre entreprise à l’entrée de l’IA générative

Nul ne peut prétendre détenir la boule de cristal qui permettra de mesurer de façon certaine les impacts de l’adoption de l’IA générative sur les infrastructures réseau. Pour autant, tout expert réseau veillera à ce que l’IA, tout comme la transformation digitale, s’appuie sur des réseaux disponibles, performants, sécurisés et flexibles.

Ce sont ces quatre caractéristiques que nous identifions et analysons comme signaux faibles pour préparer au mieux les entreprises que nous accompagnons dans l’adoption de l’IA et IA générative. Suivez le guide.

La disponibilité de l’infrastructure réseau

L’adoption probablement et incessamment massive de l’IA va transformer les métiers et les usages des salariés, et la probable dépendance à l’IA confirmera l’importance de la disponibilité du réseau. Toute dégradation dans la transmission des paquets de données peut notablement altérer l’efficacité des utilisateurs.

Prenons l’exemple d’une équipe dont certains membres sont en télétravail et d’autres au bureau, en train de modifier ensemble un document partagé dans le cloud avec l’aide de l’IA générative. La disponibilité du réseau fortement sollicité est critique pour éviter qu’un brownout (ralentissements et micro-coupures) ne corrompe l’intégrité du travail d’équipe.

Parce que ces interruptions sont moins facilement identifiables, il convient de suivre minutieusement les infrastructures réseau par du monitoring pour identifier et corriger immédiatement les risques de dégradation du débit. Ceci abaisse le risque de panne et réduit le délai de réparation.

En outre, pour assurer la disponibilité de l’infrastructure réseau même en cas de coupure nette, il faut la rendre redondante, soit sécuriser tous les types de connexion.

Nous recommandons ainsi de doubler les circuits, les connexions aux fournisseurs de cloud, les composants des équipements, de distribuer les équipements sur différents datacenters et de multiplier les types de boucle locale (par exemple la fibre avec le réseau mobile et/ou satellite).

Si l’infrastructure réseau forme une chaine, de l’accès réseau du site (la boucle locale), à la connexion aux fournisseurs de données et d’application (dans le cloud bien souvent) en passant par le backbone, il faut en doubler tous les maillons, sans exception, pour assurer un back-up en cas de panne.

La performance de l’infrastructure réseau

La disponibilité est critique, nous l’avons vu. La performance du réseau n’en est pas moins clé. Le débit du réseau et la faible latence sont les deux conditions à réunir pour une bonne expérience de l’utilisation de l’IA générative. Le débit désigne le volume de trafic de données et la latence correspond au délai de transit de ces données.

Or, on s’attend à ce que les débits réseau augmentent de 25% par an, car l’IA est très gourmande en données et permet de multiplier les contenus pour les personnaliser à la demande des utilisateurs. Pour garantir la fluidité de ces futurs volumes de zettabytes, hiérarchiser les débits, mieux vaut surdimensionner son réseau pour absorber la charge accrue.

Orange Business prévoit ces réseaux dits non bloquants dans son architecture pour garantir les performances même en cas de crise. En effet, l’opérateur de l’entreprise doit pouvoir décupler les accès backbone et planifier la capacité réseau. Orange Business par exemple utilise un jumeau numérique du réseau pour contrôler et anticiper tout souci de débit.

En parallèle, l’entreprise doit s’assurer la plus faible latence possible. Or le traitement des données se fait en temps-réel et généralement dans le cloud. Il vaut donc mieux choisir un opérateur directement connecté aux applications Cloud et qui a dédié un slice réseau au trafic de l’entreprise pour en protéger le trafic.

La flexibilité de l’infrastructure réseau

Il sera bien difficile pour les entreprises de définir très précisément, en amont, leur stratégie de données autour de l’IA générative. En effet, la nature des données, leur niveau de confidentialité, leur volume, leur usage en temps réel ou différé, sont autant de critères qui conditionnent la stratégie de leur stockage et de leur traitement.

Sachant que le stockage et le traitement des données peuvent être distribués tant sur les sites distants que dans le cloud ou sur les datacenters, et que la vitesse de maturité sera différente d’une entreprise à l’autre, nous sommes certains d’une chose : l’infrastructure réseau devra palier l’incertitude face au développement des entreprises.

Pour avancer sereinement à leur rythme, les entreprises chercheront à s’appuyer sur une infrastructure réseau flexible, qui applique des principes sur le modèle du cloud computing : automatisation, enrichissement continu, services à la demande sans durée minimale d’engagement, mais sans frais de sortie de données (egress cost).

