Fermes intelligentes : 8 procédés novateurs qui révolutionnent l'agriculture

En 12 000 ans d’agriculture, l’Homme n’a eu de cesse de perfectionner ses techniques afin d’améliorer la qualité de sa production. Aujourd’hui, la technologie permet même de répondre aux besoins futurs de la planète et réaliser l’impensable : produire 70 % d’aliments en plus d’ici 2050. Grâce à 8 procédés novateurs, découvrez comment l’agriculture entre dans une nouvelle ère.

1. Des drones à la ferme

Observant les cultures depuis les airs, les drones du fabricant suisse SenseFly permettent aux agriculteurs d’être au plus près de leurs exploitations. Grâce à un logiciel conçu pour analyser les champs, ces petits robots volants prennent des photos en haute définition afin d’évaluer la santé des cultures et de donner des informations précises.

Dans un autre genre, la société BioCarbon a quant à elle mis au point un moyen d’utiliser des drones pour reboiser les forêts et planter un milliard d’arbres chaque année. Quand les drones deviennent les semeurs du futur…

2. Les robots agricoles : les fermiers de l’avenir

« Cette nouvelle vague de machines intelligentes révolutionnera notre manière de cultiver les terres à l’avenir en nous permettant d’utiliser des intrants intelligemment ciblés », a déclaré le professeur Simon Blackmore, directeur du département du génie rural à l’Université Harper Adams. Selon lui, les robots agricoles s’engageront à terme dans toutes sortes d’activités, de la conduite de tracteurs au désherbage, en passant par la cueillette des fraises et la lutte contre les maladies. Et pour récolter les brocolis au bon moment, Agri-tech Catalyst utilise même des caméras 3D spécialement prévues à cet effet. Une étape essentielle vers l’automatisation de la récolte.

3. De plus en plus de données

Suivre les besoins de ses cultures grâce à son smartphone ? C’est possible grâce à Dacom, société spécialisée dans le matériel informatique, les logiciels et les services de conseil en ligne de pointe pour les exploitations et organisations agroindustrielles. Grâce à ces outils, un agriculteur peut gérer le rendement d’un champ en surveillant ses besoins en eau et en engrais, le rendement des cultures, les conditions de croissance, les régimes climatiques... Un moyen de mieux exploiter ses ressources et de prendre de meilleures décisions. « Nous sommes capables de contribuer à anticiper les besoins et à allouer ressources et matériaux en continu... Il s’agit de permettre aux agriculteurs d’être plus efficaces, de moins gaspiller et de maximiser les rendements » déclare à Real Times le PDG de Dacom, Janneke Hadders.

4. Des régulateurs d’eau connectés

L’activité agricole représente 70 % de la consommation mondiale en eau douce, mais environ 60 % de celle-ci est gaspillée.

Désormais des systèmes intelligents peuvent contribuer à atténuer ce problème en prévenant les agriculteurs en cas de fuites ou de pannes des équipements et en leur permettant de commander à distance les pompes à eau. En Inde, des agriculteurs utilisent déjà Nano Ganesh, un système de contrôle à distance des pompes à eau par téléphone mobile. Cela leur permet de réduire considérablement les coûts et le gaspillage au niveau des trajets et de l’eau, en irriguant les cultures à distance.

Des chercheurs de l’Universidad Católica de la Santísima Concepción (UCSC) au Chili affirment par ailleurs que l’utilisation de capteurs d’irrigation dans les exploitations de myrtilles du pays pourrait réduire leur consommation d’eau d’environ 70 %. Des recherches similaires sont en cours dans le monde entier : la NASA et l’US Geological Survey travaillent ainsi pour associer des données sur l’humidité des sols réunies dans tous les États-Unis avec l’imagerie satellitaire pour ouvrir de nouvelles perspectives.

