sommes-nous loin de la maison connectée ?

Souvenez-vous de la promesse d'un réfrigérateur intelligent faite il y a quelques années ? Elle tarde à se concrétiser, vous ne trouvez pas ? A titre personnel en tout cas, c'est encore moi qui en fait l'inventaire, et la liste des courses pour le remplir... Et de ce simple élément d'électroménager à la maison toute entière, il y a encore un vaste champ d'objets à connecter... mais un champ des possibles imminent semble-t-il, si l'on se réfère aux chiffres prodigieux avancés sur ce marché dans différentes études.

les technologies sont là !

Un chose est sûre ce n'est plus un problème de techno : les technologies sont là. Elles fonctionnent, que ce soient les normes, la gestion des volumes, la question du stockage des données (dans le Cloud ou pas). La domotique ne se limite d'ailleurs pas aux télécommunications, elle s'appuie sur toutes les techniques, qu'elles soient électroniques, informatiques ou de physique du bâtiment, pour permettre le contrôle des différents applicatifs de la maison et y apporter des fonctions de confort, de sécurité ou de communication.

Avec l'arrivée du haut débit, de la fibre, des boxes dans les foyers, le nombre des terminaux connectés dans la maison a été multiplié par 5 dans les 10 dernières années, et les perspectives de multiplication sont de 20 d'ici à 2020.

La marche vers le tout IP et la numérisation va rendre interconnectables tout un tas d'objets dans la maison, bien au-delà de la dimension multimédia et du partage de contenus, initié par l'appareil photo et la télévision entre autres. Une maison qui va déployer son propre LAN domestique en quelque sorte - à l'instar des entreprises-, un réseau managé par le responsable du foyer.

les obstacles demeurent... mais s'estompent

Quel chemin reste-t-il à parcourir ? Tous les terreaux sont fertiles : la connectivité, la bande passante, la numérisation des objets, l'expérience utilisateur... Et pourtant, en cherchant bien, on peut trouver tout un tas d'obstacles :

  • la standardisation n'est pas encore au RDV, même si les efforts convergent : les protocoles ne sont tous complétement stabilisés ; tous les ZigBee ne se parlent pas par exemple.
  • le modèle en silo opéré par les grandes marques qui ferment leur écosystème est encore prégnant : une verticalisation des produits qui nuit à leur inter-opérabilité.
  • le business model est la question délicate, induite par la multiplicité des acteurs, de la monétisation dans la chaîne de valeurs jusqu'à la facturation du service rendu.

la solution est elle dans le "nuage" ?

Dans ce cas, ouvrez vos fenêtres ! Tout l'intérêt du Cloud pour un utilisateur est en effet de pouvoir disposer d'un accès à ses données partout, tout le temps. Et on entrevoit ici l'enjeu d'un opérateur, ou d'un éditeur par exemple, de pouvoir diffuser un contenu quelque soit le device, le protocole constructeur ou le type d'équipement. D'ailleurs, les marques Apple ou Samsung l'ont bien compris et tentant à nouveau une verticalisation des offres, en créant leur propre Cloud (iCloud par exemple) pour maintenir le consommateur dans une verticale de produit.

Au delà des télécoms, les travaux sur la sémantique de l'objet -sa position, à qui il appartient, son contexte, sa sécurité- permettent de contrôler tout l'environnement de l'objet, de remonter ses données dans le web et de les corréler grâce au Cloud avec d'autres données pour créer une réelle alchimie entre la matérialité de l'objet et le monde du numérique. Cela ouvre la porte à tous les développeurs pour créer des applications pouvant avoir une interaction dans la vie de la maison.

Un exemple d'application testée par Alcatel-Lucent : une application d'aide pour les personnes atteintes d'un maladie telle qu'Alzheimer : reconstituer toute une cartographie d'actions journalières de la personne pour l'aider au quotidien, via un système de contrôle vidéo, à prendre ses médicaments, contacter une personne de sa famille, démarrer son programme TV, voire récupérer ses paramètres vitaux (tension etc..).

Mais on peut imaginer tout un tas d'autres domaines que le service à la personne comme la sécurité, l'éducation, la formation, l'énergie...

les acteurs de la maison connectée

Les acteurs de l'écosystème de la maison connectée ne sont pas seulement les opérateurs télécoms : ce sont aussi les équipementiers et les constructeurs, les assurances, les marques, les distributeurs et installateurs, les filières de l'industrie et de l'énergie... Mais aussi le consommateur qui décide (ou pas) de communiquer certaines de ses données.

Tous ces acteurs peuvent influer très fortement sur l'écosystème de la maison connectée. Cela nécessite donc une grande cohésion en termes d'organisation, de partenariat, d'apport d'intelligence et de services. La maison connectée n'est pas seulement faire entrer internet dans la maison mais aussi permettre aux objets de la maison de communiquer des données.

Le rôle des opérateurs est d'assurer l'acheminement et la répartition des données, mais aussi de masquer la complexité, l'étanchéité entre les normes et les protocoles pour proposer une interface intuitive à l'utilisateur, lui proposer un parcours simplifié selon ses usages, collectifs ou individuels.

Pour tous ces acteurs, il ne faut pas oublier les 3 enjeux principaux du résident de cette maison connectée : le confort, la facilité d'usage et les économies...

Et vous, qu'attendez-vous de votre future maison connectée ?

Pascal Adam

PS : pour aller plus loin, voici un article de Pierre Métivier qui a aussi assisté à la conférence.

Crédit photo: © Beboy - Fotolia.com

Pascal Adam

Au sein de l'équipe communication digitale externe d'Orange Business, je suis en charge de l'animation éditoriale du blog cloud computing et des newsletters thématiques envoyées à nos clients et prospects. Intéressé par tous les usages en mobilité, je partage aussi les expériences, les réflexions ou les perspectives recueillies lors de conférences ou salons sur le blog usage d'entreprises.