Valorisation des données : le tremplin vers l’industrie du futur

Dans le cadre de son projet de mutation vers une usine du futur, l’entreprise Merem, spécialisée dans la conception et la fabrication de cartes électroniques et l’intégration de systèmes connectés, met depuis plusieurs années la valorisation des données au centre de sa stratégie de développement.
Le CEO de Merem, Bruno Bailly, partage sa vision du rôle des données dans la marche vers l’industrie du futur.

Une dynamique d’ouverture encourageante des acteurs de l’industrie

Bruno Bailly fait le constat d’une ouverture progressive et positive, mais aussi nécessaire, du monde industriel. “Avec les délocalisations et la pénurie des compétences de production en France, l’industrie électronique aurait pu disparaître dans les années 90. Mais avec l’apparition du 4.0, le secteur a pu rebondir et connaît un bel essor. Réussir ce virage nécessite toutefois une importante ouverture. L’esprit individualiste et autarcique traditionnel du monde de l’industrie n’est aujourd’hui plus viable : avec la volonté d’innover pour mieux servir le client, et le désengagement vis-à-vis du hardware, travailler dans une logique d’écosystème et de partage devient indispensable.”

Mais les diverses crises ont incité les entreprises industrielles à se réinventer.
“Les crises économiques à répétition ont également montré les limites du modèle de la PME traditionnelle dépendante de la prospérité de quelques grands comptes. Pour subsister, les entreprises industrielles doivent être force de proposition pour répondre au cahier des charges des clients avec une vraie valeur ajoutée. Travailler en mode co-construction dans une optique de partenariat est selon moi beaucoup plus pérenne comme mode de fonctionnement, pour tout le monde.”
Le CEO de Merem, Bruno Bailly, partage sa vision du rôle des données dans la marche vers l’industrie du futur.

Les données : actif intangible clé dans le succès des stratégies industrielles

Le CEO de Merem explique que cette ouverture du monde industriel n’est possible qu’avec la généralisation de l’usage des technologies et des données.

“Toutes les entreprises captent de la donnée depuis longtemps, mais elle n’est pas forcément exploitée. Pour autant, générer des data pour générer des data n’a aucun intérêt. Pour tirer parti de l’infinie richesse des données, l’enjeu est aujourd’hui de la contextualiser, de bien la choisir et de la partager. Chez Merem, le partage de données avec nos clients nous permet d’avoir une toute autre approche de notre métier, en plus de répondre à l’exigence normative de la traçabilité des produits. Notre relation avec les clients est simplifiée : nous partageons des informations telles que l’état de l’ordre de fabrication ou les résultats des tests de manière centralisée, en limitant les échanges de mails. Nous avons également plus de visibilité sur le positionnement et le rôle des pièces que nous produisons, ce qui offre une cohérence plus globale et du sens à notre activité. C’est enrichissant pour tous nos collaborateurs, qui voient leurs perspectives s’élargir et sont amenés à traiter de nouveaux sujets comme les problématiques sur l’éthique par exemple.”

Le challenge humain et matériel d’une stratégie centrée sur la donnée

Toutefois, l’adoption d’une stratégie centrée sur la donnée ne va pas de soi et nécessite des adaptations des équipes et du matériel.

“Certains membres de l’équipe étaient toutefois sceptiques vis-à-vis des données. Pour créer une réelle dynamique en interne et démocratiser l’usage de la donnée, le secret est d’amener progressivement le changement d’esprit en faisant passer et en répétant un message très clair. Cela passe en premier lieu par une direction convaincue et convaincante, capable de générer une adhésion globale au projet. Il est aussi important d’agir étape par étape, et de mettre le doigt sur les améliorations constatées et indéniables qui encouragent à aller plus loin et peuvent convaincre les derniers réfractaires.”

“Sur l’aspect technique, pour bénéficier pleinement de la data, il est primordial de veiller à ce que tous les investissements en équipement soient “data friendly” et remontent les données nécessaires. Cela passe par la mise en place plus globale d’un contexte propice à l’usage des données. Le cas de Merem illustre bien ce principe : nous avons été lauréats du plan France Relance et du programme Territoires d’innovation en Franche-Comté pour notre projet d’usine électronique du futur. Mais cette mutation se fait sur différents plans, tous liés au numérique et à la valorisation de la donnée. Nous avons notamment mis en place une couverture 5G et sommes devenue la première PME équipée par Orange Business, partenaire que nous recommandons d’ailleurs. (Lire l’article à ce sujet). Cette couverture 5G va nous permettre d’avoir le débit et les capacités nécessaires à un usage approfondi du réseau et des données : réalité augmentée, la réalité virtuelle, holographie, etc.”, développe monsieur Bailly.

Jumeaux numériques et technologies immersives : réinventer l’industrie

Merem souhaite maintenant aller plus loin dans l’usage des données et des nouvelles technologies.

“S’équiper des bonnes infrastructures permet d’exploiter de nouveaux usages de la donnée. Nous souhaitons par exemple généraliser l’utilisation des jumeaux numériques pour optimiser la production des cartes électroniques. Classiquement, nous sommes équipés pour déceler les défauts de composants ou de pose de composants. Mais certains dysfonctionnements liés à l’usage réel ne sont identifiables qu’après l’apparition du problème, comme un accident dans le secteur automobile. Avec l’exploitation des données et la création de jumeaux numériques, on peut simuler la réaction des composants dans un environnement spécifique et variable pour déceler tous les problèmes potentiels et les éviter en apportant des solutions à la fabrication. Les bénéfices sont significatifs : réduction du temps des projets, réduction des dysfonctionnements et production d’éléments plus adaptés à leur usage final.”

La réalité immersive aide également l’entreprise à se développer, notamment dans des zones où elle ne dispose pas d’usines.

“Nous avons également constaté une difficulté à nous développer dans l’ouest de la France, certains prospects étant freinés par le fait que nous n’ayons pas d’usine sur place. Nous souhaitons donc utiliser la réalité virtuelle et le métavers, pour rendre notre usine accessible à distance, proposer des réunions immersives et des visites des lignes de production… Je souhaite montrer à l’industrie qu’elle peut tirer parti de toutes les évolutions numériques, y compris le métavers, qui peut paraître inaccessible ou décorrélé du , mais qui peut avoir des applications à forte valeur ajoutée, comme la montée en compétences des collaborateurs par exemple.. Selon moi, l’une des clés est de ne plus faire de distinction entre la tech et la fab, tout ne doit faire qu’un. Pour moi, c’est l’industrie de demain !”, conclut Bruno Bailly.

À propos de Merem

Depuis plus de 40 ans, MEREM produit des cartes électroniques et intègre des systèmes connectés. Elle est un réservoir de solutions au défi du futur.