Lunettes intelligentes, « instrument médical » ou gadget ?

Depuis quelques mois, les lunettes intelligentes ont fait la une de nombreuses publications autour des objets interactifs connectés. On entend beaucoup parler des Google Glass, mais le géant américain est loin d’être le seul à s’être lancé sur ce créneau : on compte maintenant une bonne dizaine de modèles sur le marché lancés par Atheer Labs, Recon Instruments, Epson, ou par les français d’Optinvent ou Laster Technologies. Avec l’annonce récente de la 1ère opération à Rennes avec des Google Glass, leur intérêt dans le monde médical est questionné, alors gadget ou pas ? à voir…

lunettes intelligentes, description et fonctionnement


L’intérêt qu’elles suscitent est autant dû aux technologies qu’elles embarquent, qu’à l’agilité et l’ergonomie qu’elles mettent en avant. Pas besoin de les tenir, pour les utiliser !
Le port de lunettes permet à l’utilisateur d’être en main libre : le pouce ou les mains sont désormais inutiles pour activer une application. En un mot : la voix ordonne, les lunettes obéissent !

Fonctionnant sur une simple connexion Wi-Fi, les lunettes sont dotées d’une caméra haute définition, d’un micro, d’un récepteur audio et d’un mini écran dirigé par commande vocale. Elle apporte également, comme un smartphone, les fonctionnalités de localisation et de mouvement.

mais réellement, à quoi peuvent-elles servir ?


L’ensemble des acteurs/concepteurs de ces lunettes intelligentes 2.0 s’accordent sur l’intérêt pour des applications professionnelles. Sécurité, militaire, formation, tourisme, maintenance, logistique et bien entendu la santé sont des domaines de prédilections pour ces équipements.

Sur la santé, certains praticiens ont rapidement vu l’usage qu’ils pouvaient en faire : télémédecine, téléexpertise, accès aux données des patients,...  les usages se multiplient.

Ainsi via des sociétés comme Pristine, la télémédecine via lunettes intelligentes est mise en avant : une solution de « visioconférence » en main libre, plus propre et moins cher qu’un système classique ! Les lunettes filment l’environnement et permettent ainsi à un professionnel d’ « assister » son collègue à distance.
En février dernier, en France, au centre hospitalier Saint-Grégoire de Rennes, c’est avec des Google Glass sur le nez qu’un docteur a permis à un de ses collègues situés au Japon de suivre en direct l’intervention qu’il était en train de pratiquer.
Et à Boston, on a équipé les médecins d’un service des urgences pour que via un QR code, ils puissent accéder aux données médicales des patients hospitalisés.

futur succès commercial ou simple buzz ?


Ce marché en pleine évolution affiche des coûts à l’unité allant de 700 à 1500 $. Pourtant ces prix n’altèrent pas les prévisions qui sont très optimistes : d’1 million d’unités vendus en 2014, le marché passerait à 5 millions en 2015.
Le champ des possibles en termes d’applications est effectivement  immense et n’aura de limite qu’à travers la réelle pratique et la perception que chacun d’ente nous aura.

En effet, dans le cas ci-dessus, les lunettes filment et envoient l’image. Elles ne sont pas utilisées avec un affichage superposé d’informations, c’est d’ailleurs cet incrustage qui est interrogé par des médecins.

Comme, nous le montre cette vidéo du docteur David Feinstein, les incrustations peuvent être perturbantes.

 

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Commander une donnée sur un patient pendant un bref instant ne va pas trop occulter notre champ de vision, mais l’avoir constamment sur l’écran peut créer une distorsion visuelle. Nos yeux regardent deux choses différentes au même moment … Et ce double focus pourrait s’avérer être une limite naturelle pour nos capacités cérébrales.

Par ailleurs, est-il réellement intéressant d’avoir ces informations incrustées dans notre champ de vision, où à disposition sur un écran tiers… c’est une vraie question…

Alors gadget ou pas, pour l’instant la tendance s’amorce, l’usage en fera un succès ou non, qu’en pensez-vous ?

Géraldine.

 

crédit photo : © Mimi Potter - Fotolia.com
 

Géraldine Gaillard

Dans le cadre de la constitution des Groupements Hospitaliers de Territoires, le numérique va permettre d'accompagner la stratégie de prise en charge du patient commune et graduée, dans le but d'assurer une égalité d'accès à des soins sécurisés et de qualité.
Au sein d'Orange Healthcare, je travaille sur notre positionnement et approche des parcours de soins, afin d'apporter notre proposition de valeur face à ces enjeux de mutualisation réseaux, données, collaborations.