L'information : le patrimoine de l'entreprise

D 1+ SEV DOCS.gifSi aujourd'hui tout le monde parle de continuité de service, de performance des data centers, de sécurité, de criticité, de PRA (plan de reprise d'activités), de stockage, de sauvegarde ou d'archivage ... c'est pour une seule raison : protéger son SI. Dans le sigle « SI », il y a le I comme information. C'est le patrimoine de toute l'entreprise.

Qu'il s'agisse de l'information interne comme la base des salariés, la paie, la compta, la finance, la chaine de production, ... ou externe comme la base des clients, des prospects, la facturation, le recouvrement, ... L'information est cruciale pour le fonctionnement de l'entreprise. Et pourtant elle n'est jamais aussi vulnérable face aux cyber-attaques, aux virus, aux aléas du fonctionnement de l'informatique (dysfonctionnement du matériels ou logiciels).

D'où des sommes colossales que les entreprises investissent pour la protéger. D'après Gartner, le stockage représente plus de 60% du budget informatique, ou 40% selon l'étude de Bull. Et ce, sans compter l'investissement dans l'hébergement de celle-ci.

Quant au coût dû aux pannes informatiques, les entreprises sont très réservées pour les donner. Dans le secteur automobile, l'arrêt d'une heure de la chaîne de montage couterait six  millions d'euros. Un grain de sable dans le système d'information peut peser lourdement dans la productivité. Imaginez l'arrêt d'une heure de Wall Street ou du CAC 40 !

Cette introduction (un peu longue) souligne l'importance du système d'information, ou plutôt, des applications utilisant des données de l'entreprise.
Augmentation exponentielle des données
Aujourd'hui l'utilisation intensive de la voix, du multimédia, de la messagerie, des solutions collaboratives, la dématérialisation des processus et la multiplication des bases de données fait croître les besoins en stockage de 50% chaque année.
Prenons comme exemple l'application la plus utilisée dans une entreprise ... le mail !


  • 50 % des informations stratégiques se trouvent dans les e-mails (source : Microsoft/ Novametrie)
  • le nombre d'e-mails échangés dans le monde est passé en cinq ans de 9,7 millions à 35 milliards par an (source : IDC) et la taille moyenne d'un email de 50 Ko à plus de 1 Mo.
  • moins de 5 % des e-mails seraient aujourd'hui détruits contre 98% il y a trois ans (IDC).
  • une personne reçoit en moyenne entre 30 à 70 e-mails par jour
  • la croissance du volume des messages échangés est estimée entre 50 et 100 % par an pour 38% des entreprises (Gartner).
  • les utilisateurs travaillent à 90% de leur temps sur des e-mails de moins de 30 Jours.
  • les administrateurs investissent 8 à 12 h par semaine sur des processus de sauvegarde et d'archivage de mails et en moyenne 5 heures par jour à restituer des messages détruits ou perdus (source CNI).
  • ...

Des chiffres qui donnent le tournis
L'institut IDC estime que le volume d'information utilisé à travers le monde est environ 1,8 zêta octets (10 puissance 21, voir graphe ci-dessous)
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Pendant que tous les postes de dépenses en informatique vont subir une baisse généralisée dans les douze mois, seul le stockage enregistrera une hausse, entre 4 et 6%, selon Gartner, IDC et d'autres cabinets.



Pourtant entre les années 1980 et aujourd'hui, le coût des systèmes de stockage est passé de plusieurs euros le mégaoctet à quelques centimes seulement le gigaoctet.
Car le volume des données à stocker par les entreprises a augmenté de façon exponentielle et la conservation de celles-ci constitue une réelle difficulté. Ci-dessous une simulation de  prolifération d'un simple mail de 1,1 méga octets au départ et peut occuper au final 51,5 méga octets.
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Axes de réduction de coût de stockage = 1 stratégie + technologies
Heureusement que, grâce aux avancées technologiques, il existe des moyens techniques comme la dé duplication, la virtualisation et l'archivage intelligent pour réduire la facture de stockage.
Mais la technologie ne résout pas tout, il faut que l'entreprise adopte une vraie stratégie de stockage, de sauvegarde et d'archivage. Sans cette stratégie, l'entreprise peut rencontrer de contre-effets majeurs comme la perte des informations stratégiques, l'archivage anarchique (perte de temps pour retrouver la bonne information au  moment voulu), l'impossibilité de restaurer, restauration partielle, la sous-exploitation de la capacité de stockage (ROI sur une période plus longue, voire inexistant). Sur ce denier point, selon Vincent Videlaine sur ITR News.com, responsable du stockage chez Symantec « la sous-exploitation de la capacité du stockage n'a rien d'exceptionnel. En fait, une enquête récente d'InfoPro a montré que les entreprises n'exploitent en moyenne que 35 % de leur capacité de stockage. Pourquoi ? Parce qu'une affectation exacte des ressources de stockage requises exige de connaître leur taux d'utilisation. Les entreprises doivent donc être en mesure de suivre avec précision la disponibilité et l'exploitation des ressources de stockage, ainsi que l'exploitation actuelle et historique des disques. Sans ces informations, l'attribution et l'exploitation des ressources de stockage seront désynchronisées. »

