Industrie 4.0 : l’Europe à l’avant-garde ?

L’industrie 4.0 couvre la digitalisation croissante des processus industriels au moyen de technologies comme l’IA, la robotique ou l’impression 3D. Cette industrie plus connectée, plus automatisée, promet de formidables gains d’agilité, de productivité, et de compétitivité. Et l’Europe semble déjà avoir une longueur d’avance. Tour d’horizon.

Investissements : quelques tendances se dessinent

L'industrie traditionnelle, qui représente environ 30 % du PIB mondial, est en pleine transformation et poursuit son accélération numérique. Selon une étude de dealroom.co, les revenus de la tech industrielle en Europe pourraient bientôt atteindre 300 milliards d’euros par an. Ainsi, bien que les investissements des venture capital (VC) européens en tech-industrie ne représentent que 3 % des investissements VC dans leur ensemble, la tendance est fortement à la hausse avec une multiplication par 8,8 depuis 2014 au niveau national, ce sont les start-ups allemandes et françaises qui se démarquent et attirent 45 % du total européen avec 1,9 milliard d’euros investis depuis 2014.

La répartition des investissements par technologie indique également celles qui constitueront les leviers les plus puissants : on retrouve en tête la logistique – incluant la robotique en entrepôts – la robotique industrielle et les véhicules autonomes, et enfin la connectivité et l’Internet des Objets (IoT).

IoT, IA, impression 3D… au cœur de la transformation

La digitalisation de l’industrie passe par la transformation des processus industriels grâce aux logiciels et à d’autres innovations. Les technologies identifiées par Deloitte comme essentielles à cette révolution recoupent celles qui bénéficient des investissements européens : l’IoT, l’IA, la robotique, les drones, et l’impression 3D – en somme,

« tout ce qui permet de communiquer, d’analyser et d’agir selon des données qui permettent aux organisations, aux consommateurs et à la société d’être plus flexibles et réactifs, et de prendre des décisions plus intelligentes, » détaille le rapport.

Grâce à ces technologies, la production industrielle deviendra toujours plus automatisée, du fait de la convergence des technologies opérationnelles et informatiques (la convergence OT/IT), mais aussi plus décentralisée et adaptable aux exigences précises des consommateurs finaux. Enfin, ces technologies permettront également de gagner en efficacité pour réduire les coûts mais aussi l’empreinte carbone des chaînes de production.

L’Union européenne : des industries polyvalentes et un fort capital humain

Malgré un net recul de la part de l’industrie dans les économies européennes au cours des dernières décennies, l’industrie reste la principale activité de l’Union européenne, avec des pays aux profils industriels plutôt « généralistes », comme la France, le Royaume-Uni et l’Italie, ou des profils orientés vers les hautes et moyennes technologies comme l’Allemagne, le Danemark ou la Hongrie.

Tous sont focalisés sur des secteurs à haute valeur ajoutée, telles que la machinerie, l’automobile, l’électronique et la pharmaceutique, où l’automatisation et la digitalisation sont particulièrement propices à l’augmentation de la productivité. Ces secteurs représentent également une forte proportion de main d’œuvre qualifiée, capable de manier des outils technologiques de pointe dans le cadre de leur travail.

Enfin, la prise de conscience croissante parmi les professionnels et les consommateurs des avantages de la transformation digitale dans leurs vies quotidiennes facilite l’adoption des nouvelles technologies à tous les niveaux de la société. Force est de constater qu’avec sa base industrielle mais aussi et surtout ses ressources en matière de capital humain l’Union a tous les atouts pour devenir leader de l’industrie 4.0 au niveau mondial