tout sauf élémentaire mon cher Watson

Il y a un demi-siècle, lorsque les scientifiques se sont réunis pour la première fois à l'université de Dartmouth College pour discuter de l'avenir de l'intelligence artificelle, rares étaient ceux à penser qu’il faudrait autant de temps pour produire quelque chose qui ne serait qu’un semblant d’être humain. Durant des années, la forme d’intelligence artificielle la plus avancée s’est limitée à un ordinateur capable de joueur aux échecs. IBM a aujourd’hui considérablement innové en ouvrant la porte à une forme d’intelligence artificielle capable de faire toute la différence dans des secteurs verticaux comme celui de la santé.


Watson, le dernier projet de superordinateur d'IBM conçu pour mettre en avant ses capacités matérielles et logicielles, s'est imposé face à deux êtres humains lors d'une partie de Jeopardy en février. Cette machine, capable d’interpréter le langage naturel, traite les questions en s’appuyant sur une gigantesque base de données afin de fournir la réponse ayant la plus forte probabilité d’être correcte. Elle a également, lors de cette partie de Jeopardy, affiné en continu sa compréhension des différentes catégories en se servant des réponses correctes et incorrectes précédemment données.
Un travail de traitement conséquent a sûrement été fourni en coulisse pour donner à Watson l’apparence d’un humain, mais les résultats n’en sont pas moins impressionnants. La machine, qui a utilisé 4 To d’espace disque pour stocker 200 millions de pages de contenu, a traité environ 6 millions de règles logiques à l’aide de 2 800 cœurs de processeur.


Watson est évidemment dépourvu de toute conscience de soi. Il reste encore du chemin à parcourir avant de pouvoir créer une machine qui comprenne qui elle est. Ce n’est cependant pas ce qui compte aux yeux des médecins. Le déploiement de Watson dans le secteur de la santé est d’ores et déjà prévu. L’idée est d’utiliser sa capacité à gérer de grandes quantités d’informations non structurées à l'aide du langage naturel, et de l'appliquer aux vastes archives dont dispose le secteur médical.


La compréhension d’une conversation entre un médecin et son patient et la mise à disposition d’informations utiles peut s'avérer difficile pour une machine initialement configurée pour fournir des réponses très courtes dans le cadre d'un jeu. Les informations médicales ont la particularité d’être très spécialisées et nuancées, et peuvent ainsi s’avérer malencontreusement ambigües dès lors qu’elles sont mal orthographiées ou formatées. Certains médecins espèrent toutefois que d’ici quelques années, la technologie aura évolué jusqu’à permettre aux descendants de Watson d’endosser le rôle d’assistants auprès des médecins et infirmières.


Entre temps, d’autres espèrent que Watson pourra être utilisé pour traiter les appels des centres médicaux. Ce rôle administratif sonne comme un lot de consolation bien décevant pour une machine ayant rapporté 1 million de dollars à son créateur à l'un des jeux télévisés les plus connus au monde.

Pour plus d'informations regardez cette vidéo: IBM and the Jeopardy challenge

Stewart Baines
Stewart Baines

Journaliste depuis prés de 20 ans et diplomé en Sciences et Philosophie, j'ai créé en 2002, l'agence Futurity Media avec Anthony Plewes. L'objectif de notre agence est d'accompagner les entreprises à identifier des sujets émergents dans le domaine des nouvelles technologies.