devenir un homme 2.0, c’est d’abord mieux se connaître

Nous avons parlé dans un précédent article de la notion de transhumanisme. Entrons maintenant un peu plus dans le cœur du sujet et interrogeons-nous : comment les technologies peuvent nous aider à mieux nous connaître, à mieux percevoir, ou à mieux fonctionner et finalement à devenir ce fameux homme augmenté ?

Je m’appuie pour cet article sur la conférence donnée à l’ESSEC par mon collègue Benjamin Sarda que vous pouvez revisionner ICI.

mieux nous connaître grâce aux capteurs…


Mieux se connaître, c’est d’abord avoir accès à ce qui se passe à l’intérieur de notre corps… et finalement, on y accède depuis des décennies voir des millénaires avec 2 objets courants : le pèse-personne et le thermomètre.

Depuis 2 ans néanmoins, les choses se sont accélérées de manière impressionnante à ce niveau. On peut aller aujourd’hui beaucoup plus loin que les classiques capteurs d’activité physique que sont les bracelets fitbit ou jawbone et mesurer par exemple ses ondes cérébrales en temps réel  et ainsi détecter son niveau de concentration, de mémoire, son humeur voir son stress (http://www.interaxon.ca/muse/).

Pourtant, 80% des utilisateurs cessent d’utiliser ces objets au bout de 3 mois. La raison principale ? Aujourd’hui les services proposés par ces capteurs se limitent à des dashboards de suivi… et visiblement ce n’est pas suffisant pour que l’on prenne réellement en main notre santé…

… et via notre ADN


Mieux se connaître, c’est aussi aujourd’hui connaître notre génome… et oui cela semblait futuriste il y a peu puisque le décryptage du génome complet ne date que de 2003… aujourd’hui cela coûte « à peine » quelques milliers de dollars…

Et d’ailleurs des services se développent petit à petit autour de la détection/prévention des maladies via la lecture de phénotype des patients. Mais là encore, si on prend l’exemple de Merck et de son service de détection de la maladie de Hunttington, seuls 16% des patients choisissent de faire le test pour savoir s’ils sont ou non porteurs de la maladie…

Tout cela pose une question de fond : veut-on réellement bien se connaître ?

Par ailleurs, on entend de plus en plus de voix s’élever sur la génomique soutenant que l’ADN n’est pas une « carte prédictive du vivant » , que la complexité du vivant est plus grande et que donc prédire à 100% notre évolution et les risques de maladies grâce à notre génome n’est pas fondamentalement possible. (Mon collègue Benjamin Sarda en parle dans son intervention, n’hésitez pas à la visionner.)

Force est donc de constater qu’au niveau du « mieux se connaître » s’il n’y a pas de rupture dans le quantified-self autour du service pour passer au-delà du simple dashboard, la tendance risque fondamentalement de s’essouffler… qu’en pensez-vous ?

Caroline.

 

crédit photo : © Mimi Potter - Fotolia.com
 

Caroline Crousillat

Spécialiste de la communication digitale, je donne vie à Orange Healthcare sur les réseaux sociaux jours après jours. Geekette dans l'âme, je reste à l'affut de toutes les nouvelles applications des technologies dans la santé mais aussi dans d'autres domaines.