au Japon, part belle à la robotique en e-santé

Face au vieillissement de sa population, à la croissance de la demande de soins et au déficit du nombre de professionnels de santé, le Japon a mis en place une stratégie nationale d’e-santé fondé sur la robotique.

Etonnant ? Pas tant que ça, surtout quand on connaît les chiffres et l’histoire du pays !

un tsunami de seniors


Le monde doit faire face à un global vieillissement de sa population. Le Japon, à ce titre, ne fait pas exception et pourrait même être qualifié comme un des pays les plus vieux au monde.

En 2009, 22,7% des Japonais avaient plus de 65 ans, ils seront 42% en 2060. Imaginez le choc alors qu’en France on s’affole déjà d’atteindre les 23% de plus 65 ans en 2030 (soit ce que vivent déjà les Japonais).

Face à ce vieillissement, assez naturellement, la demande de soins augmente et cela pose un assez gros problème au pays qui ne compte que 450 000 médecins et 1,3 millions d’aides-soignants. Féru d’innovations, le Japon se tourne donc vers la robotique.

la robotique pour « rajeunir » le Japon


La robotique, ce n’est pas nouveau au Japon. Le pays est même incontestablement le leader mondial dans ce secteur d’activité que ce soit en matière de robotique industrielle (la demande en robots émane à plus de 95 % du secteur industriel) ou de robotique de service.

Le Ministère de l’Economie, du Commerce et de l’International (METI) a d’ailleurs depuis longtemps identifié comme axe prioritaire les recherches en lien avec le vieillissement de la population. Début 2013, le METI a même lancé un appel à candidatures pour le développement de robots à bas prix (comme par exemple des robots-infirmiers) offrant ainsi une aide publique pour stimuler le marché.

Il est donc assez cohérent de voir arriver les premiers robots de service dans la santé dans le pays du soleil levant.

bienvenue à « robots » city


Robots adaptés aux soins et à l’assistance à la personne, robots- infirmiers,… passons en revue quelques-uns des exemples japonais.

  • Le 1er s’appelle RIBA (robot for interactive body assistance) et c’est un gros nounours capable de soulever et transporter une personne (jusqu’à 80kg). Il devrait être utilisé rapidement dans les maisons de retraite
  • Le 2d s’appelle PARO : c’est un robot-phoque thérapeutique destiné aux personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer. Il ressemble à une peluche et grâce à ses capteurs peut stimuler les personnes atteintes de maladies neurodégénératives.
  • Le 3ème dont nous parlerons c’est TWENTY ONE, un robot qui aide les personnes à mobilité réduite à domicile. Il eut les aider à sortir de leur lit, se lever d’une chaise ou d’un fauteuil roulant.
  • Enfin, laissez-moi vous présenter HOSPI , qui lui va aider le personnel des hôpitaux en transportant les médicaments et en effectuant les tâches les plus pénibles.

L’enjeu est double pour le Japon : répondre au besoin d’une population vieillissante mais aussi faire de la robotique un levier de croissance économique. Si  l’usage des robots se développe à grande échelle, ils pourraient effectivement générer plus de 3 milliards d’euros de recettes d’ici 2035 selon le METI.

Ayant vu fonctionner ce qu’on appelle des « tortues » au CHR de Metz-Thionville, je peux vous garantir que si on voit ce genre de robot arriver, vous ne verrez plus jamais votre hôpital de la même manière.

Plutôt prometteur non ?

Caroline.

 

crédit photo : ©koya979 - Fotolia.com
 

Caroline Crousillat

Spécialiste de la communication digitale, je donne vie à Orange Healthcare sur les réseaux sociaux jours après jours. Geekette dans l'âme, je reste à l'affut de toutes les nouvelles applications des technologies dans la santé mais aussi dans d'autres domaines.