5. Des poissons sous surveillance

Le premier producteur mondial de saumon de l’Atlantique, Marine Harvest, a récemment signé un accord avec Orange Business pour favoriser la collaboration et améliorer sa production grâce à une nouvelle infrastructure réseau. Marine Harvest utilisera ainsi la vidéosurveillance sécurisée des poissons afin d’en contrôler la production et de gérer tous les aspects de la pêche. « Les technologies utilisées dans l’aquaculture peuvent apparaître comme rudimentaires, mais devenir leader mondial exige un suivi permanent des données à chaque étape de la chaîne de valeur des produits de mer, ainsi qu’une gestion de flux efficace », affirme Merethe Johansen, Global WAN Manager chez Marine Harvest.

6. L’avènement de la vache connectée

Grâce à de petits dispositifs portables connectés, il est désormais possible de surveiller l’état de santé des élevages. Ainsi, certains agriculteurs les utilisent déjà pour surveiller les femelles gestantes, la fréquence de la traite et les symptômes de maladies. Plusieurs solutions M2M  destinées à l’élevage sont d’ores et déjà disponibles, comme par exemple le système de gestion par satellite FindMySheep. Présent dans les colliers, ce système permet de localiser un animal et d’obtenir sa position sur une carte. Un autre système de la société General Alert permet de suivre en détail la santé des bêtes d’un élevage porcin.

7. Des outils pour toutes les bourses

Aujourd’hui et malgré toutes ces merveilles technologiques, toutes les exploitations ne sont pas encore connectées. Premier obstacle majeur : le coût des installations. Pour les agriculteurs aux moyens réduits, comment bénéficier alors des avantages de l’agriculture connectée ?

En Afrique par exemple où l’on trouve plus de 10 millions de ménages pratiquant une agriculture de subsistance, un système local baptisé Esoko apporte quelques avantages intéressants et notamment d’un point de vue financier. Véritable couteau suisse de l’agriculteur, ce système communique les principales informations agricoles, y compris des prévisions météorologiques locales, des trucs et astuces pour la production alimentaire et une plateforme de type eBay. La fonction la plus utilisée est la diffusion des prix de marché des matières premières pour différentes cultures afin d’aider les agriculteurs à prendre de meilleures décisions de vente. Un élément qui a permis de faire grimper les bénéfices des agriculteurs d’environ 12 % sur deux ans.

8. Les données : la nouvelle denrée cultivable

Grâce aux systèmes M2M, l’activité agricole ne génère pas seulement du blé ou du maïs, elle fait également pousser une autre culture précieuse : les données. Ainsi, le projet Soil-for-life Beta de Produce World Group analyse des données collectées tout le long de sa chaîne d’approvisionnement afin d’éclairer la prise de décision des producteurs. Dans le cadre de ce projet de recherche de trois ans en collaboration avec l’Université de Cranfield, Produce World recueille des preuves scientifiques pour soutenir l’intensification durable et le maintien de la santé des sols au niveau du champ, de l’exploitation et de l’entreprise. Les données de cette étude documenteront le système de gestion de l’information sur les sols de la société pour un meilleur rendement.

Les chercheurs s’attendent à une utilisation accrue de l’analyse de données volumineuses dans toute la chaîne d’approvisionnement agricole, libérant ainsi tout le potentiel d’efficacité de la production.

Toujours plus loin

La technologie ne se contente pas d’améliorer notre façon de faire ; dans certains cas, elle nous permet de réaliser des expériences inédites. Les recherches du groupe Ocean Reef, qui tente de faire pousser une gamme de produits dans des modules situés sous la mer. Ces cultures comprennent chou rouge, laitue, haricots, basilic et fraises. Ees-vous prêts à gouter des fraises de mer ?

Stewart

 

Stewart Baines
Stewart Baines

Journaliste depuis prés de 20 ans et diplomé en Sciences et Philosophie, j'ai créé en 2002, l'agence Futurity Media avec Anthony Plewes. L'objectif de notre agence est d'accompagner les entreprises à identifier des sujets émergents dans le domaine des nouvelles technologies.