Quand le Wi-Fi squatte les fréquences TV, quel bénéfice pour les entreprises et l'économie en général ?

Avec la généralisation de la télévision numérique, toute une gamme de fréquences hertziennes jusque-là utilisées pour la diffusion des chaînes analogiques se trouve libérée. C'est ce qu'on appelle le « dividende numérique ». Ces fréquences supplémentaires pourraient être mises à profit pour favoriser à la croissance du marché des télécommunications et amoindrir le coût de l'accès à l'internet sans fil à large bande pour les entreprises. En permettant de couvrir l'ensemble d'un territoire en réseaux très haut débit fixe et mobile, le dividende numérique devrait accroître la compétitivité des entreprises et des territoires. Très logiquement, les autorités publiques de chaque côté de l'Atlantique travaillent désormais à concrétiser le potentiel du dividende numérique en termes de développement économique et de croissance. 

tv-onde.jpgAux Etats-Unis, la FCC (Federal Communications Commission, organisme régulateur) a été appelée à trancher sur l'attribution de ces fréquences très convoitées. Situées dans une bande de spectre plus basse (150 700 MHz), elles sont plus attractives techniquement que les fréquences plus élevées, utilisées par exemple pour la téléphonie mobile. Elles permettent une vitesse de transmission bien supérieure, s'atténuent moins rapidement avec la distance, pénètrent plus facilement dans les bâtiments... Avec de telles caractéristiques, les fréquences du dividende numérique peuvent garantir des services de qualité... pour un coût moindre puisque le nombre d'émetteurs nécessaires est réduit. De quoi favoriser la compétitivité numérique des entreprises ! Rapidement sur les rangs, différents acteurs du Net (Google, Intel, Motorola, HP, Dell, etc.) ont préconisé l'utilisation de ces fréquences pour mettre en place un réseau internet sans fil.

Début 2009, la FCC a autorisé ce « super Wi-Fi », qui devrait rapidement être déployé par Google dans différentes villes des Etats-Unis.

 En Europe, la commission estime entre 150 et 200 Mds € par an la valeur ajoutée de l'exploitation des fréquences du dividende numérique. L'exécutif européen souhaite le mettre au service de l'économie européenne tout entière. Objectif : créer de la croissance et des emplois tout en renforçant la productivité des entreprises européennes. La commission anticipe en particulier des économies d'échelle importantes chez les fournisseurs d'équipements et les prestataires de services.

Et en France ? Des fréquences se sont libérées de la même façon avec le passage de l'analogique au numérique. Selon le gouvernement, leur réaffectation aux services mobiles conduirait entre 2012 à 2024, à la création de 60 000 emplois et une augmentation du PIB de 4,8 Mds €. Une consultation publique a été lancée pour étudier l'utilisation future de ces fréquences, après l'arrêt complet de la télévision analogique terrestre, fixé au 30 novembre 2011.
Yann Gourvennec

Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre,  je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.