Dans la stratégie de stockage, la prise en compte du « tiering » est un pré requis pour stocker de l'information, en fonction de son importance, sa criticité, au bon endroit, sur le bon média afin d'optimiser au maximal son investissement. Comme par exemple : tier 1 pour les données critiques, hautement sensibles et à haute fréquence d'utilisation peuvent être stockées sur un média de haute qualité et donc cher tel que double-parity RAID. Tier 2 pour les données comptables peu utilisées, dossiers répertoriés, environnements de développement (stockage des releases), ... qui peuvent être stockés sur des supports moins onéreux, plus conventionnels. Tier 3, peut être adopté pour stocker des données rarement utilisées, des données désordonnées peu d'importance, ... et par conséquent, des supports peu couteux peuvent être déployés. D'autre point à signaler que est que la stratégie de stockage de l'entreprise doit être sérieusement pensée en fonction des SLA vis-à-vis de ses clients.

Selon leur importance, criticité et les contraintes de continuité de service pour l'entreprise, les informations sauvegardées sont stockées localement ou à distance de façon suivante :
schéma3.jpgPour chaque brique ci-dessus, il existe des solutions matérielles et logicielles performantes sur le marché. Ces technologies sont aujourd'hui bien matures pour que les intégrateurs tiers puissent former leurs ingénieurs et deviennent de véritables acteurs pertinents et compétents. 

Avoir une politique ... et des outils fiables
Pour 57% des entreprises européennes (source IDC) la politique d'archivage actuelle ne leur permettrait pas de faire face à une indisponibilité majeure de leur système d'information. C'est quand même paradoxal avec les outils performants existant sur le marché de nos jours.

De ce fait, il est primordial d'avoir une stratégie d'archivage intelligente et des moyens fiables d'archivage et de restauration, bien adaptés aux besoins et au mode de fonctionnement de l'entreprise. Car ceci peut permettre d'économiser jusqu'au 60% du volume de données à archiver, et par conséquent, jusqu'au 40% du coût de stockage. Cette stratégie doit être appliquée à tous les niveaux de l'entreprise. C'est ainsi que l'on peut avoir la certitude d'avoir les données archivées au moment voulu.

Selon la méthodologie employée, on peut avoir cinq possibilités pour optimiser l'espace de stockage déjà en place et, en conséquence, améliorer le rendement de leur infrastructure et de leurs opérations. Plus précisément :
  • Identifier la capacité inexploitée pour optimiser l'utilisation du système de stockage
  • Attribuer les nouvelles ressources de stockage plus intelligemment afin d'éviter le gaspillage
  • Éliminer les doublons pour réduire le volume de stockage requis
  • Archiver uniquement le contenu pertinent pour maîtriser le coût de l'archivage
  • Un inventaire précis des ressources de stockage

En se faisant aider par des outils performants, on peut arriver à optimiser l'archivage des emails de façon suivante :
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L'impact financier dû à la perte des données de l'entreprise n'est officiellement pas connu  aujourd'hui, cela reste encore un tabou. Ou tout simplement par ce que les entreprises ne savent pas les mesurer. Deux chiffres assez parlant pour conclure, selon le site Compute-rs.com, 93% des entreprises qui ont perdu leur centre de données pendant 10 jours ou plus en raison d'une catastrophe a fait faillite dans l'année de la catastrophe. 50% des entreprises qui se sont trouvés sans gestion des données pour cette même période, a déposé son bilan immédiatement.
Gardons en tête que le stockage, la sauvegarde et l'archivage (*) des données de l'entreprise doivent être gérés avec beaucoup de précaution et d'attention. Cela demande des fortes compétences, de la rigueur et du professionnalisme.



(*) Petites définitions pour clarifier les esprits :
- stockage : gestion des données opérationnelles primaires (applicatives, utilisateurs).
- sauvegarde : sécurisation des données opérationnelles (conservées sur leur support primaire) avec selon la politique de rétention conservation de plusieurs versions passées (plusieurs techniques : full backup (snapshot à un instant) ou incrémental (par delta)) qui doivent être restaurées en cas de perte/corruption des données.
- archivage : outils et méthodes mis en œuvre pour réunir, identifier, sélectionner, classer et conserver des contenus électroniques, sur un support sécurisé, dans le but de les exploiter et de les rendre accessibles dans le temps, que ce soit à titre de preuve (en cas d'obligations légales notamment ou de litiges) ou à titre informatif. Le contenu archivé est considéré comme figé et ne peut donc être modifié

Dinh Hoang Nguyen

crédit photo : Jérôme-Galland-Getty-Images
 

 
Dinh Hoang Nguyen

Senior Business Developer au sein de la Direction de Grands Clients d’Orange Business, dans le domaine de l’infogérance IT et du Cloud, j'accompagne nos clients pour comprendre leurs besoins, leurs problématiques, les enjeux … afin de leur apporter les solutions les plus adéquates : c’est juste passionnant ! En contact permanent avec nos clients, nos partenaires, nos compétiteurs, dans les séminaires et les conférences,  je ressens comment ce monde de l’IT bouge. Et ce, à une sacré vitesse ! C’est de cela que je voudrais partager avec vous à travers ce blog.