Économie circulaire : le rôle clé des données et du digital

Désormais conscientes des conséquences de leurs activités sur l’environnement, les entreprises sont prêtes à évoluer pour devenir moins polluantes, en adoptant les principes de l’économie circulaire. Comment aider les entreprises à réduire leur empreinte environnementale et à adopter des pratiques de l’économie circulaire grâce au digital et aux données ?

Qu’est-ce que l’économie circulaire ?

Selon le ministère de la Transition énergétique et de la Cohésion des territoires, l’économie circulaire « consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus circulaire ».

Dans le secteur industriel, cela peut se traduire par l’adoption de nouvelles méthodes, comme telles que le « product-as-a-service » (en français « produit comme un service »), la remise à neuf, le reconditionnement, le partage d’actifs et l’utilisation de matières premières organiques ou secondaires alternatives. Il s’agit de fabriquer des produits plus durables, plus réparables et plus recyclables en utilisant moins de matériaux. Une transition devenue nécessaire, les modèles de production classiques étant de moins en moins écologiquement soutenables.
D’après JP Morgan, si le secteur industriel ne change pas ses pratiques, la demande mondiale en matériaux pourrait tripler d’ici 2050, consommant quatre fois plus de ressources naturelles que la planète n’est capable d’en produire ou d’en renouveler.

Comment agir ?

Plusieurs initiatives ont été lancées pour remédier à cette situation. Selon une étude récente, 50 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), ainsi que plus de 90 % du stress hydrique et de la perte de biodiversité résultent de l’extraction et de la transformation des ressources. Face à cette situation, la Commission européenne a adopté, en mars 2020, le nouveau plan d’action pour une économie circulaire (PAEC), dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe. À cette date, la circularité de l’économie mondiale était de 8,6 % seulement, ayant chuté de 9,1 % en 2018 à 7,2 % en 2023, creusant ainsi le « déficit de circularité ».

De nombreuses entreprises innovantes s’y attellent également et elles ont ainsi recruté des « chief sustainability officers » (CSO) qui sont responsables de la politique environnementale de l’entreprise, ainsi que de la politique environnementale de l’entreprise. Les CSO collaborent désormais avec des « circular program managers », responsables de la circularité de l’entreprise.

En pratique, leur mission consiste à mettre un terme aux méthodes traditionnelles et polluantes de l’entreprise pour accélérer sa circularité via ses programmes d’innovation et son écosystème. Il peut s’agir de réutiliser des matériaux de manière innovante, de concevoir des produits recyclables ou de former de nouveaux partenariats favorisant les solutions commerciales collaboratives et circulaires. Les circular program managers doivent aussi trouver des moyens de remplacer les combustibles fossiles par des biomatériaux, élaborer et appliquer de nouveaux modèles (take-back, on-demand, etc.)

La circularité de l’économie étant un processus complexe et progressif, il est crucial de suivre les activités et les avancées, de surveiller les indicateurs ESG et de mesurer l’empreinte carbone des produits (PCF). Or, il existe peu de normes approuvées dans ce domaine : la traçabilité de bout en bout nécessite de collecter des données sur l’ensemble de la chaîne de valeur, ce qui est difficile lorsque lesdites données sont fragmentées et compartimentées. Le partage de données est donc essentiel pour collaborer efficacement à la circularité de l’économie.

Les engagements circulaires des entreprises

À l’occasion d’un atelier Innovation Roundtable®, Orange Business a accueilli plusieurs experts du secteur industriel afin de traiter de ce sujet. Nina Fechler, directrice Global Circular Plastics Program chez Evonik, multinationale de la chimie, « innovation et digitalisation sont indissociables, car les données sont un élément clé de l’économie circulaire ». Constat identique pour Peter Lukassen, Directeur of Sustainability chez l’équipementier automobile Bosch Automotive Aftermarket : « la pérennité d’une entreprise n’est possible que si elle évolue et change profondément ses habitudes ». Et Amit Limaye, Directeur Sustainable Medical Technology Institute chez Becton Dickinson, fabricant de dispositifs médicaux, de conclure : « Le développement durable est, en soi, un vecteur d’innovation. Intégrer le développement durable à nos procédés permet d’envisager nos produits existants et futurs sous un angle différent ».

