Le Big Data au service des objets connectés : un défi pour l'entreprise

Le 18 mai 2015, Emmanuel Macron, Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, a annoncé son ambition pour la Nouvelle France. Parmi les 10 solutions avancées se distinguait l’économie des données, avec un objectif de 137 000 emplois créés grâce au Big Data d’ici à 2020, et les objets connectés. Or, certaines entreprises n’ont pas attendu cette annonce officielle pour prendre de l’avance. Soucieuses d’améliorer le bien-être et la productivité des salariés, ainsi que la qualité de leurs services, elles s’appuient de plus en plus sur le Big Data et le formidable potentiel que représente les objets connectés. Ces entreprises à l’avant-garde ont choisi de relever le défi de la révolution numérique.

Le Big Data, un révélateur de personnalité  

Lorsque l’on parle de données, le lien est rapidement fait avec l’émission massive de ses informations par l’individu et son traitement dans une optique très mercantile. Pourtant si l’on devait comparer la data à un iceberg, force est de constater que les données consuméristes ne seraient que la partie visible de celui-ci.

Mais alors, que représenterait la partie immergée et donc inconnue ? Sans aucun doute les données dites « de vie » qui elles n’intéressent pas les professionnels du marketing, mais d’autres acteurs comme les responsables RH, garants du bien-être, mais aussi de la performance des collaborateurs.

Du lever au coucher, du métro au bureau nous émettons en effet de nombreuses données qui en disent long sur notre façon de gérer notre vie avant, pendant et après le travail.

Avec l'émergence de l'internet des objets (ou Internet of Things en anglais), ce ne sont plus uniquement nos smartphones et ordinateurs qui sont concernés, mais bien nos objets du quotidien. Toutes ces données sont révélatrices de notre personnalité et surtout de l’évolution de celle-ci. Un facteur que cherchent à appréhender depuis longtemps nos entreprises pour évaluer et considérer avec plus de rationalité leurs collaborateurs, mais aussi leurs services.

Grâce aux objets connectés, la qualité de service peut retrouver un nouveau souffle

A toutes les entreprises, proposez des services à forte valeur ajoutée à vos collaborateurs ! Les objets connectés n’ont en tant que tel absolument aucun intérêt. Plus que les objets connectés, parlons de services connectés, car ce qui importe ce n’est pas temps la possession de l’objet mais ce que celui-ci est en mesure de proposer en matière de services, à partir des données générées par son utilisateur.

Pour faire adopter ces nouvelles pratiques aux collaborateurs, nos entreprises ont donc tout intérêt à construire leur argumentaire autour des services qu’elles comptent proposer pour améliorer le confort ou encore la performance de ceux-ci et non de présenter l’objet comme un énième gadget, qui plus est un gadget qui va potentiellement les suivre à la trace.

Il convient de définir les bénéfices de l’analyse de données et de démontrer dans un premier temps les améliorations envisageables en matière de confort, d’organisation, ou encore de prévisions des crises.

La révolution numérique est en marche

Le ton semble être donné pour l’instant Outre-Atlantique. Chez Yahoo! par exemple, les quelque 11.000 employés se sont vu proposer des bracelets connectés Jawbone pour suivre leurs efforts physiques et éventuellement les amplifier. BP et eBay ont fait de même.

Encore plus fort, l'entreprise Appirio, spécialisée dans le cloud computing, a décidé de lancer en interne un programme de bien-être pour réduire les coûts de sa mutuelle santé. Elle s'est alors tournée à son tour vers les bracelets connectés, afin d'équiper les employés volontaires pour enregistrer des données sur leur activité physique, cela dans l'espoir de les encourager à une meilleure hygiène de vie. Les résultats ont été immédiats, puisqu’en un an, l’entreprise aurait économisé 5% sur les frais de mutuelle, soit près de 300 000 dollars.

En France, le coup d’envoi est donné avec Axa, qui vient de créer une offre d’assurance complémentaire santé individuelle incluant le tracker d’activité Pulse O2 de la startup française Withings. La filiale Direct Assurance a quant a elle lancé You Drive, une application qui a pour vocation de mesurer le mode de conduite des souscripteurs afin d’adapter le prix de l’assurance en fonction des performances de conduite. Ainsi, mieux vous conduisez, plus le prix mensuel de votre assurance baisse.  Ces deux initiatives sont individuelles et non professionnelles, mais c’est un premier pas qui devrait nous mener très prochainement vers d’intéressants dispositifs pour les entreprises.

Mais avant que les assureurs et autres entreprises technologiques ne travaillent main dans la main avec les directions RH de nos entreprises, une campagne de sensibilisation s’impose. Dans la configuration actuelle, les mentalités ont besoin d’être encouragées pour comprendre et accepter ces nouvelles pratiques.

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Exploitez tous le potentiel du Big Data et de l'Internet des objets

Vincent PUREN

Après des débuts dans le monde des Telecoms et de la Communication, j’ai rejoint le digital Think Tank HUB Institute pour créer et développer la division des contenus. Aujourd’hui conférencier et expert de l'Economie Numérique, de l'Innovation Ouverte et de l'Internet des Objets, je suis également associé au média Maddyness, acteur français référent sur les startups.