C’est le but d’Evolution Platform : l’entreprise construit une connexion au cloud en quelques minutes, fait évoluer son débit instantanément et la résilie après quelques heures d’utilisation. Ce modèle radicalement nouveau pour gérer son infrastructure réseau permet aux entreprises de défier sans risque les incertitudes liées aux futurs usages.

La sécurité et la souveraineté de l’infrastructure réseau

Le dernier critère, et non des moindres pour toute entreprise soucieuse d’encadrer l’adoption de l’IA générative, concerne la protection et la souveraineté des données. Les données, avec la généralisation de l’IA, font désormais partie du capital immatériel de l’entreprise. Il s’agit de les protéger qu’elles soient au repos ou en transit.

Il est recommandé, d’une part, de privatiser les données nécessaires pour entrainer les modèles d’intelligence artificielle, pour éviter les fuites. D’autre part, les entreprises sont tenues de respecter les réglementations et lois toujours plus nombreuses autour de la sécurité des données, comme le RGPD, pour n’en citer qu’une.

Voilà encore pourquoi une infrastructure réseau redondante est cruciale : un slice dédié est invisible de l’Internet, donc prévient les risques de fuite, quand les solutions DDoS protègent contre les attaques par déni de service. Par ailleurs, les solutions intégrées nativement au réseau comme le Security Service Edge sont indispensables pour protéger les données dans le cloud.

Il serait naïf de penser que nous pouvons empêcher un collaborateur ou une collaboratrice de céder à la tentation d’une requête facilitante sur ChatGPT. Il sera plus facile et sûr de choisir une infrastructure réseau sécurisée et résiliente, d’assurer la confidentialité des données tout au long de son voyage et de se conformer aux réglementations !

A-t-on vraiment une chance d’adapter son infrastructure réseau à temps ?

Effectivement la tâche est d’envergure, elle demande méthode et minutie. D’experts réseaux à experts réseaux notre message reste optimiste même si l’humilité et la prudence restent de rigueur. Humilité car nous ne prétendons pas prédire l’avenir, mais optimisme car l’histoire des révolutions technologiques témoigne de notre remarquable capacité d’adaptation.

Rappelez-vous l’irruption de la voix sur IP au début des années 2000. Pour répondre au besoin de réseau maillé et de qualité de service, est né le MPLS. L’essor fulgurant du Cloud à la fin de la précédente décennie a entraîné une augmentation du trafic sortant vers Internet : ainsi naquirent les réseaux hybrides, puis le SD-WAN.

La crise sanitaire de notre décennie a prodigieusement accéléré le développement du travail hybride et par voie de conséquence mis en exergue les questions de sécurité des postes de travail : ainsi, SASE a fait une entrée spectaculaire sur le marché cyber.

L’adoption de l’IA générative ne fera probablement pas exception. Elle va entrainer de nouveaux usages, révéler des besoins que nous avons analysés plus haut pour plus de disponibilité, de flexibilité, de performance et de sécurité, et générer la création de nouveaux services. Orange Business s’est déjà attelé à cet objectif depuis quelques années

L’industrie manque encore de recul pour décrire avec certitude la magnitude des transformations qu’engendrera l’IA générative, mais nous portons la conviction que l’infrastructure réseau détient la clé d’un projet réussi. C’est pourquoi nous sommes si enthousiastes depuis la sortie d’Evolution Platform.

Notre conseil aux experts réseau est donc simple : pour préparer au mieux son entreprise, commencer par un réseau disponible, performant, flexible, sécurisé et souverain. En creux, Keep calm & adapt !

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Véronique Adam Cacheux

Directrice marketing des solutions Voix, Téléphonie et collaboration, je m’attache à accompagner les entreprises dans leur transformation numérique en toute sécurité.

 

Thomas Sourdon

Après 15 ans dans le domaine des infrastructures réseaux et communications unifiées, en tant qu’expert technique et architecte, j’ai rejoint Orange Consulting en 2013. Mon activité peut se résumer en 3 points :
1. Conseiller les entreprises dans l’évolution de leurs infrastructures réseaux et communications unifiées
2. Développer l’offre de service de conseil du cabinet
3. Manager les consultants et les accompagner dans leurs missions
Je suis passionné par les évolutions techniques des infrastructures réseaux (virtualisation, internet des objets) et des solutions de communications unifiées, et j’apprécie avant tout le contact client et le travail en équipe