Le modèle SaaS et le mode déconnecté

Adobe, en partenariat avec SalesForce, a annoncé la mise à disposition d'un IDE (environnement de développement) pour clients riches permettant de se connecter sur les plateformes sales.com et de travailler en mode déconnecté. A ce titre, ils rejoignent Google qui propose depuis quelques mois son module Gears (toujours en version beta) pour accéder aux Google Apps en mode déconnecté.
Cette annonce est loin d'être symbolique et est symptomatique de la carence majeure du mode SaaS, à savoir la validité de ce modèle lorsque le lien télécom est inexistant ou que la bande passante est trop faible pour travailler en mode connecté.

Le modèle SaaS et le mode déconnecté

Adobe, en s'alliant avec le numéro 1 mondial  de l'offre SaaS, met à disposition des services informatiques un IDE permettant de créer des clients riches (plug-in du navigateur) permettant de s'interfacer avec les applications SalesForce et de pouvoir travailler en mode déconnecté. La synchronisation des données s'opère dès que le réseau est à nouveau opérationnel.
Au-delà de l'aspect technologique qui, cela dit en passant n'est pas très novateur, la démarche est intéressante. Actuellement le modèle SaaS s'inscrit dans la démarche Cloud Computing avec une philosophie de délivrer de l'application (où plutôt de l'usage) pour tous les utilisateurs, partout et toute le temps (Everybody, Everywhere, Everytime). La force du mode SaaS est d'offrir à l'utilisateur l'accès à des ressources applicatives dans le nuage via un navigateur web. Ce modèle est souple et permet la mobilité dans le travail mais est en même temps fortement dépendant du réseau. Pour parodier le Gimmick de SalesForce (No Software), pas de réseau, pas d'applications.

Quid du poste client dans l'entreprise ?

Les éditeurs de solutions logicielles orientées Cloud l'ont bien compris et offrent enfin une alternative sérieuse à un modèle d'avenir. Au-delà de l'aspect fonctionnel, se pose aussi la question du devenir du poste client au sein de l'entreprise. Le poste client de demain, qu'il soit poste lourd ou client léger devra absolument permettre au navigateur de s'enrichir et devra pouvoir embarquer les technologies qui gèrent ce mode déconnecté. C'est-à-dire, avoir la possibilité d'ajouter des frameworks, une base de données locale pour gérer le mode déconnecté, un cache suffisant, etc...


On le voie bien, même dans une optique de forte centralisation du système d'information, la problématique du terminal d'accès reste entière.  D'une part le poste lourd, avec un coût d'acquisition fort, et un coût d'exploitation récurrent relativement lourd mais qui permet une très grande souplesse dans l'accès aux ressources et aux applications et d'autre part, le client léger qui doit encore se transformer (s'alourdir) pour répondre aux enjeux de demain. Comme souvent, en toutes choses, la bonne solution sera surement un habile compromis entre flexibilité, souplesse, performance et facilité à maintenir et à déployer.

Pour des compléments d'informations sur ce point, je vous renvoie vers l'article de patrice sur un sujet similaire : Le client léger prend de l'embonpoint.

Olivier Domy

Je suis un pragmatique qui a cœur de proposer des solutions cohérentes et en phase avec un contexte client spécifique. Je travaille essentiellement autour des concepts liés à la rationalisation des infrastructures des systèmes d’information et particulièrement sur les projets de transformation des environnements utilisateurs.