Industrie 4.0, data et connectivité : retour sur la démo 5G for industrial robots

Les robots-trolley autonomes (ou AGV de l’anglais Autonomous Guided Vehicules) sont un cas d’usage qui illustre les questions à se poser autour de la data et de la connectivité pour mettre en œuvre l’industrie du futur. Retour sur la démonstration « 5G for industrial robots » présentée sur le stand Orange lors du Mobile Word Congress 2019.

« Dans l’idéal, je souhaiterais un chariot qui soit capable de prendre (ou d’être chargé) une matière première dans le stock, tracer le mouvement dans l’ERP, et l’apporter en pied de chaine de manière autonome, sans renverser d’opérateur, en contournant sans danger la palette temporairement posée sur le chemin, en temps et en heure pour éviter une microcoupure ». Nous n’y sommes pas encore, la 5G pourra y contribuer.

Démonstration « 5G for industrial robots »

Voici ce qui a été présenté sur le stand Orange lors du MWC 2019 . Notre AGV se situe sur le site de Nokia en France. Il est connecté au poste de contrôle du Mobile Word Congress en 5G. Le modèle utilisé est un véritable robot industriel, capable de tracter une charge de 150 Kg pendant 8 heures, utilisé dans l’alimentation de chaine de production d’un gros industriel aéronautique. Il se déplace seul sur le trajet que nous lui avons affecté et nous remonte en direct le flux d’une caméra (pour la démo, mais à la cible il y en aura plus).

 
Vignette

Lorsqu’il rencontre un obstacle, il s’arrête immédiatement. Il nous remontera une alerte si ce temps d’arrêt est jugé trop long afin que nous puissions en prendre le contrôle manuellement pour contourner l’obstacle. Ensuite nous pourrons lui demander de reprendre automatiquement son chemin. Pour la démo, nous mettons en scène un seul AGV, mais les capacités attendues sur les réseaux 5G permettront de supporter depuis un centre de contrôle unique une flotte d’AGV

 

La 5G offre des possibilités nouvelles en termes de connexion sans fil des AGV

Les robots-trolley autonomes (ou AGV de l’anglais Autonomous Guided Vehicules) sont un levier d’amélioration de l’efficacité globale, car ils automatisent une partie de la production et/ou de la logistique.

De façon pragmatique en raison des contraintes opérationnelles, on observe aujourd’hui :

  • que l’alimentation en live des chaines en fonction de la fabrication se fait le plus souvent avec des tapis roulants
  • les robots ‘autonomes’ pour lesquels la route est encodée en dur, et qui s’arrêtent nécessitant d’envoyer un homme le débloquer en cas d’impromptu
  • les charriots sur rail, sont plus longs à reconfigurer que les machines en ligne elle même
  • les entrepôts où les humains sont interdits pour laisser les charriots autonomes
  • les difficultés d’intégration à la fois à l’IT et l’OT, et un robot qui imprime les mouvements à destination de l’ERP en fin de cycle batterie
  • sans parler du robot que l’on perd quand il passe en mauvaise couverture Wifi

La 5G offre des possibilités nouvelles en termes de connexion sans fil des AGV avec des très hauts débits (pour des remontées vidéos par exemple), de faibles latences (pour une très bonne réactivité et maniabilité) et surtout une sanctuarisation de la qualité de service pour ces flux critiques garantissant que ceux-ci sont établis et maintenus de bout en bout même en cas de charge sur le réseau.

Le mille-feuille de connectivité dans l’espace industriel

La transformation digitale de l’industrie (ou industrie 4.0) nécessite des réseaux pour connecter tous les objets et les équipements (pas seulement les AGV), les faire fonctionner, et parfois les campus industriel connaissent une multiplication des réseaux de transport et de communication (filaires, DECT, PMR, wifi, 2G, 3G, ...) en fonction des besoins, autant de technologies à maintenir opérationnelles. Le sans fil « sans couture » de la 5G permet de reconfigurer rapidement et efficacement les trajets et les consignes qui leurs sont données.

Cet article a été co-écrit avec Agnès Wolff et Arnaud de Lannoy.

photo Etienne Roy
Etienne Roy

Senior Manager chez Orange Consulting, un peu geek dans l’âme, je m’intéresse tout particulièrement aux disruptions induites par les technologies.
Je suis convaincu que les technologies n’ont de sens que dans ce qu’elles apportent à l’Humain et aux organisations humaines. La période actuelle est une charnière extrêmement intéressante de ce point de vue : toutes ces organisations doivent se repenser à l’aune de ce que le numérique permet ou va permettre. Après 16 années d’expérience dans le conseil, le pilotage de projets et de programmes technologiques, j’ai l’opportunité de les accompagner dans ces réflexions stratégiques et profondes.