7 pistes d'action pour la transformation digitale des entreprises

Face à l’ampleur des changements, les entreprises doivent résolument engager leur transformation digitale si elles veulent rester compétitives. Facile à dire. Dans les faits, les freins sont aussi nombreux que réels. Le rapport Lemoine dresse 7 pistes d’action pour favoriser la transformation digitale des entreprises.

S’il y a bien un sujet qui fait consensus parmi les experts, c’est l’impérieuse nécessité de la transformation digitale de l’entreprise. Certes, nombre d’entre elles s’imposent comme les moteurs de la révolution digitale ; certes, le digital constitue pour elles une incontournable réserve de croissance. Au point que 57 % des entreprises identifient bel et bien le numérique comme un axe stratégique à moyen terme. Seules 36 % d’entre elles disposent pourtant d’une stratégie adaptée, comme le soulignait le récent rapport Roland Berger.

Le même rapport rappelait que les coûts, la résistance au changement et la technicité constituent bien souvent des freins à la transformation digitale des entreprises. Dans son étude remise début novembre au gouvernement, Philippe Lemoine, PDG du groupe LaSer et président de la Fing (Fondation Internet Nouvelle Génération) propose quelques pistes d’action pour dépasser ces résistances. Intitulé « la nouvelle grammaire du succès, la transformation numérique de l’économie française », ce rapport identifie « 7 règles d’or pour une transformation numérique rapide, globale et durable ».

règle n°1 : ériger l’expérience client en juge des stratégies numériques

Avec le numérique, « l’expérience individuelle devient cruciale dans l’acte de consommation ». Pour illustrer son propos, Philippe Lemoine cite l’exemple de Michelin qui base désormais sa proposition de valeur sur « l’expérience de ses clients finaux en situation de mobilité. Ce repositionnement a naturellement fait exploser ses innovations numériques : applications d’aide à la mobilité, pneu connecté, vente en ligne, livraison au dernier kilomètre, etc. »

règle n°2 : penser « transformation numérique globale » pour son entreprise

Le président de la FING souligne « qu’une transformation numérique réussie (…) devra s’inscrire dans un cadre cohérent, touchant aux trois piliers d’une organisation : l’expérience client, l’efficacité opérationnelle, et le modèle économique ». Ce modèle de gouvernance justifie la création d’un poste de CDO (Chief Digital Officer) dans les organigrammes, capable de piloter la transformation.

règle n°3 : adopter les méthodes d’innovation ouverte et libérer les capacités financières pour l’innovation

Pour Philippe Lemoine, aucun doute : « une entreprise à l’ère du numérique doit se doter des moyens de détecter les signaux de nouveaux usages au plus tôt, en se connectant à un écosystème d’acteurs extérieurs : se rapprocher des sources d’innovations comme les start-ups, les écoles et les universités, est devenu un enjeu majeur des grandes entreprises. » Pour étayer son propos, le patron de LaSer donne l’exemple des « dispositifs Open Data de la SNCF et de la Poste et leurs ackathons » ou encore « le soutien à l’incubateur Paris Région Lab qui réunit, entre autres, GDF Suez, JC Decaux, Total et Sanofi ».

règle n°4 : miser sur l’agilité, la viralité et la vitesse d’exécution pour gagner la bataille des usages

Méfiez-vous des grands projets ! C’est la mise en garde du président de la FING. Selon lui, « les modèles de transformation programmatiques sont inadaptés au numérique. Dorénavant, il faut miser sur l’agilité des équipes, sur l’adoption « par le bas » des usages numériques et leur diffusion virale, et tout faire pour favoriser l’innovation ascendante et la capillarité ».

règle n°5 : développer l’énergie intergénérationnelle

L’individu ! C’est le mot-clé de la transformation digitale. Philippe Lemoine rappelle que « les usages du numérique se développent principalement en dehors de l’entreprise, au niveau des individus. Et, à ce jeu-là, les jeunes générations sont les plus rapides et peuvent créer une fracture avec les seniors, moins prompts au changement. Or le numérique (…) est l’affaire de tous ». Voilà pourquoi la formation aux outils numériques et le développement de la culture numérique sont essentiels à la réussite d’une transformation numérique. Philippe Lemoine cite notamment l’exemple du programme Digital Academy mis en œuvre au sein d’Orange, pour apporter aux 166 000 salariés du groupe un socle commun de connaissances numériques.

règle n°6 : reboo(s)ter ses SI et faire de la DATA un bien commun de l’entreprise

Pas de transformation digitale sans DATA. Pour le patron de LaSer, « les données sont devenues un actif majeur des entreprises. La maîtrise du processus de collecte, d’exploitation et d’analyse de ses données est un enjeu fort pour réussir la transformation numérique ». Philippe Lemoine préconise ainsi de « multiplier les API, (…), de distinguer les SI transactionnels interfacés avec les clients (SI front end) et les SI de gestion (SI back office), (…) de faire converger DSI et métier, (…) et de ne pas exclure l’open source ».

règle n°7 : adopter les cultures start-up et geeks

Pour Philippe Lemoine, « le lancement et le démarrage de nouveaux produits ou services numériques passent nécessairement par l’adoption des modes de travail singuliers, pour la plupart issus du monde des start-ups et des développeurs ». Il prône l’autonomie des équipes et l’adoption d’une attitude ouverte, associant clients, partenaires et équipes internes, propices « au développement de services adoptés par le marché, et non uniquement par ceux qui le financent ».

En un mot, pour Philippe Lemoine, s’il y a un élément fondamental sur lequel doit s’appuyer la transformation digitale des entreprises, c’est la richesse et le talent des femmes et des hommes qui travaillent pour elles.

Joévin

 

crédit photo : Athletics track - © wutthichaic

Joevin Canet

Journaliste, passionné par le digital, j'ai couvert l’actualité numérique au sein de l’équipe digitale d’Orange Business et accompagné le déploiement du dispositif éditorial appliqué aux blogs et aux réseaux sociaux de l'entreprise.