Faut-il toujours respecter le principe d'équivalence ?

Un des principes fondateur de la virtualisation de serveur est le principe d'équivalence. Ce concept stipule qu'un programme, à niveau de ressource équivalent, doit s'exécuter de la même manière en environnement virtuel qu'en environnement physique. Ce principe a été posé par les théoriciens de la virtualisation, Popek et Goldberg, en 1974 à l'époque ou la gestion des ressources en informatique était très problématique

Aujourd'hui, la question du respect de ce principe se pose à nouveau. Bien sûr, un programme doit absolument s'exécuter de la même manière en environnement physique et en environnement virtuel. La virtualisation ne doit pas ajouter une couche de complexité supplémentaire dans l'administration des logiciels.

En revanche, se pose la question des « ressources équivalentes ».  Une des missions de l'administrateur système est de gérer de la manière la plus optimale la puissance machine délivrée par son datacenter. A ce titre, on pourrait penser que le principe d'équivalence doit être respecté et qu'un programme NE DOIT PAS consommer plus de ressources en environnement virtuel qu'en environnement physique. Ce type de raisonnement amène souvent à des conclusions telles que : « On ne virtualise pas les environnements Citrix » ou « on ne virtualise pas les moteurs de bases de données ». Nous savons parfaitement que la virtualisation de ce type d'environnements entraine un overhead élevé et à ressources équivalentes, soit un nombre d'utilisateurs connectés moindre, soit une dégradation des performances.

Se figer sur le principe d'équivalence amène à occulter d'autres bénéfices de la virtualisation. Ne pas forcément respecter le principe d'équivalence peut permettre d'améliorer son taux de consolidation et donc de réduire ses coûts d'administration et de maintenance. Par ailleurs, la virtualisation d'une infrastructure serveur apporte en règle générale un niveau de sécurité supplémentaire dans le datacenter. Les mécanismes de déplacement à chaud des machines virtuelles facilitent les opérations de maintenances ; les mécanismes de répartition et de redémarrage automatiques des machines virtuels sur d'autres hôtes physiques offrent un niveau de service jusque là peu présent dans beaucoup d'infrastructures.

Plus généralement, la mise en place d'une infrastructure virtuelle n'est pas seulement la transposition d'un environnement physique dans un système virtuel. Il s'agit d'une occasion (rare) de pouvoir repenser la logique de son datacenter et de pouvoir réorganiser son infrastructure avec des nouveaux niveaux de services.

Source (en) : http://en.wikipedia.org/wiki/Popek_and_Goldberg_virtualization_requirements

Olivier Domy

Je suis un pragmatique qui a cœur de proposer des solutions cohérentes et en phase avec un contexte client spécifique. Je travaille essentiellement autour des concepts liés à la rationalisation des infrastructures des systèmes d’information et particulièrement sur les projets de transformation des environnements utilisateurs.