Transformation des entreprises : les 9 mots tech qui feront 2019

Hyperconnectivité, API, Mobilité as a Service Data… Philippe Roger, Directeur Général d’Orange Consulting, présente les grandes tendances de la transformation des entreprises pour l’année à venir et les 9 buzzwords de la transformation des entreprises en 2019.

« Chez Orange, nous pressentons trois grandes tendances pour 2019 côté transformation des entreprises. Tout d’abord, la multiplication et la diversification des interactions, entre l’Homme et son environnement, entre les objets connectés eux-mêmes. Elle rendra possible la personnalisation à l’extrême des services offerts aux clients.

Ensuite, nous assistons au développement des interactions entre les différents systèmes ou plateformes permettant ainsi d’élargir les écosystèmes et les champs de compétences des entreprises. À la clé : interopérabilité et échanges de données, avec des applications comme la mobilité connectée.

Enfin, la dernière tendance qui se confirme pour 2019, c’est la nécessité de créer un cercle de confiance indispensable à l’émergence des services issus des données générées par toutes ces interactions. »

Les 9 mots tech qui dessinent 2019

  • 1. Multisensoriel

Les interactions entre l’homme, les objets et leur environnement sont encouragées par l’évolution et l’optimisation des interfaces qui deviennent multisensorielles. Elles mettent de plus en plus à contribution la voix, avec l’émergence des assistants vocaux, en complément du toucher, généralisé avec les smartphones et tablettes. L’étape d’après ? Le zéro interface.

  • 2.Hyperconnectivité

Le développement continu de l’internet des objets (IoT), et donc des interactions entre les objets eux-mêmes, est rendu possible par l’émergence de l’hyperconnectivité. Chez Orange, en 2019, nous mettrons ainsi en œuvre des pilotes de la 5G dans 17 villes en Europe. Ce réseau mobile permettra, au-delà de l’explosion des débits, une gestion optimisée et différenciée des cas d’usage, particulièrement adaptée à l’IoT.

  • 3.Ultrapersonnalisation

La multiplication des interactions – et des données qu’elles génèrent – permet l’ultrapersonnalisation des produits. Résultat : la transition de nombreuses entreprises d’une économie de produits vers une économie de services. Les business modèles et les organisations devront se transformer en conséquence.

Quand les interactions se multiplient

Dans l’industrie, la multiplication des références, finitions et packagings augmente les variations sur les chaînes de production. Un opérateur de l’industrie cosmétique ne s’occupe plus d’une gamme dans une même journée, mais de trois ou quatre. Pour maintenir son efficacité, il doit recevoir des informations pertinentes, au bon moment et par le bon canal, provenant soit du SI transactionnel (ERP notamment), soit des machines (OT). Son poste de travail doit donc être adapté en conséquence. Les interfaces choisies sont clés : chatbots, réalité augmentée… Et la co-construction avec l’opérateur est un réel facteur d’adoption.

 
  • 4.API

La prolifération des interactions repose sur l’interopérabilité et les échanges de données entre les systèmes et plateformes. C’est justement ce que permettent les API, dont l’utilisation va continuer à se généraliser massivement.

  • 5.Data

Le mot n’est pas nouveau, mais il reste plus que jamais sur le devant de la scène en 2019. En effet, les données sont l’essence autant que la monnaie d’échange des systèmes et plateformes des entreprises. C’est en effet l’alimentation d’un système par les données d’un autre qui permet de créer de la valeur à une échelle plus large. Et ce autant que la maîtrise globale et la bonne gouvernance des données.

  • 6.Cloud

Les interactions de systèmes seront de plus en plus fluides grâce au développement de services et d’infrastructures fondés sur des socles Cloud hybrides (privés/publics). La gestion plus performante et optimisée des réseaux de nouvelle génération – avec notamment l’essor des Software Defined Networks – permettra aux entreprises d’adapter de façon toujours plus réactive leurs plateformes techniques pour, au final, délivrer une meilleure expérience à leurs clients.

Les interactions entre plateformes au service de la Smart City

Un exemple de ces grandes tendances ? Le développement des plateformes de Mobilité as a Service (MaaS). Ces dernières interconnectent les systèmes de transport public avec les systèmes des modes complémentaires (auto, vélo, scooter, trottinette en partage, co-voiturage, VTC, taxi…) afin de permettre une gestion optimisée de la mobilité. Les plateformes MaaS peuvent être couplées avec des plateformes de gestion de la ville à plus grande échelle. Ces dernières gèrent les autres services du territoire mais aussi la vie citoyenne. On tend ainsi vers la City as a Service. Une autre illustration de ces tendances est le développement de la mobilité électrique, qui bientôt sera ACES : Automated, Connected, Electric and Shared. Du fait de ses impacts sur la consommation électrique, elle nécessitera d’interconnecter le système de gestion du véhicule et celui du gestionnaire d’approvisionnement en électricité pour optimiser la charge en fonction de la disponibilité de l’énergie dans le réseau.

 
  • 7. Sécurité

Créer un cercle de confiance favorable à l’émergence de services issus de ces interactions ne pourra se faire qu’avec l’assurance que toutes ces plateformes et échanges de données soient parfaitement sécurisés. De plus en plus de services critiques sont gérés par les plateformes : les systèmes doivent donc être inviolables et les données confiées jamais perdues.

  • 8. Traçabilité

Cela passe par la mise en place d’une traçabilité des produits et services pour s’assurer de leur provenance, mais aussi des données pour s’assurer de leur qualité. Le développement des systèmes distribués tiers de confiance, comme la blockchain, favorise cette traçabilité. Des garanties qui répondent à la forte demande de transparence des acteurs de l’écosystème, et notamment des clients.

  • 9.Éthique

Enfin, la confiance ne sera assurée qu’en apportant un grand soin à la vie privée et à l’éthique dans la gestion et l’exploitation des données. Une condition sine qua non pour que les individus fournissent leurs données aux entreprises et organisations souhaitant les mettre à profit dans la conception de leur offre. Cette démarche éthique devra s’étendre jusqu’à la nécessaire impartialité des algorithmes.

Pas d’e-santé sans éthique !

Les notions de confidentialité et de sécurité des données à caractère personnel sont essentielles à la mise en place de services d’e-santé. Pour garantir toujours plus de confiance dans les systèmes, les exigences des utilisateurs et les directives institutionnelles se structurent. Un exemple ? La certification des activités d’Hébergement des Données de Santé, ou encore le renforcement en cours des référentiels d’interopérabilité dans les SI du secteur de la santé. Autre tendance : le développement des expérimentations autour de la Blockchain. Elles permettront notamment de redonner au patient la maîtrise de la gestion et des accès à son Dossier Médical Partagé (DMP), et de garantir la traçabilité des médicaments dans toutes les étapes de leur chaîne de production et distribution.