M2M : les voitures autonomes, c'est pour demain

Dans le secteur automobile, le M2M ne se limite pas à la connexion des véhicules au web ou à des systèmes télématiques : aux Etats-Unis, un projet vise à les faire communiquer entre eux en vue de faire diminuer significativement les accidents de la circulation.

la technologie V2V améliore la sécurité routière

La NHTSA ( National Highway Traffic Safety Administration, , agence de sécurité routière rattachée au département du Transport aux États-Unis) envisage de rendre la technologie V2V (vehicle to vehicle) obligatoire sur les routes américaines à l’horizon 2017. Pour un coût estimé à 350 $ par véhicule, la NHTSA estime que cette technologie rendra les routes beaucoup plus sûres. Le secrétaire d’État américain aux Transports Anthony Foxx est convaincu que le V2V permettra d’éviter jusqu’à 80 % des accidents.

Le principe est assez simple : grâce aux ondes radio à courte portée, les voitures équipées de la technologie V2V sont en mesure de communiquer en permanence avec les véhicules à proximité. 10 fois par seconde, des informations sur la vitesse, la distance, la présence de véhicules ou d’obstacles potentiellement menaçants, sont échangées. Au final, les conducteurs sont maintenus hors de danger par leur propre véhicule.

La NHTSA s’intéresse de près à 2 applications clés de la technologie V2V : Left Turn Assist (LTA) et Intersection Movement Assist (IMA). À elles seules, elles pourraient éviter plus d’un demi-milliard d’accidents et sauver 1083 vies chaque année aux États-Unis, comme le précise un rapport détaillé de l’institution.Ces technologies sont conçues pour éviter les collisions au niveau d’une intersection en avertissant le conducteur des comportements potentiellement à risque des autres usagers : feu rouge grillé à un carrefour ou dépassement par un véhicule qui se trouve dans l’angle mort.

« En avertissant les conducteurs d’un danger imminent, la technologie V2V peut radicalement améliorer la sécurité routière », a déclaré David Friedman, administrateur adjoint de la NHTSA.

Volvo a également répertorié d’autres situations dans lesquelles cette technologie pourrait s’avérer utile :

  • avertissement de la présence de véhicules d’urgence,
  • signalement de travaux routiers,
  • signalement de véhicules lents ou en panne,
  • alerte sur la présence d’embouteillages,
  • informations météorologiques transmises par les véhicules qui précèdent…

pour fonctionner, la technologie V2V doit être encadrée

Avant de déployer les technologies V2V, un certain nombre de normes communes devront être adoptées. Les constructeurs européens membres du consortium de communication CAR 2 CAR travaillent déjà à la mise en place de normes et de technologies partagées pour 2016. Côté américain, l’orientation est similaire avec le développement du Connected Vehicle Safety Pilot Model Deployment Program, d’ores et déjà approuvé par la NHTSA.

Le système américain décrit dans ce rapport, est basé sur les ondes radio à courte portée mais les services mobiles constituent une alternative efficace.  Des accords sur le partage des données et des solutions pour gérer l’accumulation des messages devront être trouvés. Dans l’hypothèse où les systèmes V2V se limiteraient aux ondes radio à courte portée, les informations récoltées resteront confinées au sein des véhicules connectés.

Ces évolutions pourraient impacter profondément la gestion du trafic routier grâce à l’identification de tronçons dangereux, d’embouteillages et d’autres problèmes auxquels sont couramment confrontés les automobilistes. Mais elle offre également l’opportunité de recueillir de façon anonyme des données détaillées sur les comportements des conducteurs.

La NHTSA n’est pas le seul organisme à soutenir le véhicule connecté. L’ITU explore également le potentiel de ce type d’implémentation depuis plusieurs années, tandis que la loi eCall adoptée par la communauté européenne exige que toutes les voitures neuves vendues en Europe soient connectées à partir de 2015.

Si la sécurité est un point clé pour la plupart des conducteurs, la confidentialité est également importante. L’agence américaine indique que les informations émises par les véhicules ne permettront pas d’identifier le véhicule ou son conducteur… du moins aux États-Unis. De plus, le système utilisé comprendra plusieurs couches de protection afin de préserver la confidentialité et la fiabilité des données transmises et reçues.

En parallèle, le rapport étudie la possibilité de décongestionner les villes grâce à de tels systèmes. Un usage bienvenue sachant qu’en 2010 les citadins américains ont perdu 4,8 milliards d’heures dans les bouchons et consommé 7,2 milliards de litres de carburant. Les conducteurs britanniques, quant à eux, passent jusqu’à 3 jours par an dans les embouteillages selon l’INRIX.

Quoi qu’il en soit, le potentiel de déploiement des transports autonomes est remarquable : dans le transport de marchandises, les véhicules autonomes pourront se rendre du centre de distribution aux points de vente en se passant de chauffeur. Et contrairement à ces derniers, ils seront en mesure de travailler 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, à la manière des drones développés par Amazon.

Stewart

version [EN] : M2M: why the vehicles will soon be doing all the talking

 

Stewart Baines
Stewart Baines

Journaliste depuis prés de 20 ans et diplomé en Sciences et Philosophie, j'ai créé en 2002, l'agence Futurity Media avec Anthony Plewes. L'objectif de notre agence est d'accompagner les entreprises à identifier des sujets émergents dans le domaine des nouvelles technologies.