RSE : pourquoi faut-il ouvrir ses espaces collaboratifs ?

Les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) se caractérisent parfois par les restrictions appliquées à l’accès de ses communautés. Outils collaboratifs et communautaires, ils trouvent pourtant leur pleine efficacité s’ils sont utilisés de manière très ouverte.

Un réseau social d’entreprise (RSE), est généralement constitué de 3 typologies d’espaces communautaires, établis en fonction de leur niveau d’accès plus ou moins restreint :

  • public : l’espace est visible de tous les utilisateurs dans l’annuaire des communautés/le moteur de recherche et chacun peut y entrer librement, sans aucune validation requise,
  • privé/fermé : l’espace est également visible de tous, mais son accès est soumis à l’approbation d’un animateur,
  • secret : seuls les membres de l’espace ont connaissance de son existence. À noter que cette typologie est souvent écartée par l’équipe de gouvernance du réseau social.

Rappelons l’objectif de la mise en place d’un projet de RSE :

  • diffuser le savoir, de manière transverse, en cassant les silos de l’organisation hiérarchique
  • fédérer des experts d’un sujet précis, ou des personnes ayant un centre d’intérêt commun (professionnel ou extra-professionnel)
  • favoriser la mise en relation entre les collaborateurs, quels que soient leur métier
  • capitaliser sur les échanges informels

Sur la base de mon éxpérience en matière de projets collaboratifs, j’ai pu constater qu’en moyenne, seuls 40% des espaces et des communautés sont publics et je trouve que c’est trop peu. En cause, sans aucun doute des choix motivés par la peur du changement teintés de : « Oui mais … 

  1. on ne souhaite recueillir que des contributions d’experts (déjà identifiés) sur le sujet
  2. c’est un sujet sensible 
  3. on ne veut pas susciter la jalousie de ceux qui ne sont pas dans le programme 
  4. ça ne regarde pas les personnes des autres services 
  5. c’est politique
  6. … »

Petite séance de décryptage

À quoi faut-il s'attendre derrière chacune de ces "fausses bonnes raisons" de verrouiller ou privatiser des espaces collaboratifs ?

  1.« On ne veut que des experts sur le sujet » 
Êtes-vous bien certain d’avoir invité la totalité des experts potentiels ? Il me semble pourtant relativement improbable d’avoir connaissance de l’ensemble des activités (professionnelles ou extra-professionnelles) des collaborateurs et d’affirmer avec certitude qu’aucune d’entre-elles ne peut contribuer à l’épanouissement et la montée en compétences du groupe.

  2. « C’est un sujet sensible » 
Si un sujet est sensible, voire confidentiel, sa place n’est pas sur une plate-forme d’échange et de partage "ouverte", ni même par e-mail. Il ne faut laisser aucune trace écrite qui risquerait d’être transférée à quelqu’un.

  3. « On ne veut pas susciter de jalousie pour ceux qui ne sont pas dans le programme »
On parle pourtant ici d’une simple démarche dans l’entreprise. Si un programme est connu de tous, ce n’est pas l’espace communautaire qui va susciter la jalousie, mais bien l’existence du programme lui-même.

  4. « Ça ne regarde pas les personnes d’autres services »

Restons dans l’objectif premier de transversalité et ne recréons pas de silos dans l’organisation. N’avez-vous pas envie de découvrir les synergies potentielles émanant spontanément du réseau ? Et quand bien même, il n'y aurait rien à espérer des personnes en dehors du périmètre initialement ciblé, je doute qu'ils viennent participer uniquement en vue d'occuper du temps libre.

  5. « Je ne voudrais pas que le service X, avec qui nous sommes en concurrence, vienne parasiter notre propre business »
Connaissez-vous l’inbound marketing ? Globalement, il s’agit d’une démarche où l’entreprise diffuse délibérément une partie du savoir au grand public. Objectif : promouvoir son savoir-faire et s’en servir comme entonnoir commercial. En contrepartie, vous boostez votre image et votre notoriété, tout en réduisant l’effort à fournir sur votre travail de prospection, votre ROI est assurément positif.

  6. « C’est politique »
Formulation généralement utilisée lorsqu’on est à court d’arguments…

Le RSE va dans le sens de l’Histoire !

Sur un RSE, vous n’avez donc a priori aucune raison de vous inquiéter pour votre sécurité ou le respect de votre vie privée. Alors, par curiosité, essayez l’ouverture, vous pourriez être agréablement surpris ! Le 19e siècle a vu les murailles des villes tomber, le 20e siècle a vu les frontières des pays s’effacer. À l’ère du Big Data et l’Open Data, je suis intimement convaincu que l’information n’a également plus de raison de faire l’objet de rétention…

Alan

Pour aller plus loin :

Le RSE au service des Ressources Humaines et du Management

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Alan Boglietti
Alan Boglietti

Après plus de 8 ans de collaboration au sein du Groupe Orange en tant que consultant spécialisé dans les domaines du web, du travail collaboratif et des réseaux sociaux d’entreprise, vous pouvez continuer à suivre mon parcours sur http://alan-boglietti.net