priorité donnée à l'ambulatoire

En France, seulement 4 opérations sur 10 sont effectuées en ambulatoire contre 8 sur 10 aux Etats-Unis(1).  Nous sommes effectivement en retard sur cette pratique définie comme « un acte chirurgical programmé et réalisé dans les conditions techniques nécessitant impérativement la sécurité d’un bloc opératoire, sous une anesthésie de mode variable et suivi d’une surveillance postopératoire permettant, sans risque majoré, la sortie du patient le jour même de son intervention. » (2). Pourtant, grâce notamment à l’apport des technologies dans le suivi médical, ambulatoire rime aujourd’hui avec réduction des risques et économies.

une seule journée à l’hôpital


Concrètement, un patient opéré en ambulatoire ne dort pas à l’hôpital mais chez lui. Ce mode d’intervention, encore mineur en France, concerne essentiellement une douzaine d’actes (cataracte, chirurgie de la main, varices…) mais s’étend petit à petit vers des opérations plus lourdes telles que les opérations de la thyroïde et de la vésicule biliaire.

Ce mode d’intervention est aujourd’hui plébiscité car :

  • il expose à moins de risques que la chirurgie classique de par ses techniques chirurgicales et anesthésiques moins invasives,
  • il permet une récupération plus rapide des patients qui évitent le stress lié au séjour hospitalier,
  • il les expose également à moins de risque d’infections notamment nosocomiales (contractées à l’hôpital). On note ainsi cinq à six fois moins d’infections sur site opératoire pour les patients ambulatoires par rapport à l’hospitalisation traditionnelle (3).

Et au-delà du bien-être du patient, la pratique de la chirurgie en ambulatoire permet aussi de libérer de la place pour réaliser davantage de chirurgies au bloc opératoire et donc d’optimiser l’utilisation des plateaux techniques de chirurgie et des chambres car les patients sont regroupés ensemble.

la technologie au service des patients opérés en ambulatoire


Une chirurgie en ambulatoire, c’est avant tout un protocole de soins très strict : on ne décide pas à la légère de laisser sortir un patient quelques heures après une opération. La décision se prend effectivement au cas par cas après évaluation de la situation du patient (a-t-il de la famille pour l’épauler ? quelqu’un sera-t-il en mesure de venir le chercher après l’opération ? …) et de l’acte chirurgical qui a été réalisé.

Ainsi les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent jouer un grand rôle dans l’accompagnement des patients opérés en ambulatoire. Elles permettent de préserver la qualité de la prise en charge des patients. Et grâce à ces nouvelles technologies, les établissements peuvent s’améliorer et monter en puissance sur l’ambulatoire.

Avant l’intervention, en leur rappelant automatiquement par sms ou e-mail la procédure à suivre chez eux. N’oubliez pas d’être à jeun avant l’opération, d’enlever vos bijoux, de prendre une douche et évitez de prendre des anti-inflammatoire avant par exemple, mais aussi des choses plus basiques comme la liste des documents à apporter ou encore l’heure à laquelle ils sont attendus.

Tout ceci semble basique mais il est impératif de bien préparer une opération en ambulatoire pour éviter d’avoir à la décaler car il manque un papier ou car le patient a petit-déjeuné le matin de l’intervention…

A sa sortie, là encore les technologies peuvent particulièrement aider la prise en charge du patient de plusieurs manières :

  • soit de façon très simple en lui rappelant par sms le protocole qu’il doit suivre (quel médicament prendre, à quel intervalle, qui appeler en cas de soucis…)
  • soit de façon plus poussé grâce à une application adaptée qui permettra à l’équipe soignante via des questionnaires remplis à domicile par le patient de suivre son rétablissement (évaluation de la douleur et de paramètre simple comme la tension par exemple)

Enfin, les TIC favorisent également la communication entre la ville et l’hôpital. Ce dernier peut ainsi transmettre dès la sortie du patient, le compte rendu de l’opération et les examens réalisés au médecin traitant. Il pourra ainsi réaliser son suivi post-opératoire dans les meilleures conditions.

En bref, après ce post, ça ne vous étonnera pas si je vous dit que les dernières enquêtes rapportent des taux très élevés de satisfaction des patients lors de la prise en charge d’une intervention en ambulatoire, et révèlent qu’une place très importante doit être accordée à l’information, à la communication et aux relations avec le personnel soignant…


Caroline

 

1. source : HAS
2. cadre de la conférence de consensus de mars 1993
3. Rapport réseau INCISO 2007 Programme de surveillance et de prévention des infections du site opératoire (janvier 2008), www.cclinparisnord.org
 

crédit photo :

Caroline Crousillat

Spécialiste de la communication digitale, je donne vie à Orange Healthcare sur les réseaux sociaux jours après jours. Geekette dans l'âme, je reste à l'affut de toutes les nouvelles applications des technologies dans la santé mais aussi dans d'autres domaines.