gestion des licences et virtualisation: levons les tabous (part 2)

Le premier article de cette série à posé les bases concernant la définition d'une licence par processeur et vous a rappeler quelques règles de licensing pour les OS serveurs.

L'étape suivante de votre évolution en termes d'infrastructures virtualisées concerne le sujet du moment : la virtualisation du poste de travail (VDI pour Virtual Desktop Infrastructure). Nous allons voir quelles sont les licences requises ainsi que les questions en suspens.
Nous aborderons aussi le cas des environnements de test, développement, qualification.

Les licences en environnement VDI


Lorsque l'on décide de se doter d'une plateforme VDI, on va surtout rajouter de nouvelles licences. En effet, Ce n'est pas parce que vous allez avoir un poste virtuel que vous ne paierez plus la licence du poste physique depuis lequel vous vous connectez. Imaginons que vous ayez des postes physiques sous Windows XP et que vous vouliez passer à une architecture VDI avec des postes sous Seven. Vous allez devoir acquérir les licences Seven des postes virtuels et bien sur les licences des produits vous permettant de délivrer l'infrastructure virtuelle.

Concernant Microsoft, même si vous avez une Software Assurance, vous devrez acheter de nouvelles licences. En effet, bien que votre poste soit virtualisé, il vous faut un poste pour y accéder. Soit vous recyclez vos PC actuels, soit vous achetez des terminaux légers. A moins que vous ne choisissiez un OS gratuit type Ubuntu, dans les deux cas, ces solutions ont un coût dont une partie est l'OS.

De plus, dans la grande majorité des scénarios envisagés, les licences de vos postes de travail physiques ne sont pas transposables à des licences en environnement virtualisé, surtout si les licences ont été acquises en OEM (intégrée à l'achat du poste physique). En effet, si la licence de votre poste original est de l'OEM, cela vous interdit de faire un P2V (recopie de votre PC dans une machine virtuelle).
Et c'est tout ? Pas dans le cas de  Microsoft qui vous demandera, pour chaque matériel  de connexion (et non par utilisateur) de payer un droit d'utilisation du poste virtualisé : la licence VECD que je détaillerai un peu plus tard.

Ce surcoût n'existe pas dans un environnement VDI avec les autres OS comme RedHat Desktop. Néamoins, il faut savoir que RedHat n'a pas encore de solution VDI complète, il lui manque encore le broker (même si cette solution arrive avec le RedHat Enterprise Desktop).

La licence VECD

La licence VECD (Virtual Enterprise Centralized Desktop)  est un droit annuel par matériel de connexion pour permettre à son utilisateur d'accéder jusqu'à quatre postes virtuels simultanément. Cette licence permet aussi un aussi ponctuel d'un poste personnel pour l'accès à ces mêmes postes virtuels. Cette licence complète (partie cliente) d'une offre de licences pour les infrastructures d'accès de postes virtualisés de Microsoft (Microsoft Virtual Desktop Infrastructure Standard Suite et Microsoft Virtual Desktop Infrastructure Premium Suite)

Cette licence se paie de la façon suivante : $23 par poste par an si vous avez la Software Assurance et  $110 par poste par an sinon.

Avec ce nouvel impôt, la licence VECD de Microsoft apporte une réponse aux limitations suivantes : installation de l'OS sur n'importe quel matériel ou stockage, support un nombre illimité de mouvements entre les serveurs et les stockages, réassignation à un autre matériel en cas de défaillance, accès à des environnements de travail corporate depuis des bureaux non corporate, accès ponctuel depuis chez soi sans surcoût. D'ailleurs, dernièrement Microsoft a annoncé vouloir étendre ces droits sans pour autant remettre en cause cette licence ou son prix.

Le cas des VMs Kleenex

Dans le cas d'une architecture VDI, ou bien lors d'utilisation de produits comme LabManager de Vmware ou Citrix, vous allez créer un grand nombre de VMs avec une durée de vie de quelques heures à quelques jours. Comment allez vous gérer le nombre de licence Seven ou Windows 2008 ? Normalement, lorsque vous achetez une licence c'est pour un serveur donné et pour un temps donné minimal avant de pouvoir la réassigner (ou pas si OEM).
Aujourd'hui, pour Microsoft, une seule réponse officielle : la licence datacenter pour les serveurs et VECD pour les postes clients.

Si vous utilisez des machines pour un court laps de temps à des fins de d'évaluation, de test, développement, qualification, recette, les périodes d'évaluation intégrées à Windows 2008 (60 jours et jusqu'à 240 jours)et Seven (30 jours et jusqu'à 120 jours) vous seront d'un grand secours.
Mais si votre projet est plus important, l'imbroglio des licences ne pourra être réglé que par un spécialiste en gestion des licences ou un accord avec votre représentant Microsoft. Concernant les licences d'OS, leur coût et l'optimisation de leur utilisation peut faire varier votre TCO dans un rapport de 1 à 10.

Nous aborderons dans le prochain et dernier article le cas des licences applicatives dans des environnements virtualisés.

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