cloud computing : derniers obstacles à lever pour une adoption de masse des entreprises

Les services cloud computing montent en puissance dans les entreprises, une réponse à leur besoin de souplesse opérationnelle et de diffusion rapide des données, au nombre croissant de collaborateurs en mobilité et à la transition vers le BYOD (Bring Your Own Device)… Et désormais, le prix n’est plus la seule variable à déterminer l’achat : les entreprises considèrent également l’évolutivité de leurs besoins et de leurs capacités.

les utilisateurs se familiarisent avec le cloud computing

C’est du moins ce que révèle une enquête récente menée par le Groupe Everest.

Le comportement des entreprises vis-à-vis du cloud computing évolue à mesure que leurs budgets prennent en compte leurs besoins en termes de « Software as a Service » (SaaS) et « Infrastructure as a Service » (IaaS). Si l’accès au mail reste à leurs yeux le bénéfice clé, les professionnels du IT savent que les services cloud computing offrent bien plus, par exemple l’assistance en cas de problèmes majeurs et la possibilité d’adapter au mieux son business modèle.

Mais le coût ne représente que la partie émergée des projections des décideurs en matière de technologie.

Ce qui les séduit, dans le cloud computing, c’est la possibilité de réduire le time-to-market de certains produits. L’entreprise peut être plus réactive en déployant rapidement de nouvelles infrastructures en fonction de ses besoins et de sa croissance. Ces considérations sont moteurs dans le développement des services cloud computing.

Pour les entreprises, le cloud computing est un moyen de faciliter les téléchargements et d’avoir accès à des services et formations spécifiques et personnalisés. Cette prise de conscience booste le secteur. Une étude récente du cabinet 451 Research prévoit une croissance annuelle moyenne de 44 % pour le marché des services cloud computing d’ici 2015.

le cloud computing s’impose

Le Cloud Industry Forum (CIF) affirme que d’ici fin 2013, 75 % des entreprises utiliseront au moins un service cloud, et 80 % augmenteront a minima leurs dépenses dans des applications et des services hébergés.

« Le marché évolue clairement : nous sommes sortis d’une phase émergente pour entrer dans une phase où la majorité des entreprises adopte le cloud computing », déclare Andy Burton, président du CIF.

Le nombre de personnes utilisant des services de cloud computing pour la première fois a progressé de 27 % au Royaume-Uni l’an dernier, ajoute le CIF.

Dans une enquête récente, Open Data Alliance laisse présager un déploiement 15 % plus rapide que prévu : les marchés verticaux, tels que les ressources humaines, la finance et les ventes, étant particulièrement friands de ce genre d’outils.

Il faut aujourd’hui informer sur ce sujet. Aux États-Unis, l’étude menée par le Government Business Council (GBC) a révélé que seulement 24 % des 548 directeurs fédéraux pensent que le cloud computing est de haute qualité, et que seuls 15 % d’entre eux déclarent l’utiliser régulièrement. A l’opposé, lorsque les questions portent sur des services particuliers liés au cloud computing, près de 80 % des sondés estiment que les enregistrements numériques et les systèmes de gestion de contenu de leur entreprise sont de haute qualité.

des utilisateurs avertis

Pour Dana Grinshpan, Directeur de la Recherche de GBC, cette dichotomie traduit de fortes disparités parmi les utilisateurs en termes d’accès et de formation. Selon elle, les utilisateurs finaux au sein des branches d’activités, (en l’occurrence dans les ministères du gouvernement américain), peuvent ne pas savoir ce qu’est le cloud computing ou même ne pas avoir accès à ces services.

Parmi les obstacles à l’adoption du cloud computing, le CIF place en tête la question de la sécurité : près de 90 % des personnes sondées travaillant dans le secteur public, et 78 % dans le secteur privé, s’inquiètent de la sécurité des données lors de l’utilisation de services liés au cloud computing.

Autres préoccupations des utilisateurs : la perte du contrôle des SI, la dépendance à un fournisseur unique, la souveraineté des données et les coûts de migration.

En outre, les fournisseurs de services doivent tenir compte de deux nouvelles problématiques dans leur stratégie de conquête massive des entreprises :

  • la méconnaissance des bienfaits du cloud computing au sein des entreprises,
  • le manque de normes reconnues pour le contrôle et la souveraineté des données.

Jamil Chawki, Responsable des activités de normalisation du domaine cœur de réseau et cloud computing d’Orange Labs, chez France Telecom, tente d’y apporter une solution via un groupe de travail dédié au cloud computing qu’il dirige pour le compte de l’UIT (Union Internationale des Télécommunications).

Selon Jamil Chawki : « Le problème fondamental, c’est que nous avons besoin de normes pour garantir l’interopérabilité entre les fournisseurs. Or le secteur manque de normes exhaustives sur les interfaces, qui assureraient l’interopérabilité entre les plateformes cloud computing conçues par des fournisseurs différents ».

Alors que les attributions des services cloud computing évoluent, passant des échanges de mails et du simple stockage de données au déploiement de systèmes d’entreprise interconnectés, les acheteurs de technologie avertis connaissent de mieux en mieux les possibilités offertes par ces systèmes.

Jon

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Jon Evans

Journaliste professionnel dans le domaine de la technologie depuis 1994.