Retour au travail sur site : entre prévoyance et résilience

Depuis les annonces de déconfinement, la reprise du travail dans les locaux des entreprises en France et dans le monde se fait en fonction de l’évolution des règles en vigueur, des secteurs d’activité et des entreprises elles-mêmes. Ce retour progressif donne lieu à une évolution des modes de travail, des espaces et de la fréquentation des sites.

Une reprise sur site très hétérogène

La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a entraîné le confinement de près de la moitié de la population mondiale au printemps 2020, période au cours de laquelle le télétravail a concerné un très grand nombre de salariés. Les annonces de déconfinement ont progressivement encouragé le retour de ces derniers sur site. Une reprise encore très hétérogène selon l’évolution des autorisations et en fonction des secteurs d’activités.

« Certains secteurs comme le bâtiment ou l’industrie souhaitaient un retour sur site rapide afin de reprendre les chantiers interrompus ou de faciliter les interactions sur le terrain. À l’inverse, le télétravail est encore préconisé dans le secteur bancaire ou tertiaire. Autre facteur forcément déterminant : la fonction dans l’entreprise. Le retour sur site concerne en effet davantage les fonctions techniques ou les services généraux », précise Gabriel Chegaray, directeur du développement marché Smart Building. La majorité des entreprises se trouve actuellement dans une situation intermédiaire dans laquelle le retour sur site est permis et le télétravail reste possible. Elles appliquent le plus souvent la règle des 50 % des effectifs sur site afin de garantir les mesures de distanciation physique. D’autres entreprises prennent une posture plus radicale et ont déjà repoussé le retour au bureau à 2021. En France, la reprise et la relance de l’activité s’effectuent dans le respect du cadre du Protocole national de déconfinement pour les entreprises pour assurer la sécurité et la santé des salariés.

Les directions des services généraux, les directions immobilières, les directions des ressources humaines et de la communication sont les premières concernées par le processus de réouverture des sites et par l’évolution des contraintes réglementaires.

De nouvelles mesures adoptées sur site

Les entreprises qui ont repris les activités en présentiel redoublent de précautions. Le respect des mesures de protection des salariés engage en effet directement la responsabilité du dirigeant. Il marque aussi leur image alors que la responsabilité sociétale des entreprises occupe une place grandissante dans les préoccupations des collaborateurs ainsi que du grand public.

Distanciation physique, gestes barrières, jauge d’occupation de l’espace, surveillance de la qualité de l’air, port du masque au moins pendant les déplacements, mise à disposition de gel hydroalcoolique, garantie d’un nettoyage régulier… toutes ces mesures font désormais partie du quotidien des entreprises.

« À l’international, certains dispositifs comprennent également la détection de la température corporelle et du port du masque à l’aide de caméras. Certaines solutions de géolocalisation pour les professionnels ont également été adaptées au nouveau contexte sanitaire : des bracelets ou boîtiers électroniques vibrent ou émettent un bip lorsque la distanciation sociale avec une autre personne n’est pas respectée dans les usines », explique Lorraine Chin, directrice du business dévelopement international Smart Building.

Des solutions de Smart Building pour un retour serein

« Il est intéressant de noter que les solutions de Smart Building ont connu un véritable essor pour répondre à toutes ces préoccupations mais aussi pour s’adapter à de nouveaux usages. Le contrôle de la qualité de l’air, par exemple, concernait la teneur en CO2 et la pollution avant la crise, désormais il s’applique au renouvellement d’air pour éliminer les potentiels virus », souligne Gabriel Chegaray.

Parmi toutes ces solutions les outils de planification et de réservation de présence sur le site de l’entreprise tirent leur épingle du jeu. Utilisés par le salarié lui-même, par son manager et par le gestionnaire du site, ils sont le garant du respect de la jauge d’occupation que l’entreprise aura déterminée pour ses sites. Parmi l’éventail des solutions figurent les systèmes de comptage pour la gestion des flux, les applications de file d’attente pour les queues ou encore les outils de diffusion pour informer les salariés sur les mesures à suivre ou les orienter dans le bâtiment via des écrans d’affichage dynamique. On note aussi le développement d’applications mobiles dédiées.

 


Faciliter le retour sur site en toute sérénité

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Tirer des enseignements des mois passés pour des modes de travail plus résilients

Et demain ? « Globalement les entreprises n’étaient pas prêtes à affronter cette pandémie mondiale et ses conséquences alors qu’elle faisait partie des scénarios plausibles de gestion de crise. Il s’agit maintenant à la fois de ne pas répéter les erreurs et se préparer à être plus résilientes, qu’il y ait une seconde vague ou non », explique Lorraine Chin.

Pour 8 DRH sur 10, le télétravail devrait perdurer à condition d’être bien défini au niveau des ressources humaines (organisation du travail, équipement, temps limité, etc.). Le phygital, qui a fait ses preuves dans le commerce, devrait se décliner au bureau avec un engouement massif pour varier présentiel et distanciel en fonction des besoins. Revoir l’organisation des bureaux pour favoriser la flexibilité et la mobilité et repenser le parcours des salariés sur site figurent également au nombre des prérequis.

Enfin, les capacités d’adaptation dont ont fait preuve les entreprises avec l’adoption de précautions et d’outils originaux lors du retour sur site pourraient de nouveau être mises à l’épreuve rapidement. Dans le cas où des salariés seraient testés positifs au virus, elles doivent aussi se tenir prêtes à contrôler les venues sur leurs sites et à accompagner les collaborateurs pour prolonger le télétravail.