Comment organiser la transition environnementale des bâtiments publics ?

La réduction de la consommation d’énergie et le recours à des sources d’énergie plus durables s’impose à tous. Dans cette optique, l'État a défini des objectifs clairs pour les bâtiments, notamment publics : atteindre une réduction de 40 % de la consommation d'énergie d'ici 2030 . Dès lors, les collectivités territoriales doivent engager dès maintenant cette transition. Face aux enjeux à relever, voici quelques pistes d’action à mettre en œuvre pour obtenir des résultats concrets et tenir la bonne trajectoire.

1. Pourquoi optimiser la consommation d’énergie des bâtiments publics est une nécessité

Plusieurs textes ont été adoptés ces dernières années pour cadrer la transition énergétique. Pour les acteurs, notamment publics, deux sont particulièrement importants.

  • Le décret Tertiaire, car il pose deux obligations : déclarer la performance énergétique des bâtiments et l’objectif à atteindre et réduire Les consommations d’énergie : de 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% en 2050.
  • Le décret dit BACS (Building Automation & Control System, ou Système d’automatisation et de contrôle des bâtiments), impose quant à lui, dès 2025, de déployer des systèmes de gestion technique des bâtiments (GTB), dans presque tous les bâtiments tertiaires progressivement jusqu'en 2027.

Si ces dispositifs posent des contraintes strictes et des délais serrés, ils ont le mérite néanmoins de constituer une base claire et commune pour que les acteurs du secteur public organisent leur décarbonation.

Néanmoins, compte tenu des coûts des travaux de rénovation qu’ils appellent et des investissements qu’ils réclament dans des systèmes techniques, une approche agile et raisonée est nécessaire. L’objectif, notamment pour les acteurs dont les moyens sont les plus limités : générer des économies immédiates et réduire les temps de retour sur investissement.

2. Performance énergétique : ces deux enjeux clefs pour les collectivités

Dès lors, les acteurs publics, quelle que soit leur taille, sont confrontés à deux défis :

  • d’une part, disposer des données précises et intelligibles leur permettant de dresser un état des lieux de leur situation afin de prendre les bonnes décisions ;
  • d’autre part, pouvoir utiliser des outils de pilotage, adaptés à leurs besoins et à leurs moyens.

En matière d’accès à l’information, il s’agit de permettre à la collectivité de connaitre les données réelles de consommation en électricité, en gaz, et tout autre fluide, de chacun de ses bâtiments. Ces informations, pour être exploitables, seront à mettre en perspectives en les croisant avec des données ouvertes (open data) permettant de faire des comparaisons objectives afin de repérer rapidement des surconsommations.

Le bénéfice clef : classer les bâtiments en fonction de leur performance énergétique mesurée. Cela ne remplace pas un audit de performance énergétique réalisé par un auditeur, en revanche, cela permet de mieux cibler les bâtiments sur lesquels intervenir et donc maximiser l’usage des ressources disponibles. A la fin, c’est ainsi que l’on obtiendra la meilleure rentabilité des actions mises en œuvre.

Le second enjeu est le pilotage. Dans un premier temps, il concerne les bâtiments en eux-mêmes, afin de s’assurer que l’éclairage, le chauffage, la climatisation et la ventilation soient en rapport avec l’occupation et l’usage réel des locaux. Il s’agit de réduire concrètement ses consommations et de réaliser ainsi des économies en matière d’émissions de carbone.

Mais il s’agit également d’assurer un bon pilotage des contrats d’abonnement en énergie. Il arrive en effet très souvent que les contrats conclus reposent sur des puissances souscrites très supérieures aux besoins réels. L'économie financière ainsi dégagée permettra de récupérer des marges de manœuvre pour d’autres investissements. Les économies en moyenne peuvent aller de 200 à 500 euros par compteur. A l’échelle d’une collectivité locale, les montants peuvent rapidement devenir conséquents.

3. Le numérique accessible pour soutenir la transition énergétique des bâtiments

Ainsi, qu’il s’agisse d’accéder aux données utiles en matière de transition énergétique ou de pilotage de ses locaux, les solutions de gestion techniques des bâtiments (GTB) à mettre en œuvre sont numériques. Ce sont elles qui sont rendues progressivement obligatoires par le décret BACS. Il s’agit d’outil dits de contrôle-commande des bâtiments.

Si les plus connus de ces systèmes GTB représentent des budgets d’installation très conséquents et nécessitent des compétences très pointues pour bien les utiliser, il existe des alternatives très pertinentes. On parle alors de GTB légère.

Cela consiste en l’installation de capteurs connectés (IoT), reliés entre eux, ultra-flexibles. L’installation complète d’une solution de GTB ne prend que quelques heures et il est facile de les maintenir dans le temps compte tenu de leur accessibilité. Les coûts sont en effet de 5 à 10 fois inférieurs aux systèmes de contrôle-commande classiques, bien plus complexes.

Ces outils de GTB légère permettront d’ajuster au plus près des besoins et des usages les consommations énergétiques des locaux publics. Ils seront une aide efficace pour accompagner les mesures de sensibilisation des agents et des usagers en montrant que des actions concrètes et bien pensées sont effectivement mises en œuvre. Ils assureront l’enregistrement de données permettant de suivre les effets obtenus.

Orange propose une solution globale de monitoring des données de consommation complétée d’une solution de GTB légère, adaptée aux acteurs publics. Smart Eco-Energy, d'Orange Business, a été spécialement conçue pour aider les collectivités à optimiser leur consommation d'énergie, à surveiller leurs installations, et à réduire leur empreinte carbone sur le long terme. Cette solution, accessible à toutes les tailles de collectivités, embarque aussi tout un écosystème de partenaires qui peuvent venir compléter la valeur ajoutée de nos programmes.

Conclusion

Afin de mettre en œuvre la transition énergétique et de faire face à leurs obligations, les acteurs publics peuvent tirer parti des technologies numériques. Grâce à celles-ci, ils peuvent ainsi réaliser rapidement des économies très substantielles et réduire significativement leurs émissions carbones.

BACS : une obligation à connaître !

Le décret BACS élargi les obligations en la matière aux bâtiments équipés de systèmes de chauffage, ventilation et climatisation (CVC) d'une puissance installée comprise entre 70 kW et 290 kW, avec des échéances spécifiques :

  • Avant le 8 avril 2024 pour les nouveaux bâtiments tertiaires excédant 70 kW.
  • À partir du 1er janvier 2025 pour les bâtiments tertiaires existants d'une puissance supérieure à 290 kW.
  • À partir du 1er janvier 2027 pour les bâtiments tertiaires existants d'une puissance excédant 70 kW