tous égaux face au risque ?

   Peut-on établir un profil des populations à risque par rapport à la fraude en ligne? Ce profilage peut-il s'appuyer sur des critères démographiques? Telles sont les questions auxquelles une étude de GetSafeOnline a tenté de répondre à l'aide d'un panel de 1 000 individus âgés de 18 ans et plus en Grande Bretagne.
   En tête des populations à risque arrive les 18-24 ans. Leur trait de caractère pourrait se résumé ainsi : "Ouvert et aventureux", "Confiant, parfois au point de complaisance", "Pré-occupés par l'interaction sociale qui peut les rendre sujets à prendre des risques inutiles" (10% soit plus du double de la moyenne nationale considère d'ailleurs qu'il n'y
a aucun risque) et enfin "Compétents, mais pas assez sur les aspects de sécurité" (30% ne voient pas les outils de sécurité comme une mesure importante). Les étudiants sont ainsi ceux qui prennent le plus de risques en ligne :
  • 28% admettent avoir saisi des informations personnelles sur un site Web, à partir d'un ordinateur non sécurisé (soit plus du double de la moyenne nationale de 11%) ,
  • 19% renseigne régulièrement des informations personnelles (date de leur naissance, adresse personnelle...) sur les sites de réseaux sociaux.
   Le groupe suivant en terme de risque est celui des 25-55 ans. Dépendant d'Internet pour des besoins sociaux et souvent trop confiant, cette population n'estime pas nécessaire de protéger son ordinateur avec des logiciels de sécurité. De plus, son comportement en ligne accroît la vulnérabilité à la fraude ce qui occasionne les plus grandes pertes financières.

   Enfin, les séniors tendent à être plus "prudents et conscients de sécurité" (55% considèrent que le risque existe), "pratiques et réalistes" (89% voient en les logiciels de sécurité une mesure de prévention clé). Cette vigilance se traduit aussi dans leur comportement en ligne (70% affirment ne jamais avoir eu de comportement à risques en ligne, comme l'ouverture ou l'envoi de pièces jointes provenant d'une source inconnue).

   Il est important de noter que la fraude en ligne est opérée à grande échelle. Son facteur de réussite dépend à la fois de notre capacité à protéger nos ordinateurs mais également de notre comportement lorsque nous sommes connectés à Internet (le fameux facteur humain).
   Une psychologue explique que "la confiance et le sentiment de sécurité que nous avons en utilisant Internet - par opposition à sommes nous vraiment en sécurité - dépendent de notre expérience personnelle et de la manière dont nous sommes émotionnellement impliqués dans l'usage d'Internet. Plus nous avons besoin de quelque chose, plus nous sommes susceptibles de rationaliser que tout autour de ce «besoin» est acceptable." Ceci doit pouvoir expliquer les différences entre la population des étudiants et celle des séniors.

   Ainsi, les étudiants auraient besoin de l'Internet pour le prestige social. Ils sont enclins à mettre leurs informations personnelles en ligne afin d'attirer des amis et des admirateurs... Or c'est bien cette population qui va bientôt se retrouver connectée au monde de l'entreprise. Cette prise de contact précoce avec l'IT est donc un facteur de risque supplémentaire pour l'entreprise. La sensibilisation et la formation ne sont donc plus suffisantes. En effet, il s'agit ici de faire prendre conscience du danger, mais aussi de casser les mauvaises habitudes. L'univers professionnel et personnel sont encore une fois indissociables.
Christophe Roland

Edit de l'équipe Orange Business : Christophe a quitté le groupe Orange depuis ses derniers articles