l'industrie pharmaceutique à l'heure de l'Internet des Objets

Dans le domaine santé grand public, Mercurochrome a fait le buzz récemment avec l’annonce de deux bracelets connectés « coach stress » et « coach forme sommeil » à moins de 40€. Avec un angle beaucoup plus médical,  Novartis s’associe à Google pour la fabrication et la commercialisation de lentilles de contact connectées permettant un suivi de la glycémie en temps réel. L’industrie pharmaceutique est-elle en train de prendre le virage de l’internet des objets ? Tour d’horizon des usages possibles pour les Big Pharma

révolutionner la relation patient


Ce n’est à mon avis que la partie émergée de l’iceberg mais effectivement, la multiplication des objets connectés portables, implantables et même ingérables mais aussi la démocratisation des smartphones ont fait émerger tout un tas de possibilités pour l’industrie pharmaceutique. L’objectif est clair : créer de la valeur au-delà du médicament dont les revenus sont attaqués par des pertes de brevet et une pression constante sur les prix et les niveaux de remboursements.

Ceci explique par exemple :

  • l’investissement des laboratoires Juva Santé dans sa gamme Mercurochrome avec l’introduction d’un bracelet connecté et d’un capteur auriculaire qui vont certainement permettre de pousser les compléments alimentaires et vitamines de la gamme Juvamine dans une approche de cross-selling
     
  • l’association de Novartis (via sa filiale Alcon) à Google dans les lentilles de contact connectées pour le diabète car cette pathologie est un des domaines thérapeutiques phare du Groupe.
     
  • Mais aussi plus largement le développement d’applications mobiles telles que IChemo Diary® par MSD ou Mon Asthme® par GSK qui en accompagnant le patient dans son traitement peuvent permettre de créer une préférence de marque …

Rien n’est dû au hasard donc ! Même si ce mouvement correspond aussi à une volonté des patients qui veulent être plus actifs dans la prise en charge de leur santé.

le digital au cœur de la chaîne de valeur de l’industrie pharmaceutique


Mais allons au-delà et plongeons dans la chaîne de la valeur de l’industrie pharmaceutique : le digital a également un rôle à jouer au-delà de la relation patient.

En effet, les objets connectés pourraient trouver une utilité pendant les essais cliniques en permettant de suivre plus finement et en temps réel les paramètres physiologiques des patients inclus.  Grâce à toute une série de capteurs et d’objets connectés (balance, montre,…) qui remonteraient automatiquement les données, les laboratoires pourraient gagner du temps,  disposer de données plus fiables et en grande quantité et répondre à la demande croissante des autorités de santé de disposer d’études en vie réelle.

Par ailleurs, si on va plus loin, on pourrait aussi penser à la production. Et si les boites de médicaments ou piluliers devenaient communicants ? Ils pourraient par exemple détecter quand ils se vident ou se périment et automatiquement envoyer à la pharmacie  ou au médecin une demande de renouvellement…

Pour lutter contre la contrefaçon, on pourrait également imaginer des boites de médicaments ou blisters connectés ou communicants qui permettraient de vérifier l’origine de ces derniers…

Et vous quels usages imaginez-vous ?

Caroline.

crédit photo : © PureSolution - Fotolia.com

 

Caroline Crousillat

Spécialiste de la communication digitale, je donne vie à Orange Healthcare sur les réseaux sociaux jours après jours. Geekette dans l'âme, je reste à l'affut de toutes les nouvelles applications des technologies dans la santé mais aussi dans d'autres domaines.