Flash d'information : le retour mais pas la fin

Revenons un peu sur l'information. Comme je l'écrivais l'information est partout. Mais l'information a changé. Je ne regarde pas trop la télévision pour les raisons citées ci dessous, mais j'ai remarqué que de plus en plus de reportages étaient des documents amateurs filmés la plupart du temps sur des téléphones portables. Les journalistes passant du rôle de créateurs à des disc jockey de l'information, celle-ci étant parfois mal ou pas vérifiée du tout.
S COLLABORATION.gifEt c'est là que le bât blesse, tout le monde donne son avis, est il le bon ? Il n'y a qu'à voir la rapidité de circulation d'une rumeur. Des recherches faites sur la rumeur ont prouvé que 70% du message était perdu au bout de 5 à 6 échanges (Allport/Postman 1947), le message devenant plus court, concis, et imprécis.

Les journalistes ne sont les seuls à pâtir de cette lente érosion de la confiance aux institutions en général. Pour donner des exemples, avant on demandait conseil à un agent de voyage pour faire du tourisme, ou on achetait un livre pour savoir quel restaurant était le bon. Aujourd'hui, il suffit d'aller sur Internet et de trouver des centaines d'avis. Le cabinet Forrester a étudié ce phénomène qui pourrait aussi sonner le glas à tous les cabinets d'analystes.

La "logique" humaine est parfois surprenante, voir non logique et non reproductible! Il est d'ailleurs étrange qu'il existe des études contradictoires sur la psychologie de la foule, certaines positives montrant qu'une foule serait plus sage et intelligente qu'une seule personne, d'autres négatives (pogrom, lynchage, chasse aux sorcières,...), ceci illustre ce qu'un réseau social peut apporter de bon ... et le mauvais, le principe étant que plus de personnes adoptent une idée, plus celle-ci devient forte (c'est d'ailleurs ce qui fera la force d'un réseau par rapport à un autre). C'est ce que l'on pourrait appeler un phénomène de croyance au sens premier. Nous en avons eu un exemple très récemment avec la Grèce. De plus en plus de personnes pensaient que l'économie de la Grèce était fragile. Du coup, les organismes chargés de la notation baissent la note financière (comme pour une entreprise). Ce qui a pour conséquence effectivement de plonger ce pays dans la crise pour de bon. Je résume bien entendu, mais pourtant c'est comme cela que ça s'est passé. En cherchant bien, on trouvera des centaines d'exemples, le phénomène de la mode est uniquement basé sur ces principes

Les mythes urbains prolifèrent sur Internet, et beaucoup y croient, réalité ou non ? On reste sur le même principe de l'échiquier et des grains de riz, un puis deux, puis quatre, et cela devient LA vérité (normal, la vérité devenant l'idée du plus grand nombre). La désinformation a toujours existé, et est devenu un véritable art pendant la seconde guerre mondiale, cela consiste à mélanger des informations réelles à des rumeurs pour paraître plus vrai. Certains disent même : « Calomnier, calomnier, il en restera toujours quelque chose. », c'est dire de la fiabilité de l'information que nous recevons. Certaines sociétés ont même pris ce modèle de communication dans les années 70, il s'agit du modèle FUD, peur, incertitude et doute toujours un très bon moteur de manipulation.
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La conclusion serait qu'il ne faut pas croire TOUT ce que vous entendez ou lisez sur Internet et/ou les gros réseaux d'information, mais essayez le plus possible de croiser l'information lorsque cela reste possible. La technologie (Internet/télévision) possède un prestige, et bénéficie presque toujours d'une bonne image et surtout très important n'offre pas assez de recul, il est donc plus facile de les croire sans aucune retenue.


Nicolas Jacquey
Philippe Maltere

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