Le cloud, trait d’union entre ciel et terre

La data est souvent désignée comme « l’or noir du XXIᵉ siècle ». Et ce qui vaut pour les données terrestres s’applique également aux données spatiales. Pendant qu’Elon Musk déploie Starlink et que l’Agence spatiale européenne peaufine Galileo, nous, acteurs du numérique, sommes confrontés à un nouveau défi : gérer la montagne grandissante de données d’observation terrestre émanant d’un réseau satellitaire tous les jours plus dense. La responsabilité qui nous incombe est d’autant plus importante que la bonne valorisation de ces datas est devenue aujourd’hui un enjeu économique et environnemental de premier plan.

 

S’est posée à nous une problématique double : comment tirer la quintessence de ces données, tout en garantissant leur accès permanent et sécurisé ? Il s’agissait donc de se doter d’infrastructures « évolutives », à même de stocker un volume considérable de fichiers, de disposer d’une puissance de calcul inouïe permettant de traiter, transformer et valoriser les données, tout en sécurisant cette si précieuse data. La synthèse de ces défis tient en un mot : le cloud.

Forts de cette conviction, c’est avec fierté que nous avons relevé le défi que nous a proposé le Centre national d’études spatiales (CNES) en nous confiant la refonte de ses colossales infrastructures de stockage, souhaitant optimiser la valorisation de ses données. Pour y répondre, nous avons pris la tête d’un consortium industriel composé de HPE, Scality et Tealenium. À la fois architectes et tailleurs sur-mesure, nous avons mobilisé notre expertise en matière de traitement d’importants volumes de données, d’intégration de services managés dans le cloud et de cybersécurité.

Le résultat de ce travail collectif est un « data lake », solution de stockage cloud-native qui garantira à chacun de ses utilisateurs un accès simple, rapide et sécurisé à plus de 100 pétaoctets de données (pour illustration, un pétaoctet représente 1 000 téraoctets). Il bénéficie également de tout notre savoir-faire en matière de sécurité by design, à savoir que ces aspects ont été intégrés lors de la conception et bénéficieront d’évolutions tout au long du cycle de vie du produit.

Cet outil, nous l’avons également voulu évolutif, afin de permettre au CNES de développer de nouveaux services : visualisation, partage, croisement, traitement des données et outils de mesure… le champ d’application est quasi-illimité.

Figurez-vous que CMA-CGM collabore avec le CNES sur l’analyse de données satellites afin d’optimiser les routes maritimes empruntées par ses porte-conteneurs. On peut également imaginer la maintenance ferroviaire utiliser l’imagerie satellite afin d’anticiper les incidents.

Plus que jamais, notre regard est donc tourné vers l’espace. Un regard qui se veut également européen, en atteste notre participation au projet « Move to Cloud » des segments Sentinel-1 et 2 de Copernicus, programme communautaire de collecte et de restitution continue des données d’observation terrestre.

Le défi majeur sera maintenant la co-construction d’un écosystème innovant autour de segment sol de confiance. Car ce sont bien les nouveaux besoins, usages et applications des clients qui accélèrent la transformation numérique du secteur spatial. Le champ des possibles est colossal : ce n’est que le début de l’aventure.

 

Pour aller plus loin

Etienne Bonhomme
Etienne Bonhomme

Directeur France des activités cloud d’Orange Business, j’accompagne la transformation vers le cloud de nos clients B to B en France.