Data Scientist, Chief Data Officer, CIL : qui fait quoi ?

Data Scientist, Chief Data Officer, Data Protection Officer… de nouveaux métiers qui font progressivement leur apparition dans les entreprises. Quelles sont leurs missions et quelles différences existe-t-il entre ces postes qui semblent pourtant proches ? 
 
Le Data Protection Officer : garantir la sécurité et la conformité des données
 
Aussi appelé Chief Privacy Officer, le Data Protection Officer se rapproche du Correspondant Informatique et Libertés (CIL) français. Son rôle est avant tout de garantir la sécurité et la conformité des données de l’entreprise
 
Née en Allemagne dans les années 70, cette fonction s’est généralisée dans les années 90. Dans certains pays, comme la France, la Suède ou les Pays Bas, la désignation d’un Data Protection Officer est facultative. Dans d’autres, elle est obligatoire, comme en Allemagne, en Hongrie ou en Grèce. 
 
Quelle que soit son appellation, le délégué à la protection des données doit s’assurer que l’entreprise respecte bien la législation en vigueur dans ce domaine. Loin du simple rôle de surveillant, il soutient les équipes concernées et intervient en amont dans la mise en place des projets qui vont impliquer des données. Rédaction de guide de bonnes pratiques, conseil auprès des services juridiques et marketing… le Data Protection Officer est un atout pour l’entreprise qui intègre les contraintes de sécurité des données au lieu de les subir. En tant que spécialiste de la législation, il travaille main dans la main avec le Data ,Scientist ou le Chief Data Officer pour atteindre les objectifs de l’entreprise en matière de gestion des données.
 
Le Data Protection Officer doit posséder de solides compétences juridiques et une bonne connaissance des techniques de traitement des données. Il est souvent recruté en interne parmi les services juridiques ou la DSI. Début 2013, 22 % des entreprises de plus de 500 salariés en France avaient déjà mis en place un poste de Data Protection Officer*.
 
Le Data Scientist : faire parler les données
 
Très en vogue, le Data Scientist serait le profil le plus recherché par les entreprises d’ici 2015*. Mais celles-ci ne s’accordent pas nécessairement sur la définition de ce nouveau métier qui regroupe une combinaison de compétences inédite.
 
À mi-chemin entre l’ingénieur, le statisticien et le marketeur, le Data Scientist sait interroger et faire parler les données de façon claire et attractive. Plus précisément, il fouille dans les données issues du big data et les analyse pour faire émerger des modèles valorisables. À l’inverse du statisticien, le Data Scientist n’applique pas des modèles pré-établis à des données structurées. Il doit savoir travailler des données brutes et hétérogènes, tout en imaginant de nouvelles méthodes d’analyse. Le Data Scientist doit faire preuve d’une très grande créativité pour examiner les choses sous un regard nouveau. Son objectif final est de permettre à l’entreprise de prendre des décisions stratégiques fondées sur la connaissance des données. 
 
Le Data Scientist regroupe des compétences multiples et hétéroclites : statistiques, ingénierie, mathématiques appliquées, marketing, connaissance métier, créativité… Il n’existe pas un profil de Data Scientist type, mais autant de profil que d’entreprises. Face à la difficulté de trouver l’oiseau rare, certaines organisations regroupent des profils techniques et des profils marketing pour créer des équipes dédiées. En 2013, 12 % des entreprises françaises de plus 500 salariés avaient mis en place un poste de Data Scientist*. Très qualifié, ce métier va sans doute se développer prioritairement dans les grandes entreprises. 
 
Le Chief Data Officer : mettre les données au cœur de la stratégie d’entreprise
 
Le Chief Data Officer (CDO) ou responsable de la gestion des données est l’ambassadeur de la donnée au sein de l’entreprise. Moins opérationnel que le Data Scientist et moins juridique que le Data Protection Officer, le Chief Data Officer joue avant tout un rôle stratégique qui peut l’amener à sièger dans les instances dirigeantes de l’entreprise. Sa mission est double :
 
  • définir la stratégie de gestion des données, considérées comme une ressource stratégique pour l’entreprise,
  • identifier les opportunités commerciales associées et développer de nouveaux produits et services. 
 
Le CDO doit guider l’entreprise dans la formulation d’une stratégie qui valorisera au mieux les données dont elle dispose, le tout à un coût limité. À l’image du Data Scientist, le CDO possède des compétences très variées. Assez technique pour comprendre les enjeux liés au big data, il doit également avoir une vision stratégique de l’entreprise et de son marché. Il se distingue également par sa capacité à démontrer la ressource centrale que constituent les données pour l’organisation. En 2013, 18 % des entreprises de plus 500 salariés avaient avancé dans leur recherche de CDO*. 
 
Pour couvrir ces nouveaux métiers, les entreprise françaisent misent avant tout sur une montée des compétences en interne. Le recours à des prestataires et le recutement externe viennent ensuite en deuxième et troisième position*. Et vous, quel métier souhaitez-vous développer dans votre entreprise ? 
 
* Observatoire IDC pour Microsoft, février 2013.