Services cognitifs et IA : comment ils révolutionnent l’expérience utilisateur ?

Indéniablement, l’année 2018 marque un tournant dans les services et applications proposés aux utilisateurs, qu’ils soient particuliers ou entreprises. Plusieurs évolutions technologiques, telles que la blockchain, la réalité virtuelle ou augmentée, ou encore l’IA, se font de plus en plus prégnantes dans le développement des nouvelles offres. Du côté des concepteurs et producteurs de services, de nouvelles façons de travailler s’imposent aussi peu à peu. Ce paysage en profonde mutation a un impact sans précédent sur les services, et la valeur des services proposés.

Quand l’omni canalité sert de détonateur aux capacités d’interaction avec l’utilisateur

Après une ère du mobile-first, puis du mobile-only, on se rend compte que l’échange avec l’utilisateur devient de plus en plus omni-canal, avec l’arrivée à maturité des bots et le potentiel énorme des agents vocaux. La capacité d’interaction des utilisateurs est de plus en plus riche et large, permettant à tous de chercher à tirer profit du contexte de l’utilisateur pour apporter le bon niveau d’extension ou d’enrichissement de l’expérience proposée. Bref, le fait d’utiliser ce que l’on voit, dit, entend ou interprète n’a jamais joué un rôle aussi critique qu’en ce moment dans la production de services et solutions.

Les services cognitifs simplifient l’intégration de l’IA au travers d’APIs

Il est de plus en plus question d’expériences utilisateurs augmentées, enrichies ou étendues, dans laquelle l’IA joue un tout premier rôle, avec un challenge critique de rendre accessible une discipline qui pourrait paraître assez exclusive. C’est dans ce contexte qu’entrent en jeu les services cognitifs qui, pour simplifier, sont des services d’IA de haut niveau exposés via des APIs. Celles-ci sont, par exemple, proposées par les fournisseurs d’infrastructure Cloud ou des éditeurs spécialisés, et ciblent des besoins précis : reconnaissance d’un orateur, analyse du contenu visuel d’une image, détection de visage, analyse de sentiment, traitement du langage naturel, etc.

Miser sur les développeurs pour infuser les services d’IA à l’échelle

Au-delà de rendre la technologie accessible pour des services plus interactifs et contextuels, la force de ces services cognitifs est de faire le pari que ce sont des développeurs qui vont en assurer l’intégration, et cela tombe bien puisque APIs et frameworks sont fondamentalement les outils de base de toute équipe de production logiciel. De fait, le recrutement de Data Scientists, éléments importants d’une approche d’IA « classique », aussi talentueux que rares (et chers) sur le marché, constitue souvent un frein limitant pour les entreprises. Les services cognitifs permettent de lever cet obstacle et de favoriser le passage à l’échelle de la technologie avec un ratio développeur / data scientist à l’avantage des premiers.

Se pose alors la question suivante : comment projeter, ou pérenniser, les applications existantes ?

L’approche Cloud Native est un prérequis essentiel

A moins de créer de nouveaux services ou applications, qui peuvent intégrer d’emblée le triptyque Digital – Intelligence Artificielle - Cloud, l’amélioration d’un patrimoine applicatif existant demande un travail de modernisation avec une approche Cloud Native. Pour rappel, celle-ci s’appuie sur trois éléments : les microservices, les conteneurs et l’orchestration pour proposer un bon niveau de granularité de services dans un modèle d’architecture massivement distribuée. Cette approche Cloud Native est indispensable pour permettre d’intégrer dans les chaines de traitement notamment des appels vers des services cognitifs.

En pratique, la modernisation consiste à une décomposition partielle (Re-factor, Re-architect) ou totale (Re-build) du corps monolithique du service ou de l’application en des microservices implémentés au travers des modèles de production du Cloud. Elle permet de rendre ce service ou cette application plus scalable, plus sécurisé(e), et plus modulaire, en mixant les couches du Cloud pour optimiser le modèle de coût de possession. Couplée avec une culture DevOps, elle répond aux enjeux d’accélération de l’économie digitale : agilité, qualité et fréquence des cadences de mise en production.

Innover et co-innover pour une expérience utilisateur augmentée

Une fois modernisés grâce à l’approche Cloud Native et DevOps, les services et applications ont la capacité d’accueillir des innovations d’usages. Ces dernières permettent alors d’explorer de nouvelles pistes de création de revenus.

Nous avons tous en tête des scénarios utilisant, par exemple, des techniques d’apprentissage en Machine Learning qui peuvent traiter de manière automatisée des volumes toujours plus importants de données. Ce domaine a connu une croissance exponentielle en termes d’innovations ces dernières années. La parité homme-machine est de plus en plus proche pour la détection et la reconnaissance d’objets, de la parole, de la compréhension de textes ou de la traduction.

La conception de services innovants à base de services cognitifs donne aux entreprises la capacité de raconter la bonne histoire (story telling) en se nourrissant du contexte de l’utilisateur comme un facteur de différenciation. Il est par exemple possible de localiser un utilisateur pour générer de l’engagement dans un lieu public, de gérer la sécurité des employés sur des sites industriels, ou encore d’imaginer de nouveaux usages résidentiels de notre vie quotidienne. Le champ des possibles est très large !

Nous sommes à la croisée de trois momentums, modernisation d’applications, innovation via l’IA et DevOps qui permettront d’élever la valeur des services pour nous et nos clients.

Pour aller plus loin :

Philippe Ensarguet
Philippe Ensarguet

Chief Technology Officer, je dirige la stratégie technologique pour la transformation d’Orange Business en entreprise de services digitaux née du réseau. Fort de 25 ans d'expérience, je bénéficie d’un point de vue privilégié sur l’évolution des stacks techniques, des outils et des pratiques.