IoT : innovation et coopération mènent à l'informatique ubiquitaire

VivaTechnology Paris 2017 a été pour la deuxième année consécutive l’événement incontournable de la High Tech en France et en Europe. Cet événement international était aussi propice aux annonces et aux débats autour des sujets chauds de la technologie. Dans ce cadre, j’ai assisté à bon nombre de conférences et de présentations sur le Lab Orange. Trois d’entre elles, autour de l’innovation, de la connectivité et de l’Internet des objets, m’ont particulièrement inspiré.

La 5G : porte ouverte vers le « ubiquitous computing »

A tout seigneur, tout honneur, la conférence d’ouverture du vendredi 16 juin 2017 à Viva Tech était dédiée à la 5G et son avenir. Viktor Arvidsson, Directeur de la stratégie et du marketing d’Ericsson et Mari-Noëlle Jégo-Laveissière, Directrice Innovation, Marketing et Technologies chez Orange, en étaient les intervenants.

La question de l’utilité de la 5G et ses très grands débits (plusieurs gigabits de données par seconde) en B2B n’est pas un mystère mais plutôt l’aboutissement de 40 ans de réflexions technologiques, initiées par mon idole en innovation technologique, le regretté Mark Weiser du PARC, au travers de son concept génial de « Ubiquitous computing ».

Cette informatique ubiquitaire dont tous les entrepreneurs rêvent n’a jamais été aussi prête d’arriver. Car la 5G n’est pas qu’une nouvelle technologie réseau, c’est aussi et surtout une « technologie conçue pour la connexion en masse d’objets intelligents » a expliqué Viktor Arvidsson. « C’est bien plus qu’une 4G+1 » a surenchéri Mari-Noëlle Jégo-Laveissière. La 5G permettra également de proposer de nouveaux services autour de réseaux à très haute disponibilité, comme la voiture autonome».

 

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La table ronde sur la 5G animée par John Strand (gauche), avec Mari-Noëlle Jégo-Laveissière d’Orange et Viktor Arvidsson d’Ericsson

LoRa® : des composants IoT autonomes pour 3 à 5 ans

Puisque nous parlons de l’Internet des objets, passons à la deuxième table ronde à laquelle j'ai assisté et qui réunissait Luc Jarry de NeXXtep Technologies, Johan Pauvert de Microchip et Patrice Slupowski VP Digital Innovation d’Orange.

 

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Dans cette table ronde animée par Jérôme Bouteiller de la MMA, de gauche à droite, Johan Pauvert de Microchip, Patrice Slupowski d'Orange et Luc Jarry de NeXXtep

« Il y a 6 millions de parcelles et 19 millions de bovins en France » nous explique Luc Jarry de NeXXtep, un fournisseur de solutions IoT pour l’agriculture et partenaire d’Orange. « Et des capteurs », a-t-il poursuivi, « il y en aura sur toutes ces parcelles et tous ces bovins ». La traçabilité des élevages n’est pas chose nouvelle. J’ai connu des projets de ce type sur les ovins en Irlande dans les années 90. Mais avec l’IoT, nous allons pouvoir amener cette traçabilité à un niveau beaucoup plus élevé et industriel. Pour cela, il faut être capable de lever les barrières de la connectivité et de la longévité des batteries. C’est là qu’entre en jeu la technologie LoRa®.

Au nombre des avantages de LoRa®, on trouve une couverture de 5 à 10 km, une durée de vie de batterie qui peut aller jusque 10 ans ou plus, un déploiement à bas coût et un recours à des réseaux publics et privés. Il s'agit d'un mode de réseau qu'on appelle LPWA pour Low Power Wide Area.

Il reste encore des points à régler, nous ont indiqué les participants en guise de conclusion, et notamment celui du TCO de la solution. La réponse à cette question se situe donc dans les usages industriels et économiques de ces solutions d’objets connectés. Plus les applications seront nombreuses et rentables, plus le TCO sera minimisé en rapport aux bénéfices de ces solutions. Tous les voyants sont au vert, il ne reste plus qu’à suivre les résultats.

Pour créer un écosystème d’innovation, il faut des API ouvertes

Et c’est ce qu’a annoncé Mari-Noëlle Jégo-Laveissière lors de la conférence 5G : « Nous ouvrons nos API et nos réseaux » avait-t-elle déclaré. Une nouvelle ère va pouvoir commencer, et les opérateurs Telecom ont un rôle à jouer dans cet écosystème, qui doit permettre aux start-ups de proposer de nouveaux services. Une bonne nouvelle pour l’écosystème de l’innovation européen que cette promesse d’ouverture avec un engagement fort : « Une start-up doit être capable d’intégrer une API d’Orange en à peine 2 heures ».

Déjà plus de 14 millions d’objets gérés par les serveurs d’Orange

Mais rien de tel que la pratique. Ces API, nous les avons découvertes au travers Datavenue, l’offre IoT et data analytics d’Orange Business, qui compte déjà un catalogue de 70 objets qui ont été qualifiés par Orange, et pour lesquels les nouveaux candidats sont libres de soumettre leurs propres objets à l’évaluation d’Orange. Ceci permet aux développeurs de proposer de nouveaux services sans se préoccuper des couches techniques.

 

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Datavenue, c’est déjà près de 14 millions d’objets connectés qui sont gérés par les serveurs de l’opérateur

Au menu de Datavenue on trouve des API ouvertes, des équipes pour traiter et prévenir les problèmes de sécurité, et enfin des garanties de conformité à la future loi européenne RGPD.

 

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Thierry Gaillet, directeur d’Orange Partner Marketing lors de sa présentation à VivaTech en Juin 2017

Impossible de citer ici toutes les applications citées par Thierry Gaillet : parmi cette longue liste, nommons simplement Nilebot, cette application autour de la pisciculture en Egypte, qui recourt à de simples SMS, et qui permet d’éviter la mort des poissons si la qualité de l’eau n’est pas suffisante, ou le projet Hostabee de supervision de ruches avec la technologie LoRaWAN™, dont la technologie très peu énergivore permet une mise en œuvre économe. « Un petit panneau dans la ruche et c’est tout ! » nous a expliqué le présentateur. Ou encore l’application de Vinci Autoroutes sur l’aire de repos de Boutroux qui permet de contrôler la température de la chaussée, des places de stationnement disponibles, des consommables sanitaires, du remplissage des containers de déchets, de la consommation anormale d’eau et d’énergie…  

La boucle est ainsi bouclée, même s’il est impossible en si peu de mots de rendre compte de la richesse de tout ce que j’ai vu au cours de cette journée de VivaTech. Je pense par exemple à la cité de l’objet connecté d’Angers, un vivier d’innovation, soutenu par Orange, au cœur de la région Ouest. On y trouve un centre d’innovation intégré où tous les acteurs de l’innovation propres à soutenir les start-ups sont représentés : depuis l’idée, le prototypage sur imprimante 3D et sa réalisation, d’abord en petites puis en grandes séries. L’innovation n’appartient à personne, elle est affaire d’écosystèmes, de plateformes ouvertes qui s’interconnectent et qui ouvrent le champ des possibles. C’est ce que j’ai pu encore vérifier lors de cette conférence VivaTech de 2017, l’avenir s’annonce passionnant et innovant, avec cette informatique unbiquitaire, appelée de nos vœux de longue date et qui arrive à notre portée, car toutes les pièces du puzzle sont désormais en train de se mettre en place.

Yann

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Yann Gourvennec

Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre,  je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.