révélez tout le potentiel des lentilles intelligentes

L’an dernier, un accord signé entre Google et le poids lourd pharmaceutique Novartis a fait l’objet d’une grande couverture médiatique. Alcon, la division du groupe Novartis dédiée aux soins ophtalmologiques, et le géant technologique pourraient ainsi conclure un contrat en vue de fabriquer des lentilles capables de mesurer la glycémie et réservées aux diabétiques. Mais savez-vous que Google n’est pas le seul à plancher sur les lentilles connectées ?

le principe des lentilles connectées pour les diabétiques


La lentille en question mesure en permanence le taux de glucose dans les larmes grâce à une puce sans fil et un capteur miniaturisé de glucose relié à un dispositif mobile. Le capteur est inséré entre deux couches de matériau souple de la lentille de contact. Les prototypes en phase d’essai peuvent ainsi générer une lecture par seconde.

La lentille intègre en outre une antenne sans fil plus fine qu’un cheveu humain et qui fait office de contrôleur pour transmettre l’information au dispositif sans fil. L’antenne recueille, lit et analyse les données. L’énergie nécessaire est puisée directement dans le dispositif, qui communique les données via la technologie sans fil RFID. Google explique que de petites lampes LED pourraient également alerter le porteur en s’allumant lorsque le taux de glucose est trop élevé ou trop faible (en dépit des difficultés supplémentaires à surmonter dues à la présence d’arsenic, un métal toxique, dans les lampes LED).

Google va-t-il changer la vie des diabétiques ?


La recherche et le développement se poursuivent donc, un lancement général n’étant pas prévu avant quatre à cinq ans. Et face à des avantages pour les consommateurs aussi certains qu’une alternative moins douloureuse pour les patients qui doivent se piquer les doigts ou utiliser un glucomètre en permanence, l’industrie semble très optimiste sur le sujet, même si certains sceptiques affirment que les larmes ne contiennent pas les mêmes quantités de glucose mesurable que le sang.

Au bout du compte, la lentille intelligente de Google a pour ambition de changer la donne face à la réalité du diabète, qui représente non seulement un enjeu majeur à l’échelle mondiale, mais également un combat au quotidien pour des millions de personnes. Le taux de glucose fluctuant constamment en fonction de l’activité, les taux dangereusement élevés ou dangereusement faibles sont inévitables et nécessitent donc un suivi permanent. Leur lentille intelligente remédiera définitivement à ce problème.

presbytie, glaucome… il existe aussi d’autres usages des lentilles intelligentes


De plus, la lentille intelligente peut potentiellement aider les personnes atteintes de presbytie en leur apportant une « correction accommodative de la vision pour aider à restaurer l’autofocus naturel de l’œil sur les objets proches grâce à une lentille de contact accommodative ou une lentille intraoculaire dans le cadre du traitement de la cataracte réfractive ».

Parmi les autres innovations dans le domaine des lentilles intelligentes, on peut citer Sensimed, une start-up née dans les laboratoires de recherche de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, en Suisse. Le plus dans ce projet, c’est la technologie Triggerfish, qui surveille la progression du glaucome, la première cause de cécité, qui touche plus de quatre millions de personnes dans le monde. Les lentilles intelligentes ont recours à des extensomètres et des capteurs insérés dans une puce qui mesure les changements de volume du liquide de l’œil, comme alternative au test conventionnel du test du jet d’air sur l’œil traditionnellement pratiqué par les optométristes.

Le potentiel à long terme des lentilles intelligentes est énorme. Avec plus de 30 millions d’utilisateurs de lentilles de contact rien qu’aux États-Unis selon les "Centers for Disease Control", l’occasion de créer un changement positif dont pourront bénéficier d’innombrables personnes saute aux yeux.

Jeremy.

 

crédit photo : © sveta


 

Jeremy Garner

Je suis l’ancien directeur créatif exécutif de Weapon7, une agence du groupe Omnicom, et j’occupe actuellement les mêmes fonctions au sein de Hiveworks, une agence créative numérique basée à Londres. J’ai débuté ma carrière publicitaire à Hong Kong en 1994.
Outre mes interventions en tant que membre du jury lors de cérémonies telles que les festivals de Cannes, D&AD, Clio et New York, je suis l’auteur de nombreux articles sur les perspectives de l’industrie pour la presse spécialisée, et j’interviens régulièrement lors de conférences comme par exemple IPA, C2C, IAB, Futurerising et Digital Shoreditch.