Le digital au cœur du changement

Les entreprises industrielles disposent de nombreuses solutions digitales pour entreprendre leur transformation vers un modèle circulaire. Par exemple, les données permettent d’augmenter la robustesse et l’efficacité des opérations. Les technologies IoT génèrent, par ailleurs, des données utilisables en vue de réduire la production de déchets, d’anticiper les problèmes de production et donc d’économiser de précieuses ressources. Enfin, les identités numériques de produits et la blockchain servent à partager des données sensibles entre partenaires au sein de la chaîne d’approvisionnement, en vue de favoriser la réutilisation et le recyclage de ressources.

Toutefois, les entreprises industrielles qui souhaitent prendre part à l’économie circulaire tendent à l’envisager à l’échelle d’un écosystème. Or, la circularité nécessite davantage de coordination au sein de la chaîne de valeur, ainsi qu’une meilleure connaissance des matériaux, des produits et de procédés, tels que la logistique des retours (reverse logistics) et les chaînes d’approvisionnement. Cela complique également la conception de nouveaux matériaux à fournir aux fabricants de produits circulaires. Les entreprises dont les opérations reposent sur les données ont donc une longueur d’avance.

Les procédés industriels traditionnels sont linéaires et centrés sur le produit, la priorité étant de dégager des recettes en fournissant les produits à l’acteur suivant sur la chaîne de valeur. Il ne s’agit ni d’optimiser les bénéfices sur l’ensemble du cycle d’utilisation, ni de prendre part à un modèle économique incitant à prolonger la durée de vie des produits. Le Cloud Computing, l’IoT et les données en temps réel sont donc essentiels à la transformation de ces modèles.

Selon la Fondation Ellen MacArthur, la circularité des entreprises leur permettrait d’économiser jusqu’à 630 milliards de dollars annuels en matières premières dans la seule Union européenne. Cela revient à réduire de près de 15 % l’utilisation des matériaux directs au sein des processus de production.

Un engagement pris au sein du Groupe

Orange Business s’engage à faire de l’économie circulaire un pilier de ses stratégies futures. Selon Jérôme Goulard, Chief Sustainability Officer de l’entreprise, « il existe deux manières d’envisager le rôle du digital. Sommes-nous à l’origine du problème ou faisons-nous partie de la solution ? C’est un peu les deux. »

Le nouveau plan stratégique du Groupe Orange, « Lead the Future », vise une réduction de nos émissions de gaz à effet de serre des scopes 1, 2 et 3 de 45 % d’ici 2030. Nous souhaitons aussi agir pour que 30 % des téléphones mobiles vendus soient, à l’horizon 2025, collectés en vue de leur réutilisation ou de leur recyclage. Nous nous sommes également fixé l’objectif, dès notre précédent plan stratégique « Engage 2025 », de soutenir l’économie circulaire via l’écoconception, la collecte, le reconditionnement, la réparation, le recyclage et l’augmentation de la durée de vie globale de nos produits.

Le programme Oscar est une autre manière de concrétiser notre engagement, en plaçant l’économie circulaire au cœur de nos infrastructures. Ce plan stratégique consiste à augmenter la part d’éléments reconditionnés au sein de nos infrastructures IT, de nos réseaux et de nos centres de données d’ici 2025. Il intègre Marketis, une plateforme d’achat et de vente de matériel reconditionné, pour inciter nos équipes à réutiliser des équipements existants à chaque fois que cela est possible. En outre, le Green Act nous incite à prioriser les enjeux environnementaux de nos procédés et de nos activités. Ce programme présente six grands domaines d’action en matière de développement durable, y compris d’économie circulaire, et guide l’élaboration des produits et des services que nous offrons à nos clients.

Les processus industriels et de production reposent sur l’économie linéaire, ainsi que sur la consommation - et le gaspillage - sans limite de ressources depuis de trop nombreuses années. Il est temps d’y mettre fin et d’effectuer une transition vers un modèle économique circulaire et plus durable, dans le cadre d’une démarche sincère et immuable.

Pour en savoir plus sur la contribution d’Orange à l’efficacité et à la durabilité des entreprises, ainsi que sur le rôle de l’IoT dans l’économie circulaire, c'est par ici.

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Cécile Bidois
Cécile Bidois
Responsable Marketing Industrie 4.0 chez Orange Business, j’accompagne nos équipes de compte et leurs clients dans la transformation numérique de leurs processus industriels. Ensemble, nous avons à cœur de bien cerner les enjeux de cette révolution industrielle afin d’améliorer la sécurité, la qualité et la productivité dans les usines, toujours en plaçant le numérique au service de l’humain.